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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Mafia fait la loi

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 26 juin 2019

Image

Grâce à sa collection Make My Day !, Jean-Baptiste Thoret nous fait profiter depuis 2018 d'oeuvres rares et méconnues, de classiques peu édités en France. Profitant de l'engouement actuel pour le cinéma italien des années 60 et 70, il a proposé en 2019 cet excellent drame policier réalisé par un bon cinéaste encore trop peu sollicité en vidéo malheureusement (seulement quelques titres chez M6 Vidéo ou Bach Films, la récente édition de El Chuncho, chez Carlotta). La Mafia fait la loi est édité pour la première fois en France depuis l'époque de la VHS (il a sûrement dû y en avoir une dans les années 80) mais également pour la première fois au monde en Blu-ray, à partir d'une restauration qui ressemble fort à du 4K. La définition poussée est rapidement visible, les gros plans sont assez incroyables de précision. Les contrastes sont bien équilibrés et la colorimétrie apparaît agréable par son côté vif et saturé, assez naturelle sans être trop clinquante. La copie est totalement nettoyée mais n'a pas été stabilisée numériquement. Les éléments photochimiques sont heureusement en bon état, la plupart du temps assez stables. Quelques passages, ou quelques coins d'image, tremblent encore un peu néanmoins. Enfin, la granulation argentique est préservée, avec un grain fin et abondant qui n'a pas été altéré par l'encodage. De très bonnes conditions de visionnage, donc, pour un film à redécouvrir.

Son

Le film est uniquement présenté en version originale, avec une piste relativement efficace et nettoyée, au rendu sans doute très conforme au mixage d'origine. La dynamique est honorable, avec un bon équilibre entre les voix post-synchronisées et les ambiances. Hormis un léger souffle permanent, on ne relève aucun signe de dégradation particulier, ni sifflantes ou saturations. Comme pour l'image, l'écoute est relativement confortable. Nous y sommes désormais habitués, malheureusement, de nombreux films italiens de cette collection sont systématiquement proposés sans version française. Il est bien dommage que StudioCanal ne recherche pas davantage dans ses archives ou via ses réseaux de cinéphiles collectionneurs, afin de retrouver des VF qui, qu'on le veuille ou non, sont indispensables pour un certain public...

Suppléments

Préface de Jean-Baptiste Thoret (9 min - HD)
Une présentation concise et efficace de La Mafia fait la loi qui marque la première rencontre entre Franco Nero et le réalisateur Damiano Damiani, alors "au tout début de son âge d'or". Thoret résume la carrière de cet important cinéaste du cinéma social et engagé des années 60 et 70, situé entre les "films dossiers" ultra-réalistes de Francesco Rosi et le goût du grotesque d'Elio Petri. Il aborde ici le thème de la mafia qui deviendra son sujet de prédilection. Thoret évoque également Leonardo Sciascia, auteur lui aussi très porté sur la mafia sicilienne, et Claudia Cardinale, alors "au sommet de sa carrière" italienne.

Entretien avec Vito Zagarrio (41 min - HD)
Réalisateur, scénariste, critique et historien, Vito Zagarrio évoque le cinéma de Damiano Damiani, jusque-là déconsidéré par la critique italienne mais qu'une nouvelle génération de cinéphiles pousse aujourd'hui à réhabiliter en tant qu'auteur. Personnalité engagée qui utilise le cinéma comme "instrument social" pour éveiller les consciences de son époque, Damiani est aussi un cinéaste qui sait se fondre dans les genres, à l'image de Pietro Germi, une de ses influences majeures. Moins visible dans son style qu'un Leone qui écrasait les codes abordés, Damiani n'en est pas moins "un homme de métier", à la mise en scène solide. Zagarrio évoque l'une de ses figures de style qu'il dénomme "l'idéologie de la fenêtre", dans sa façon d'encadrer visuellement ses personnages dans les plans. Il fait également une analyse de La Mafia fait la loi, sorte d'enquête de Damiani sur la réalité et ses stéréotypes en dépeignant la Sicile et sa théâtralité comme une métaphore de l'identité du pays. Damiani montre la mafia comme "une façon d'être" tout en évoquant un drame humain : Claudia Cardinale représente la modernité et l'envers d'un décor typiquement masculin. Zagarrio resitue le film dans son époque, une décennie de révolution culturelle où l'Italie jusque-là très cléricale voit arriver de nombreuses libertés, parfois de manière incontrôlée, et une période de contestation où le cinéma se politise. Damiani est un intellectuel ouvert, au pessimisme utopique, qui sut également être un précurseur à la télévision grâce à deux séries qui ont marqué l'Italie, notamment le récit mafieux (là encore) de La Pieuvre. Un entretien intéressant (mené par Federico Caddeo), même si Zagarrio devient vite un peu redondant dans ses propos, sans toujours véritablement les étayer.

En savoir plus

Taille du Disque : 37 974 744 532 bytes
Taille du Film : 26 858 778 624 bytes
Durée : 1:48:54.333
Total Bitrate: 32,88 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29995 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1269 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 33,037 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 18 janvier 2022