
Les Boys de la Compagnie C
BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 12 avril 2024
Image
Rare éditeur à rester fidèle au film de guerre hollywoodien, Rimini Éditions s'intéresse aujourd'hui aux Boys de la compagnie C, une rareté méconnue du genre qui est proposée pour la première fois en France depuis la VHS René Château, sortie en 1983. Rimini reprend la restauration qui avait été éditée aux États-Unis en 2012 puis en Allemagne l'année suivante : ne vous attendez donc pas à une image 4K ciselée puisque le master est modeste et fait son âge, certes rempli de défauts mais suffisamment honorable, au final. D'un côté il y a les faiblesse techniques des outils numériques de l'époque : la définition reste correcte mais améliorable, tout comme le niveau de détail ; le grain est un peu épais mais conservé, donnant une patine suffisamment argentique. L'étalonnage n'est pas toujours homogène d'un plan à l'autre, les visages peuvent tirer vers le magenta, les noirs être un peu verdâtres, bref le naturel n'est pas forcément systématique. Les pulsations sont fréquentes, souvent tempérées mais pas toujours, et les images n'ont pas été totalement stabilisées. Tout cela n'a pas été aidé par un élément-source lui aussi sujet à quelques défauts : une probable copie 35mm plus ou (plutôt) moins proche du négatif, souffrant de quelques problèmes de tirage : on pense surtout aux premières bobines avec un bord droit légèrement décoloré et éclairci, occasionnant une petite gêne non négligeable dans les plans sombres. Les usures de pellicule sont heureusement limitées, la propreté est globalement correcte (il n'y a pas eu de nettoyage numérique).
Son
Malgré une source perfectible, la version originale bénéficie d'une dynamique honorable et d'un rendu plutôt satisfaisant. On remarque une prise de son aux détails conservés, et un équilibre fragile mais palpable avec les ambiances. La piste souffre surtout d'un manque de nettoyage puisqu'il reste un souffle permanent avec quelques infimes craquements ponctuels, mais on évite les saturations ou les sifflantes. Rimini a réussi à mettre la main sur la version française d'époque, à la qualité modeste et proche de la VO. On retrouve les craquements et un léger souffle en arrière-plan, régulièrement agrémenté d'une sorte de ronronnement discret. Le rendu des ambiances et des voix, malgré leur charme, sent un peu trop l'artificialité, dans un ensemble qui reste clair et plutôt équilibré (malgré un léger recul dans les basses).
Suppléments
Rimini est un éditeur qui soigne le contenu de ses éditions, comme le prouvent de nouveau les suppléments des Boys de la compagnie C :
Cockney (12 min - HD - VOSTF)
Court-métrage français (mais en anglais, DTS-HD MA 5.1) qui raconte le chaos de la guerre du Viêtnam sur un mystérieux photographe, rescapé de 9 mois de captivité dans la jungle...
Hollywood et la guerre du Viêtnam (27 min - HD)
Rimini s'est entouré de deux intervenants de choix pour cette édition. On commence avec l'historien Jean-Baptiste Thoret, entre autres spécialiste du cinéma américain des années 70, qui resitue la guerre du Viêtnam dans l'histoire américaine, une "catastrophe traumatique" en prolongement de la peur du communisme, qui a "empoisonné" la société américaine depuis les années 60. Un conflit vécu injustement, où les soldats étaient surtout enrôlés parmi l'Amérique des pauvres, "de basse condition", et qui fût la première guerre télévisée de l'histoire, avec ses images atroces, vues quotidiennement par la population. Jean-Baptiste Thoret refait l'historique du conflit vu par Hollywood, qui a suivi la progression de l'engagement américain dans la région depuis les années 40, le pays prenant peu à peu le relais de l'armée française (du temps de l'Indochine). Hollywood marqua le coup avec la propagande des Bérêts verts de John Wayne, suivi d'une décennie où le sujet sera toujours présent mais traité de manière détournée, métaphorique ou allusive, comme dans MASH, Little Big Man, Le Soldat bleu, ou dans des œuvres qui montrent les répercussions sur la population américaine, la peur de la conscription ou le retour des vétérans. Les Boys de la compagnie C fait partie d'une série de films apparus peu après la fin du conflit, qui décrivaient enfin la guerre sur le terrain. Le film sera cependant éclipsé par deux rivaux de taille : Voyage au bout de l'enfer et Retour. Hollywood fera quelques temps plus tard le deuil le Viêtnam dans les années 80 (Rambo, Platoon) et 90 (Né un 4 juillet). Un excellent complément, forcément passionnant avec Jean-Baptiste Thoret aux commandes...
Le Viêtnam de Sidney J. Furie (43 min - HD)
Retour de Jean-Baptiste Thoret, cette fois accompagné de l'éminente plume du Monde Samuel Blumenfeld, pour une conversation passionnante sur le modèle qui accompagnait la collection Billy Wilder. Les deux critiques font un rapide retour sur la carrière de Sidney J. Furie, qui se réduira à être "globalement un désastre" : le cinéaste avait commencé par développer un "style baroque assez passionnant" en Angleterre, avant de le voir rapidement dilué lorsqu’il débarqua à Hollywood où son travail devint plus neutre. Ils évoquent évidemment Les Boys de la compagnie C, notant la structure en journal intime inspirée de The Story of G.I. Joe de William A. Wellman, l’escouade "un peu emblématique" des soldats américains ou l’absence de violence, louant sa "noirceur assez radicale" et "très honnête", voire quelques thèmes pertinents comme la "désunion américaine" au sein-même de l’armée, abordée bien avant Oliver Stone. Ils pointent surtout les faiblesses et les audaces insuffisamment poussées, regrettant que le film passe à côté des spécificités de cette guerre par le manque d’intensité dramatique global, Furie voulant beaucoup montrer par une succession de scènes sans hiérarchie véritable. Ils remarquent l’esthétique "en retard" par rapport aux images du Vietnam diffusées à la TV, la métaphore un peu lourde du match de football, et évoquent surtout un film "dans le rétroviseur de Full Metal Jacket", dont il est comme "un brouillon" et dont ils pointent les différences de traitement et de visées. Recontextualisant l’époque de la sortie du film où le spectateur américain ne comprend pas encore vraiment le drame du Viêtnam et a besoin qu’on lui explique ce qu’il s’est passé, tout en se rendant compte de la fragilité de la politique étrangère américaine qui va encore s’accentuer avec le "fiasco iranien", ils rappellent que Les Boys de la compagnie C est historiquement le premier film qui racontait les combats au Vietnam, mais dont la sortie fût "mal placée" par rapport au "tsunami" d’oeuvres "monstres" à venir. Passionnant.
Bande-annonce (2min 21s - HD - VOSTF)
En savoir plus
Taille du Disque : 48 719 959 824 bytes
Taille du Film : 29 349 992 448 bytes
Durée : 2:06:32.251
Total Bitrate: 30,93 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24983 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2042 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2054 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,832 kbps
Subtitle: French / 35,856 kbps