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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Fille du bois maudit

BLU-RAY - Région A, B, C
Elephant Films
Parution : 13 septembre 2022

Image

Le film de Heny Hathaway avait connu une sortie en DVD chez Universal en 2010, désormais épuisée. Entre-temps, Universal Studios a sorti en juin 2021 un Blu-ray, dont on peut estimer qu'il s'agit du même master utilisé ici par Elephant Films. Un comparatif sur captures entre l'édition SD et l'édition HD ci-dessous permet de mesurer le gain qualitatif en termes de définition (non négligeable : voir le visage de Sylvia Sidney sur la deuxième capture...), elle témoigne tout de même de grandes similitudes dans le rendu, ce qui amène à se demander si le "nouveau master 2K restauré en haute-définition" annoncé sur la jaquette n'est pas juste un boost de ce master daté.

DVD Universal (2010) vs. Blu-ray Elephant (2022) : 1 2 3 

Le rendu visuel du film contribue notoirement à sa célébrité et à son charme, avec la palette désaturée spécifique au Technicolor trichrome, qu'on peut estimer très honorablement restituée ici avec ces teintes automnales, à dominante marron - à noter des soucis très ponctuels d'alignement des bandes, ce qui provoque parfois une sorte de halo autour des silhouettes. La copie est plutôt stable et propre, même si on a surpris des éléments furtifs de-ci de-là (voir la tache bleue au-dessus de l'oreille gauche de Henry Fonda sur la capture n°21). Quelques effets de retouche numérique type sur-contour (voir le visage de Fred McMurray sur la capture 10) sont perceptibles, mais on évite très largement l'effet "masque de cire" propre au DNR. Dans l'ensemble, le grain possède du naturel, à défaut d'une très grande finesse. En somme, une édition qui n'est pas d'une très grande fraîcheur, mais permet tout de même d'apprécier le film dans des conditions décentes.

Son

La piste originale trahit son âge, avec un dynamisme restreint. Quelques effets sonores ressortent assez fortement, mais aucun défaut d'intelligibilité n'est à signaler dans les dialogues.

Même constat, avec davantage de souffle et de craquements, sur la VF d'origine (au doublage pas toujours très convaincu), qui sature plus régulièrement.

Suppléments

Le morceau de choix est une présentation du film par Justin Kwedi (21 min 58 - HD), qu'on ne présente plus (pour ceux qui ne suivent pas, Justin est l'un des plus éminents rédacteurs de DVDClassik). En toute objectivité (comment pourrait-il en être autrement ?), disons qu'il livre ici un commentaire du film clairement structuré, qui analyse pertinemment le film et se révèle souvent très précis dans l'illustration des propos. La Fille du bois maudit est, en introduction, présenté comme "un film très important de l'histoire du cinéma", en ce qu'il s'agit de l'un des tout premiers films "en Technicolor trichrome tourné en extérieur". L'occasion d'offrir une brève histoire de la couleur dans le cinéma américain et d'insister sur le méconnu couple Kalmus. Sont ensuite évoqués les thèmes principaux du film, empruntés au western, avec cette "arrivée de la modernité qui marque la fin d'une certaine authenticité", "bouleverser un idéal de communauté" et "mettre fin aux conflits ancestraux". L'idée d' "ouverture" au monde est explicitée à travers des choix de direction artistique ou de mise en scène, notamment ces "contre-plongées ou ces mouvements de caméra vers le haut". Revenant un instant à la question de la couleur, Justin Kwedi met en évidence la "teinte particulière", "nuancée", "automnale", "terreuse", "plus réaliste" que l'idée qu'on se fait habituellement d'un Technicolor plus "tapageur", et insiste sur le travail du directeur de la photographie  W. Howard Greene.
Une large partie est ensuite consacrée au casting (Sylvia Sidney, Fred McMurray, Henry Fonda, dont ce n'était que le quatrième long métrage...), et on aura particulièrement apprécié la mise en avant de Beulah Bondi, cette comédienne si attachante (qui, pour info, avait donc neuf ans de plus que James Stewart). Vers 16 min 45 s, il est enfin question de Henry Hathaway : dans un supplément de la même salve d'Elephant Films consacré à Henry Hathaway (pour Les Gars du large), Stephen Sarrazin affichait une forme de dédain habituel vis-à-vis du cinéaste, qui "n'était tout de même pas John Ford" et "ne savait pas faire de plans larges" (entre autres). Justin Kwedi propose, sans exagérer son importance, un rééquilibrage en insistant sur la grande adaptabilité d'un réalisateur qui aura contribué à un nombre certain de réussites de la Paramount, et exhibe avec plusieurs exemples son "absence de manichéisme" ou la "nature ambigüe" qu'il parvenait à conférer à ses personnages.

Mentionnons la présence de la bande-annonce du film, celle d'autres titres de la collection MasterClass (attention, certains sites de vente mentionnent une jaquette réversible, ce n'est pas le cas de l'édition que nous avons eue en main).

Un livret de 24 pages (commun aux quatre films de Hathaway édités par Elephant en cette fin d'été 2022) est censé figurer dans le boîtier, mais il n'y en avait pas dans l'édition reçue.

En savoir plus

Taille du Disque : 33 204 140 032 bytes
Taille du Film : 26 332 520 448 bytes
Durée : 1:39:35
Total Bitrate: 35,25 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Anglais / DTS-HD Master Audio  / 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit
Audio: French / DTS-HD Master Audio  / 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit
Subtitle: French, English

Par Antoine Royer - le 14 novembre 2022