Test blu-ray
Image de la jaquette

La Police a les mains liées

BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 12 décembre 2023

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Éléphant Films poursuit sa collection Les années de plomb avec La Police a les mains liées, traduction littérale du titre original alors que le film était notamment sorti en France sous celui des Dossiers rouges de la mondaine. L'éditeur reprend le master sorti en 2015 aux États-Unis chez Raro vidéo, et en Allemagne en 2019, chez Cineploit : une restauration HD honnête sans être transcendante, avec un rendu quand même un peu doux et un niveau de détail limité (qui se réveille brièvement lors des gros plans). On relèvera de nombreuses erreurs de mise au point, parfois spectaculaires, qui n'arrangent pas forcément les choses. Le master n'a pas bénéficié d'une restauration numérique poussée : l'image est légèrement tremblotante mais globalement propre, malgré quelques tâches d'émulsion furtives qui peuvent apparaître (par exemple à la 31e minute). Le scan offre une patine argentique bienvenue, avec un grain palpable et suffisamment présent, bien géré par l'encodage. L'étalonnage conserve parfois des tonalités un peu vintage, mais glisse régulièrement vers des visages très magenta, avec une saturation générale raisonnablement efficace. L'image est aussi rattrapée par les standards de la vidéo domestique, avec une luminosité légèrement trop poussée, même si on a vu bien pire ailleurs. Les contrastes sont à peu près équilibrés, avec quelques soucis ponctuels et peu discrets de pulsations de luminosité.

Son

Il faut tout d'abord signaler un souci plutôt rare : le son est uniquement proposée sur le côté gauche (en italien) et droit (en anglais) pendant les 35 premières minutes et de nouveau, heureusement brièvement (1 minute), à partir de 1h 24min 50s. Une erreur forcément humaine qui aurait pu être facilement corrigée mais qui n'impacte curieusement pas la version française.

La version originale italienne est de facture honnête, en tout cas conforme aux capacités techniques de l'époque. Les voix possèdent une présence correcte, les arrière-plans semblent parfois un peu brouillons (avec un léger sentiment de surcompression façon mp3). Le spectre est équilibré, la piste a été bien nettoyée, sans souffle ou sifflantes.

La version internationale en anglais est très similaire, les voix sont bien restituées, avec des sifflantes plus marquées et un rendu parfois légèrement plus étouffé. Notez que deux courtes scènes n'ont pas été incluses dans le montage anglais et n'ont donc jamais été doublées, proposées ici en version italienne sous-titrée.

La version française a une tonalité légèrement plus aigüe, trahissant une source à 25 images/s au lieu des 24 images/s du défilement original de la pellicule. La rendu est légèrement plus étouffé mais toujours bien équilibré entre les voix et les ambiances. L'ensemble est d'une grande propreté, sans souffle.

Suppléments

La Police a les mains liées, proposé en DVD et Blu-ray, est disponible au choix en boitier métal Future Pack ou Scanavo (avec jaquette réversible). Les disques sont accompagnés de Les années de plomb - vol. 3, un livret de 24 pages écrit par Alain Petit. Le journaliste donne des informations complémentaires plutôt intéressantes sur les trois films de cette dernière salve, s'intéressant à leur exploitation en France, et aux parcours des réalisateurs ou des acteurs. Il revient sur La police a les mains liées, un poliziottesco "quelque peu au-dessus du niveau habituels de ses prédécesseurs", avec Arthur Kennedy, "l'une des grandes figures du cinéma américain des années 40-50", devenu un habitué du cinéma italien dans les dernières années de sa carrière. Avec sa critique d'une presse parasite, Magnum 44 Spécial n'est "pas tout à fait un néo-polar comme les autres", grâce à Stelvio Massi, l'un des "petits maîtres" du genre avant le "difficile recyclage" des années 80, et les célèbres Lee J. Cobb ou John Saxon, "l'un des comédiens les plus connus des amateurs de séries B". Alain Petit évoque la discrète sortie des Féroces en VHS, "oeuvre maîtresse" de Romolo Girolani, oncle d'Enzo Castellari, et film qui porte "la griffe" de Fernando Di Leo, au scénario. On y retrouve notamment au casting le français Max Delys, qui oeuvra avec Paul Morrissey, et le fameux Tomas Milian, "icône du poliziottesco", ici en "vedette invitée mais omniprésente", dans un rôle assez riche.

Le film par Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (22 min - HD)
Retour des deux spécialistes du cinéma italien, qui préparent d'ailleurs un livre d'entretien avec Lamberto Bava, et qui reviennent ici sur La Police a les mains liées, représentatif de son époque lorsqu'il aborde les attentats en Italie. On revient surtout sur le personnage du commissaire Rolandi, flic très atypique, intellectuel et "esprit libre" aux tendances anarchistes, qui affronte le temps dans une course contre la montre. Ils reviennent sur les nombreuses allusions à Moby Dick et "la quête inachevée", la vision de la société assez noire, entre une jeunesse "assez trouble" et le constat d'un pouvoir politique et judiciaire inexistant, où l'ordre établi est corrompu. Ils évoquent la musique de Stelvio Cipriani, le savoir-faire de la comédie à l'italienne qui imprègne certaines situations et personnages, ou la question du regard, récurrente dans les films de Luciano Ercoli.

Une Femme parmi les policiers (14 min - SD avec upscale - VOSTF)
Ponctué de très longs extraits du film, un entretien assez banal avec l'actrice Valeria D'Obici, sans doute filmée au début des années 2000 pour un bonus vidéo. Elle évoque sa passion du jeu depuis l'enfance, ses débuts au théâtre puis son premier film, La Police a les mains liées, tourné dans sa ville de Milan. Elle raconte succintement ses rapports avec les autres acteurs et la "rencontre positive" avec le réalisateur Luciano Ercoli qui a rassuré celle qui était alors une débutante devant la caméra. Elle se souvient de son "rôle étrangement dur" et "peu courant", dans un film crédible sur "la réalité locale". Elle raconte la poursuite de sa carrière au cinéma, lorsqu'elle a fini par déménager à Rome et se rapprocher du milieu. Valeria D'Obrini évoque son premier rôle marquant dans Passion d'amour d'Ettore Scola, une performance à double tranchant qui la fit passer pour "l'actrice la plus laide d'Italie", l'obligeant ensuite à "remonter la pente" pendant "quelques années compliquées", professionnellement... 

Bande-annonce 2023 (1 min 21 s - HD - VOSTF) 

Bandes annonces (HD - VOSTF) de La trilogie du milieu (1min 45s), Technique d'un meurtre (1min), La Mort remonte à hier soir (1min), La Guerre des gangs (1min), Colère noire (2min 03s), Mister Scarface (1min 27s), Deux Flics à abattre (4min 11s), Magnum 44 Spécial (1min 23s), Les Féroces (1min 15s).


On trouve aussi la bande-annonce du documentaire Eurocrime (5 min 15s - HD - VOSTF), sorti en début d'année chez Ecstacy of Films.

En savoir plus

Taille du Disque : 39 415 950 302 bytes
Taille du Film : 28 136 589 312 bytes
Durée : 1:36:57.645
Total Bitrate: 38,69 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,13 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30136 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2014 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1947 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2124 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,700 kbps
Subtitle: French / 27,239 kbps
Subtitle: French / 0,552 kbps
Subtitle: English / 28,184 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 15 août 2024