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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Gars du large

BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 13 septembre 2022

Image

Elephant Films utilise ici le master 2K qui avait contribué à l'édition américaine du film, en septembre 2020, chez Kino. Si celui-ci suffira pour un visionnage avec des exigences techniques relatives (le rendu est stable et la définition globale acceptable), ses faiblesses risquent de surgir bien vite si on lui porte une attention plus soutenue : parsemée de petites saletés (scratchs, lignes blanches, etc.), la copie souffre surtout d'un certain manque de finesse, et les effets de correction numérique manifestement appliqués n'aident pas à lui restituer du naturel. Des blocs de compression ou des effets de surcontour surgissent ainsi régulièrement, et le manque de piqué se fait flagrant sur les visages des acteurs cadrés à la taille (ou en plan américain), comme l'illustre par exemple la capture numéro 8 de notre galerie. Ce sont finalement les séquences nocturnes qui s'avèrent les plus satisfaisantes, avec des noirs assez intenses sans être bouchés. En l'état actuel, il n'existe certainement pas de meilleure copie ; mais si jamais un scan plus fin venait, à terme, à surgir, la comparaison ne serait pas forcément flatteuse...

Son

Compte tenu de l'âge du film (et des défauts concernant l'image, voir ci-dessus), le rendu de l'unique piste proposée en DTS-HD Master Audio 2.0 est tout à fait suffisant, avec une bonne clarté au niveau des dialogues ou de la musique de Dmitri Tiomkin. Evidemment, on aimerait toujours que les séquences d'action soient davantage portées par une bande-son plus dynamique, mais telle qu'elle, la piste proposée fait l'affaire.

Suppléments

Le principal supplément est un entretien avec Stephen Sarrazin (17 min 15 - HD), ici simplement présenté comme "critique de cinéma" (mais on le connaît par ailleurs notamment pour sa connaissance experte du Japon, évidemment peu sollicitée ici), qui nous a laissé un peu sur notre faim. Après une présentation succincte de Henry Hathaway (et sa réputation de "bastard"), les enjeux du film sont dans un premier temps efficacement posés (une "version Grand Nord de la Conquête de l'Ouest", qui oppose Jim, incarnant l' "Amérique moderne" et les "enjeux industriels", à Tyler, "indépendant et un peu voyou"...) mais la suite est plus imprécise, et la réflexion est régulièrement inaboutie par une diction un peu hachée (beaucoup de répétitions) et des pistes lancées à la volée sans être ensuite davantage étayées : ainsi, lors d'une analogie avec L'Homme qui tua Liberty Valance, on entend que "la mort (d'un personnage) signale la fin de quelque chose", mais on n'en saura pas vraiment plus sur ce quelque chose ; de plus, le fait que le personnage de Dorothy Lamour soit "davantage érotisé" est posé sans être ensuite vraiment soutenu par une explication ou une analyse des intentions du film ; enfin, il est question de "ce que l'otarie représente dans le film", mais la pensée dérive ensuite trop vite et découle sur un catalogue de la présence d'animaux dans le cinéma américain des années 30... Sans parler d'impréparation, on a en réalité eu l'impression que Stephen Sarrazin s'est prêté à l'exercice sans avoir d'estime particulière ni pour le film, ni pour le cinéaste, plusieurs fois ramené à une comparaison défavorable avec John Ford, sèchement rabroué ("Henry Hathaway ne sait pas faire de plans larges") et dont le principal apport aurait été (c'est dit à deux reprises) "d'avoir eu l'intelligence de s'appuyer sur des acteurs qui font le travail". Par pure précaution, nous précisons également qu'il n'est pas recommandé de regarder le module avant le film, dans la mesure où plusieurs éléments décisifs de l'intrigue (et en particulier la toute fin) sont commentés.

Sur le disque figurent également la bande annonce du film, ainsi que celles d'autres titres de la collection MasterClass (C'est pour toujours, La Fille du bois maudit, Le 5ème commando).

Par Antoine Royer - le 31 octobre 2022