
La Mort était au rendez-vous
BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 14 novembre 2023
Image
Avec un retard d'un an, suite à des problèmes de droits, Éléphant Films a finalement pu sortir La Mort était au rendez-vous au sein de sa nouvelle "Vendetta Collezione". La restauration, déjà éditée en Allemagne ou aux États-Unis, est plutôt ancienne et avait déjà servi pour les DVD sortis il y a une quinzaine d'années (dont en France chez Seven7). Mais le résultat reste encore très honorable et, même s'il ne s'agit que d'une "simple" restauration HD, certains gros plans peuvent faire leur petit effet "presque 2K". La définition générale est tout aussi honnête que le niveau de détail, sans faire d'étincelles mais évitant toujours la trop forte douceur. La patine argentique est respectée, avec un grain plutôt fin, abondant et bien organique, qui n'a pas été impacté par des soucis d'encodage. L'étalonnage est agréable, vif et saturé, mais avec des glissements magenta et quelques relents d'une palette de couleurs légèrement trop "vidéo" pour être honnête, typique de l'époque de fabrication du master. La copie est à peu près stable, une passe de nettoyage automatique a été appliquée pour un résultat très propre. Dernier détail : même si l’œil finit par s'y habituer, on notera l'apparition quasi en permanence de 2-3 petits points blancs fixes, comme des "pixels morts", et parfois sous forme de micro rayures glissantes : ce sont des défauts de tirage de l'interpositif (copie du négatif) qui a été utilisé pour cette restauration.
Son
Il est important de rappeler qu'il n'y a pas de véritable version originale à La Mort était au rendez-vous, le film ayant été tourné en italien ou en anglais selon les scènes, puis entièrement post-synchronisé - le cinéma italien n'avait pas encore adopté la prise de son direct systématique. Le film est proposé avec une piste italienne de très bonne facture : si l'on sent qu'un souffle léger a été atténué en arrière-plan, cela n'impacte aucunement la qualité des voix, à la présence tout à fait honorable. L'ensemble ne profite pas d'une dynamique extraordinaire mais reste assez équilibré et très propre. On ne relève pas d'usures marquées du signal. La version en anglais permet d'apprécier le film avec les voix des deux acteurs américains mais elle est qualitativement plusieurs crans en deçà, avec une dynamique très écrasée, voire compressée (accompagnée d'une petite montée de souffle), et une perte significative de détail qui rend pas mal de passages très brouillons. La piste est proche de la saturation, ce qui n'aide absolument pas et rend certains passages musicaux plutôt désagréables. L'oreille peut se reposer durant les passages sonores plus naturels, calmes et dépourvus d'ambiances. Terminons avec la piste française et ses voix mythiques, plutôt bien conservée malgré un souffle parfois peu discret. L'aspect un peu plus couvert par rapport à la piste italienne touche le niveau de détail, un peu en retrait. Mais c'est une VF à la patine honorable.
Suppléments
La Mort était au rendez-vous est accompagné d'un livret de 12 pages abondamment illustré. Il comprend un texte très court du journaliste et écrivain Alain Petit, qui explore les filmographies de l'équipe du film. Il revient notamment sur le "comédien mal aimé" Lee Van Cleef, la carrière européenne "très inégale" de John Philip Law, qui sont ici accompagnés de "la plus belle bande de « sales gueules » de l'euro western".
Le film est quant à lui agrémenté de quelques suppléments :
La vengeance était au rendez-vous (36 min - SD avec upscale - VOSTF)
Un bon module signé Federico Caddeo, qui s'est entretenu avec le réalisateur Giulio Petroni et l'assistant-réalisateur Enrique Bergier, agrémenté de courts extraits d'un enregistrement audio avec John Phillip Law. Ils évoquent longuement le tournage de La Mort était au rendez-vous, avec les traditionnelles anecdotes mais aussi un aspect pédagogique non négligeable grâce à des explications sur l'organisation de la production et les rôles de chacun. La multiplicité des intervenants permet quelques avis en contrepoint plutôt pertinents, notamment lorsque Bergier parle de Petron :, "un être humain délicieux" qui filmait davantage avec sa sensibilité qu'avec une technique qu'il maîtrisait moins. On évoque les conditions "idéales" d'un tournage produit avec beaucoup de moyens par "des gens de qualité", qui eut lieu en partie en Espagne, "sous le soleil torride du désert", avec des décors parfaitement "intégrés dans le paysage". On apprend notamment que le projet fût porté par le scénariste Luciano Vincenzoni, que le titre final a été suggéré par Lee Van Cleef, acteur réservé mais "très consciencieux de son travail", ou que les scènes d'action ont été inspirées par Lewis Milestone. Très intéressant au final.
