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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Cité de la violence

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 16 février 2023

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Sidonis poursuit sa rétrospective Charles Bronson avec La Cité de la violence, sorti en France il y a tout juste vingt ans en DVD (TF1 Vidéo), réédité aujourd'hui pour la première fois, et enfin en Blu-ray. Le film est récemment réapparu dans les plannings anglo-saxons puisque Kino Lorber (aux Etats-Unis) et 88 Films (en Angleterre) ont sorti simultanément l'année dernière des éditions assez fournies contenant notamment trois versions (montage italien restauré en 4K avec polémique, montage européen soi-disant 2K mais en fait le vieux master italien réétalonné, et montage américain). On pensait que Sidonis allait au moins reprendre une partie du matériel, puisque le visuel est identique à celui de l'édition 88 Films, mais malheureusement l'éditeur s'est contenté du master HD sorti en 2011, en Italie, en le proposant cette fois en 1080p.

Déception, donc, d'autant que cette restauration du montage intégral souffre des limitations techniques du scanner (ou plus probablement du télécinéma) dont les images manquent à l'évidence de précision. Le niveau de détail, à l'exception d'une majorité de gros plans, apparaît trop léger. La patine argentique est globalement douce, elle aussi, avec un grain discret malgré des sursauts de présence très ponctuels. L'étalonnage ressemble aux masters italiens de la première moitié des années 2010, comme ceux de certains Fulci édités en France, avec un aspect plus vidéo que photochimique, sans doute trop clair et trop pimpant, mais qui ne choque heureusement pas outre mesure. La colorimétrie est plutôt chaude, avec une orientation magenta modérée mais régulière, lors de passages soudains où des carnations se retrouvent tout à coup plus rosées.

Pour de plus amples comparatifs avec les éditions étrangères, nous vous conseillons de jeter un oeil au site caps-a-holic.com.

Son

La Cité de la violence est présenté en version originale anglaise, la langue du tournage. Le mixage est largement post-synchronisé (il reste quelques scènes en prise de son direct), l'ensemble reste très clair, très propre, sans souffle, et l'on notera surtout une faiblesse dans les basses fréquences. Les ambiances sont palpables, les voix sont dénuées de sifflantes mais ont une présence modérée. Le montage sorti dans les pays anglo-saxons était plus court que la version intégrale proposée sur ce Blu-ray : certaines scènes coupées sont donc en italien sous-titré. La version française est de très bonne facture, globalement assez proche de la VO mais avec des sifflantes légèrement plus prononcées et surtout un meilleur rendu dans les graves. On profitera surtout de l'excellente qualité des doublages d'époque, avec certes la nostalgie des doubleurs qui ont bercé notre enfance mais aussi une vraie qualité de jeu et de sonorités.

Suppléments

La Cité de la violence a droit à un combo DVD et Blu-ray sous forme de digibook. On y trouve un livret de 32 pages comprenant deux textes signés Olivier Père, actuel directeur de l'unité cinéma d'Arte France, qui fait d'abord l'intéressant récit de ce projet mené à partir d'un matériau médiocre que Sergio Sollima, en "grand styliste", complexifie en une "véritable déconstruction du Film noir", aidé par la musique "somptueuse" d'Ennio Morricone. La Cité de la violence participe surtout à l'édification du mythe Bronson, nouvellement propulsé vedette, "matrice" des films au "héros viril à la présence physique extraordinaire" qui feront son succès. Olivier Père analyse en parallèle ce "film en forme de fable", revenant sur les inspirations de Sollima, les points communs avec Point Blank de Boorman, La Griffe du passé de Tourneur ou Le Samouraï de Melville. Un second texte est cette fois centré sur le parcours de Sergio Sollima, "cinéaste majeur du cinéma populaire transalpin", un "franc-tireur" qui ne sera pourtant considéré ni comme un pilier ni comme un auteur à part entière, alors qu'il livre dans chacun de ses films des drames humains et des allégories politiques. Olivier Père présente ses oeuvres les plus célébrées : Colorado, "véritable opéra à ciel ouvert", le "génial" mais trop méconnu Dernier face-à-face sur la violence d'état et la barbarie, ou La Poursuite implacable, "polar urbain nerveux et oppressant", son film le plus sombre et pessimiste.

