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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Dernière fanfare

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 20 octobre 2020

Image

La Dernière fanfare est un film rarement montré, Columbia l'a édité en DVD aux Etats-Unis en 1999 mais ne l'a  jamais sorti en France dans ce format. On se souvient juste de quelques diffusions à la télévision au Cinéma de minuit ou bien lors de La Dernière séance, mais jamais dans son format large. Pour toutes ces raisons, nous attendions cette édition Blu-ray avec impatience. Si la qualité des suppléments est au rendez-vous, nous sommes un peu plus circonspects en ce qui concerne la qualité technique. Tout d'abord, La Dernière fanfare n'a pas bénéficié d'une restauration 4K de la part de Sony, contrairement à  d'autres films de John Ford présents dans son catalogue comme Inspecteur de service par exemple, que l'on peut juger inférieur à La Dernière fanfare. Curieusement le matériel vidéo utilisé par Sidonis est assez différent des masters 2K édités en Blu-ray aux USA chez Twilight Time et en Grande-Bretagne chez Powerhouse. Celui obtenu par l'éditeur français est cadré différemment en 1.77 alors que l'autre est au format 1.85. De plus, en comparant les éléments bruts utilisés par l'éditeur pour illustrer ses suppléments avec le master final, on constate que celui-ci a procédé à un nettoyage important de ce master visiblement assez abimé (les taches sur la partie gauche de l'image visibles avec le comparatif accessible ci-dessous).

 Avant/Après

Les cinq comparatifs suivants sont consacrés à l'édition Powerhouse, ainsi l'on constate, outre la différence de cadrage, un piqué qui varie sensiblement entre les deux images. Certains pourront trouver l'édition Sidonis supérieure, d'autres la trouveront plus artificielle en termes d'image. La vérité se trouve probablement entre les deux, car le scan proposé par Powerhouse manque sincèrement de précision. Celui de Sidonis exacerbe quelques défauts analogiques dans les hautes lumières que l'on ne doit pas confondre avec du Edge Enhancement (le contour épais autour des cheveux blancs de Spencer Tracy est une distorsion analogique due aux capteurs CCD ancienne génération du scanner). En conclusion, aucune des deux éditions n'est réellement satisfaisante et Sony serait bien inspiré de proposer une restauration 4K à la hauteur de ce beau film.

Comparatif 1  Comparatif 2 Comparatif 3 Comparatif 4 Comparatif 5

Son

La version originale mono est d'excellente qualité. Sans souffle, ni craquement, l'ensemble est bien nettoyé et les timbres de voix sont bien respectés et sans saturation. La version française n'est pas d'époque et a probablement été réalisée dans les années 80 ; si techniquement elle ne présente pas de défaut particulier, artistiquement parlant elle est digne du doublage d'une mauvaise série TV.

Suppléments

Présentation par Jean-Baptiste Thoret (13 min - HD)
Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une présentation. Jean-Baptiste Thoret analyse en voix off le générique et tout le début du film, ainsi que la scène de la défaite de Skeffington. Il s'agit d'un texte écrit à l'avance, illustré par des images du film et quelques images d'archives de l'élection d'Eisenhower en 1953. C'est souvent pertinent et passionnant, que ce soit la description du procédé narratif du film ou bien l'évocation des évolutions de la politique américaine vers le spectacle télévisuel. L'analyse de séquence se raréfie dans les suppléments, on apprécie donc de retrouver cet exercice assez pointu et qui apporte un peu de diversité critique chez cet éditeur.

Présentation par Jean-François Rauger (24 min - HD)
Pour le directeur de la programmation de la Cinémathèque, La Dernière fanfare est un film charnière dans l'oeuvre de John Ford, c'est l'heure du bilan et la dernière partie de sa carrière sera considérée comme testamentaire. Jean-François Rauger est un brillant orateur et son exposé sur l'utilisation du nouveau média qu'est la télévision et son utilisation par les politiques est assurément la partie la plus intéressante de cette présentation tout à fait recommandable.