Le western italien (27 min - HD)
René Marx, rédacteur en chef adjoint de L'Avant-Scène Cinéma et surtout spécialiste du cinéma transalpin, résume ici l’essence du western italien, genre qui rencontra un "succès phénoménal" et inattendu, mais dont le filon s’épuisera en une dizaine d’années. Il évoque la mythologie du cowboy qui a longtemps fasciné les enfants, et fait une présentation exhaustive et comparée du western italien par rapport à son modèle américain. Il note leurs points communs, l’importance des paysages, le héros solitaire, "proche du samouraï", relevant un désintérêt pour les thèmes typiquement américains comme l'appartenance à la terre, la conquête de la Frontière, les indiens. René Marx montre comment le pendant italien est en fait "un cinéma de mec" qui privilégie la virilité et laisse les femmes très en périphérie, un western essentiellement caractérisé par une extrême violence, où le sexe est "simplet et brut", avec des choses crues "inimaginables" dans le cinéma américain classique. Une violence qui influencera pourtant en retour le western américain et des cinéastes comme Sam Peckinpah. René Marx évoque un western italien également politique grâce à des scénaristes proches du communisme, mais il estime davantage cet aspect comme un procédé commercial et une source d’inspiration, plutôt qu’une véritable tendance révolutionnaire. Il remarque que les stars se ressemblent, entre les acteurs américains (Eastwood) et les italiens qui prennent des noms américains (Terence Hill), tous "des grands minces aux yeux bleus". Il raconte comment le western italien déclinera avec l’arrivée des parodies et le désintérêt des producteurs pour d’autres genres plus rentables (le poliziottesco ou le film érotique). René Marx se demande enfin si le western italien aurait continué à exister sans le fétichisme de Quentin Tarantino… Une description assez complète et un excellent supplément.
Le film par Nachiketas Wignesan (29 min - HD)
L'enseignant en cinéma fait une rapide présentation de La Mort était au rendez-vous, dont les "fulgurances" et les "beaux moments de cinéma" montrent "une autre envie" par rapport aux habituels westerns italiens. Il évoque le casting du film, la seconde carrière de Lee Van Cleef en Italie, la ressemblance tout sauf fortuite du personnage de John Philip Law avec celui incarné par Clint Eastwood, ou les seconds rôles, parfois croisés chez Sergio Leone. Nachiketas Wignesan résume le parcours de Giulio Petroni, cinéaste davantage intéressé par ses personnages que par la forme, et révèle quelques anecdotes d’un tournage où l’on apprend que le réalisateur prenait son temps pour quelques improvisations, au risque de retards sur le planning de production. Nachiketas Wignesan fait ensuite l’analyse de plusieurs scènes, abordant les influences hollywoodiennes comme Rio Bravo et surtout La Vallée de la peur de Raoul Walsh, à travers l’ouverture cauchemardesque où la violence pénètre le cadre, scène "presque illogique" car montrée à la travers la perception de l’enfant. Il relève l’utilisation "purement émotionnelle" du zoom avant, qui focalisait sur l’intensité des regards, ou décrit la façon dont le cinéaste montrait que les deux héros étaient liés. Un supplément agréable et instructif.
Bande-annonce américaine (1min 43s - HD)
Bandes annonces de la collection western (en VOSTF) : Le grand duel (3 min 01 s - HD) et Mon nom est Pecos (2min 49s - HD)
En savoir plus
Taille du Disque : 49 786 098 355 bytes
Taille du Film : 32 678 272 512 bytes
Durée : 1:54:43.293
Total Bitrate: 37,98 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,01 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30016 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2033 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1568 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1996 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 12,782 kbps
Subtitle: French / 12,994 kbps
Subtitle: French / 0,080 kbps
Subtitle: French / 12,519 kbps