
Le Crime de la semaine
BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 11 juillet 2023
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Cocorico pour la toute première édition HD au monde du film de Jack Arnold (qui a longtemps été quasi-invisible) et le résultat est tout à fait convenable. Il faut noter que l'éditeur américain Kino Lorber prévoyait une sortie bluray début 2023, mais que celle-ci a été repoussée, sans date de sortie au moment où nous écrivons : contrairement à Elephant Films, qui a fait le choix de ne proposer que la version 2D (qui correspond à la version exploitée lors de la sortie, voir partie supplément plus bas), Kino Lorber souhaiterait proposer une édition intégrant la version 3D retravaillée par la 3D Film Archive. Wait and see...
Pour l'instant, on peut apprécier un master de qualité tout à fait honorable, qui ne souffre d'aucun défaut de propreté ni de défauts de retouche numérique trop manifestes (ni lissage ni dégrainage). Contrastes et niveaux de gris sont bien rendus. La définition est hétérogène, avec des plans ponctuellement de moins bonne qualité, ce qui laisse imaginer l'utilisation de différentes sources, mais rien de nuisible.
A noter que le film est ici proposé en format 1.37:1, format carré très utilisé à l'époque, en prévision notamment des diffusions télévisées. Il semblerait toutefois que la diffusion salle ait été initialement prévue en format plus large (il n'était pas rare que le tournage se fasse en envisageant les deux options), le site imdb parlant d'un "intended ratio" en 2.00:1. Peut-être faudra-t-il donc attendre l'édition 3D pour voir le film tel qu'il était prévu qu'il soit projeté lors de son exploitation cinéma initiale.
Son
La piste DTS-HD Master Audio 2.0 de la version originale est propre et claire. L'équilibre entre les dialogues, les ambiances (modestes) et la piste musicale (sans grand brio) est satisfaisant. Il est possible de choisir la couleur des sous-titres.
Pas de version française (il semblerait qu'il n'y en ait déjà pas eu lors de la brève exploitation française du film en 1954).
Suppléments
La présentation du film par Eddy Moine (10'30'' - HD) remplit tout à fait, grâce à la faconde rieuse et enthousiaste de l'intervenant, le rôle attendu d'un tel module, dans les limites d'un exercice par trop descriptif et anecdotique (disons qu'il ne faut pas craindre le catalogue de titres ou de noms propres). Sont évoqués l'intrigue, la carrière de Jack Arnold, celle des comédiens (dont Edward G. Robinson, dont la carrière est alors "au plus bas") et le tournage ou la réception critique. Il est également question de 3D, le film ayant été tourné pour être exploité avec une technologie alors à la mode (et sur le point de connaître son premier essoufflement), mais qui fut abandonnée suite à des projections-test ; la première projection du film en 3D aura ainsi lieu en... 2003 dans un festival de cinéma américain. Eddy Moine évoque enfin les relations entre télévision et cinéma, à travers ce film "en avance sur son temps" qui montre "les rouages d'un monde télévisuel à la recherche du sensationnel".
Jack Arnold, géant de la peur (7' - HD - tourné en 2017 et déjà présent sur plusieurs titres édités par Elephant, notamment L'Homme qui rétrécit) donne l'occasion à Jean-Pierre Dionnet de revenir sur la carrière d'un cinéaste, "bon metteur en scène de série B" mais trop régulièrement appréhendé à travers sa seule contribution au genre fantastique. Evoquant ses débuts d'acteurs puis son travail d'assistant du documentariste Robert Flaherty (chez qui il aura appris "la poésie dans le réalisme"), Jean-Pierre Dionnet survole l'intégralité de sa filmographie d'homme à tout faire des studios Universal, jusqu'à ses téléfilms de fin de carrière. Il se demande notamment si, une fois découverts ses films disparus ou invisibles, Jack Arnold ne fera pas l'objet d'une réévaluation, ses talents étant souvent sous-évalués par les succès publics de ses contributions au cinéma de genre, aux films pour ados ou aux comédies. Car pour Jean-Pierre Dionnet, l'homme qui a réalisé la fin de L'Homme qui rétrécit ne peut être qu' "un maître"
Figurent également sur le disque six bandes-annonces (dans leur jus, pour certains) de titres édités par Elephant Films, en particulier ceux réalisés par Jack Arnold (Tarantula, L'Homme qui rétrécit, Le Météore de la nuit ou Faux-monnayeurs).
L'édition combo DVD+Bluray possède une jaquette réversible (pas l'édition bluray simple).