Présentation par Patrick Brion (18 min - HD)
On retrouve dans cette présentation les capacités de Brion à synthétiser les qualités de l'oeuvre de John Ford en des termes accessibles et sans détour. Une intervention complémentaire des deux précédentes avec toujours cette faculté chez Patrick Brion à transmettre les informations essentielles en peu de mots. Ainsi il parvient à cerner la personnalité et la carrière du maire de Boston (l'inspiration du film) mieux que ses comparses. Moins analytique mais pas forcément moins intéressant.

Ford par Lindsay Anderson ( 40 min - SD)
Au début des années 1950, Lindsay Anderson était réalisateur de documentaires et cinéphile accompli. A cette même période, alors que Ford travaillait beaucoup au Royaume-Uni (cf. L'Homme tranquille), le jeune cinéaste britannique le rencontra plusieurs fois pour des entretiens qui feront date et qui seront publiés dans un recueil qui marqua autant que l'ouvrage Hitchcock/Truffaut. Le document que nous propose Sidonis (que l'on peut trouver également dans l'édition Criterion de Young Mr. Lincoln) a été réalisé pour la BBC en 1992 et couvre la carrière de John Ford depuis la période du muet jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'ensemble est narré par Lindsay Anderson, et l'on y retrouve quelques-uns des meilleurs moments des entretiens qu'il réalisa avec Ford mais aussi des interviews de Harry Carrey Jr., Henry Fonda, Roddy MacDowall, Maureen O'Hara et Robert Parrish. Un morceau de choix qui complète parfaitement une sélection de suppléments de haut niveau.

Bande annonce originale américaine (3 min - SD)

Livret de 88 pages
Gérard Camy est professeur et historien du cinéma, il est l'auteur entre autres d'un ouvrage de référence sur Sam Peckinpah. Avec un style soigné et agréable à lire, il nous expose ici la genèse de La Dernière fanfare, adapté par Frank Nugent d'un roman d'Edwin O'Connor. Le scénario est porté par Ford en personne à Harry Cohn, le patron de la Columbia. Il s'agit donc d'un projet très personnel que le réalisateur souhaite voir interpréter par un réticent Spencer Tracy, nous explique Gérard Camy. Un chapitre entier est consacré au comédien et aux facteurs qui déclenchèrent sa participation aux projets, et au rôle que joua Katharine Hepburn dans la décision finale. John Ford est un caractériel et même les plus grands comédiens de l'époque le craignent. On comprend très vite que le réalisateur de La Dernière fanfare est le principal centre d'intérêt de ce livre, qui explore ainsi une partie moins connue de sa carrière comme par exemple l'évocation de ce séjour à Londres pour y tourner Inspecteur de service. Le chapitre suivant est assez inhabituel, il s'agit d'un très long résumé du film dont on ne comprend pas vraiment l'intérêt, depuis le générique jusqu'au  dernier plan. L'avant dernier-chapitre est plus intéressant et aborde la sensibilité politique de John Ford, en nous rappelant sa fameuse prise de parole lors de la séance plénière de la Screen Directors Guild, convoquée par Cecil B. DeMille afin d'évincer son président Joseph L. Mankiewicz soupçonné de sympathie communiste. Cette passe d'armes entre Ford et DeMille est bien connue des cinéphiles, elle est racontée avec force par Robert Parrish dans son autobiographie J'ai grandi à Hollywood, et c'est un moment fort de l'histoire du cinéma qui ne doit pas être oublié.

En savoir plus

Disc Label: LA DERNIERE FANFARE
Disc Size: 46,150,212,188 bytes
Protection: AACS
Playlist: 00000.MPLS
Size: 32,815,030,272 bytes
Length: 2:01:06.717
Total Bitrate: 36.13 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29853 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  2078 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  2118 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0.359 kbps
Subtitle: French / 35.329 kbps

Par Jean-Marc Oudry - le 4 novembre 2020