Fragments d'une mort annoncée (32 min - HD)
L'incontournable critique et historien Jean-Baptiste Thoret aime le cinéma de genre italien des années 70. Il livre ici une passionnante analyse filmique en voix off de La Cité de la violence, qui aurait très bien pu faire partie de sa collection Make My Day ! chez StudioCanal. Il revient sur ce "Film noir et solaire" très inspiré de Point Blank de John Boorman, aux apparences trompeuses qui obligent le spectateur "à tout déchiffrer" au travers du "film mental" passionnant d'un héros en décalage par rapport à un monde en pleine mutation. Il décrypte le "montage heurté" et fragmentaire qui utilise intensivement le flash-back, "apport majeur" de la coscénariste Lina Wertmüller, l'action contrariée par une approche plus expérimentale, ou la poursuite en voiture qui reprend le dispositif amélioré d'un ancien film de Sollima. Jean-Baptiste Thoret revient sur les dissonances de sa mise en scène, la fameuse scène de l'ascenseur, l'image "inaccessible et secrète" de Vanessa Shelton, métaphoriquement personnalisée par l'araignée et la poupée vaudou, ou le caïd Al Weber "obsolète et condamné".


Présentation de François Guérif (14 min - HD)
Le critique et éditeur de romans évoque ce film "curieux" et "très à part" dans la carrière de Charles Bronson. Pour une fois un peu à court d'arguments, Guérif revient sur sur le casting prestigieux et le récit "décalé" qui laisse le spectateur en suspens par rapport au passé des personnages. Il analyse également le "finale grandiose" d'une grande histoire d'amour cachée derrière le film de gangsters : Sollima joue avec les codes du Film noir en ajoutant une métaphore de la romance que vivaient alors Bronson et Jill Ireland.

Tourner La Cité de la violence (15 min - SD upscalé HD - n&b - VOSTF)
Produit pour le DVD américain sorti chez Anchor Bay en 2002, un excellent entretien avec le réalisateur Sergio Sollima, qui n'a pas la langue dans sa poche. Il raconte comment un projet moyen fut amélioré par les réécritures et le tournage aux Etats-Unis, dans un "paysage de conte de fées". Au départ pensé pour Jon Voight et Sharon Tate, le film fut finalement confié à Charles Bronson, qui n'était pas encore aussi populaire et n'était pas rentré dans son cycle de films d'action, et qui imposa sa femme Jill Ireland. Un couple étrange, entre une femme BCBG très british et "un jeune homme vraiment sauvage" à la "présence physique extraordinaire". Sollima en profite pour faire un portrait pertinent de l'acteur : "un personnage curieux" et "tourmenté par une enfance de misère". Il évoque le début muet de La Cité de la violence et la poursuite en voiture où il s'est copié lui-même, et non inspiré de Bullitt comme le pensait Bronson, pour un résultat très réussi grâce à Rémi Julienne, "un cascadeur extraordinaire". Sergio Sollima raconte enfin sa collaboration "incroyable" avec Ennio Morricone, qui s'était pourtant endormi à la première projection, et évoque la scène de l'ascenseur tournée dans trois lieux différents, qu'il a préféré monter sans musique pour conserver l'impact.

Reportage sur le tournage (1 min 24 s - SD - VOSTF)
Diffusé dans les salles en 1974, quelques images de La Cité de la violence, avec un Sergio Sollima qui défend son film créé et filmé par des Italiens mais entièrement tourné aux USA, et explique avoir la volonté de montrer des situations extrêmes de manière moins banale.

Bandes-annonces originales italienne et américaine (2 x 3 min 54 s - HD - non sous-titrée)

En savoir plus

Taille du Disque : 45 707 327 096 bytes
Taille du Film : 29 205 233 664 bytes
Durée : 1:48:16.948
Total Bitrate: 35,96 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29947 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1989 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1988 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,020 kbps
Subtitle: French / 16,732 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 9 février 2023