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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Sang à la tête

BLU-RAY - Région B
Pathé
Parution : 19 janvier 2022

Image

L'un des meilleurs films de Gilles Grangier est enfin édité en Haute-Définition, intégrant pour l'occasion la belle collection Pathé. Le film a été restauré en 4K par Neyrac Films en 2020, à partir du négatif original safety conservé aux Archives Françaises du Film. Le Sang à la tête était jusqu'à présent disponible chez René Château, dans une édition DVD sortie il y a plus de quinze ans : autant dire que l'amélioration est considérable, d'autant que le matériel est dans un excellent état (une émulsion fragile se fait à peine sentir sur deux plans). Les images ont été stabilisées numériquement et profondément nettoyées (il subsiste une brève rayure verticale, quelques poils en bord de cadre et de très rares points blancs). Hormis les plans truqués (fondus) dont la fabrication imposait une perte de qualité et qui sont donc logiquement plus doux, la définition générale se montre précise, avec un trait fin et un bon niveau de détail. Le grain a été respecté, bien organique, bien palpable, sans aucun souci d'encodage. Enfin, l'étalonnage resplendit, avec une gamme de gris nuancée et séduisante, quelques visages parfois un peu clairs peut-être, et encore, mais surtout des contrastes très bien gérés et des noirs qui savent rester denses sans perte de détail. Une très belle présentation du film, qui en avait bien besoin (quand on compare avec l'ancien DVD) :

comparatif DVD René Château (2006) vs. Blu-ray Pathé (2022) : 1 2 3 4 5 6 7

Son

Bonne restitution de la piste son du Sang à la tête, avec un rendu détaillé et totalement nettoyé, sans traces d'usure notables, sifflantes ou souffle disgracieux. La dynamique reste modeste, époque de production oblige, mais l'ensemble est bien équilibré entre les voix et les ambiances. Le film est également proposé en Audiodescription, pour les malvoyants.

Suppléments

Présenté dans un digipack classieux avec fourreau, Le Sang à la tête est accompagné de plusieurs suppléments :

Analyse de Bertrand Tavernier (27 min - HD)
Deux mois avant sa disparition, le cinéaste cinéphile enregistrait en voix off l'un de ses derniers entretiens pour évoquer Le Sang à la tête et le cinéma de Gilles Grangier. Il parle du parcours du réalisateur qui s'est essayé à des "oeuvrettes" avant de briller dans le drame et le film de gangsters. Il loue son ton empathique, le "sentiment de vérité" de ses films et son attachement aux personnages qui rappellent, "en mineur", ceux de Jacques Becker. Il admire la façon dont Grangier montre une sensibilité aux classes populaires et dépeint "sans aucune frime" des décors quotidiens, trouvant notamment que ses films de studio étaient pourtant souvent tournés en extérieurs. Il revient sur "le contact" avec Gabin, leur complicité, et le travail parfois tendre d'un Audiard qu'on connaîtra plus acerbe. Tavernier revient sur l'adaptation du Sang à la tête, le changement de fin beaucoup moins misogyne que dans le livre de Simenon, ou la façon dont le rapport de classes remplace la thématique "rance" du cocu. Il partage son admiration pour un film mésestimé et donne de multiples pistes de lecture dans ce supplément précieux et passionnant qui nous fait une fois de plus regretter que le passeur inestimable qu'il était ne soit plus parmi nous...


Gilles Grangier, le cinéma dans le sang (13 min - HD)
Spécialiste du polar, critique et éditeur, François Guérif a publié un livre d'entretien avec Gilles Grangier en 1989 (réédité en 2021). Il évoque l'"artisan" Grangier et relève quelques caractéristiques de son cinéma qui est tout sauf "de papa", longtemps déconsidéré par la critique jusqu'à la récente réhabilitation de Bertrand Tavernier ou l'admiration d'Alain Corneau. Guérif revient sur l'amitié entre Gilles Grangier et Jean Gabin, l'apport du dialoguiste Michel Audiard, et analyse Le Sang à la tête, un drame aux accents de Film Noir, dont le côté apaisé est "absolument formidable".

A défaut d'avoir pu proposer la bande-annonce du film, curieusement absente, l'éditeur a compilé plusieurs archives Pathé  :

Cinéastes d'aujourd'hui : Michel Audiard (3 min - HD)
Déjà aperçu sur le Blu-ray de 125 rue Montmartre, un bref portrait du dialoguiste "poids coq à la plume acérée", tourné en 1969 et donc pas encore passé derrière la caméra, qui commente certaines de ses répliques à consonance politique (parfois reprises par certains grands hommes d'Etat). Il évoque Jean Gabin (la rencontre clé de sa carrière) ou André Pousse, "sa dernière découverte".

Pleins feux sur Jean Gabin (6 min - HD)
Extraits d'une interview donnée en 1975, sans doute entre deux prises du tournage du Chat, où Jean Gabin évoque sa jeunesse, les conseils de son père qui travaillait alors au "Caf' Conc'", et son métier "très spécial" bien moins fatiguant que metteur en scène. Il parle de son caractère pas toujours facile, de ses films et de son incapacité à jouer des grandes tragédies parce qu'il se sentirait "prisonnier d'un dialogue". Simone Signoret parle de lui comme d'un comédien "formidable", Pierre Granier-Deferre précise qu'il n'a pas besoin d'être dirigé.

Chanson de Florelle (3 min - HD)
Filmée en 1932 pendant les répétitions de son nouveau spectacle au Folies Bergères, la future Cosette de Raymond Bernard, Valentine dans Le Crime de Monsieur Lange et la belle-mère de Gabin dans Le Sang à la tête, est de retour après un "terrible accident d'auto"...

Georges Simenon et les académiciens français à l'Académie Royale de Belgique en 1952 (1 min - HD)

En savoir plus

Taille du Disque : 40 869 692 540 bytes
Taille du Film : 27 016 439 808 bytes
Durée : 1:26:23.344
Total Bitrate: 41,70 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 36,86 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 36869 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1334 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1343 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 39,562 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 7 février 2022