
Honky Tonk Freeway
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 29 mai 2019
Image
Toujours à l'affût de raretés et de films oubliés, Jean-Baptiste Thoret a intégré dans sa collection Make My Day ! Honky Tonk Freeway, une comédie déjantée du réalisateur John Schlesinger, inédite en France, qui sort simultanément aux Etats-Unis en Blu-ray. Le film est présenté dans des conditions assez bonnes, avec une restauration 4K plutôt recommandable. La définition est au rendez-vous, avec un niveau de détail très appréciable et un trait fin. L'ensemble est stable et totalement nettoyé. Rien à redire des contrastes, plutôt équilibrés. En revanche, le bât blesse un peu concernant la colorimétrie, étape très subjective qui apparaît cependant un peu fragile ici, malgré une bonne saturation d'ensemble. Car en voulant atténuer le blanc naturel et les infimes nuances originelles de la pellicule pour proposer une palette plus neutre et plus standard aux goûts modernes, on constate une dérive vers les tons magenta, subtile dans l'ensemble de l'image, mais plutôt sensible quand on se penche sur les visages. On notera également que l'étalonnage n'a pas été affiné sur chaque plan, avec quelques raccords couleur parfois maladroits d'un axe à l'autre. Une bonne tenue générale donc malgré quelques faiblesses.
Son
Honky Tonk Freeway n'est, semble-t-il jamais sorti en France. Du coup, puisqu'il n'a probablement jamais été doublé, le film est uniquement proposé en version originale. Le rendu est soigné, entièrement nettoyé, dénué de souffle ou de craquements, et conforme au mixage de l'époque. Les voix claires sont bien équilibrées par rapport aux ambiances et à la musique (qui bénéficie d'une dynamique appréciable par moments). Efficace et respectueux.
Suppléments
Préface de Jean-Baptiste Thoret (10 min - HD)
L'habituelle introduction au film par le directeur de la collection Make My Day !, critique, historien et cinéaste, qui présente Honky Tonk Freeway de façon concise et efficace, abordant le parcours de John Schlesinger dans le cinéma anglais puis américain, l'"impact fracassant" de Macadam Cowboy et ses grands films des années 70. Il évoque ensuite les influences de Honky Tonk Freeway : la comédie burlesque, Jacques Tati, Nashville de Robert Altman ou la trame quasi identique d'une comédie Ealing des années 50. Thoret analyse le film dans ses grandes largeurs, sa sévérité derrière le sourire sur les travers de la société américaine, et explique pourquoi Honky Tonk Freeway fut un "échec colossal" qui pénalisera durablement la carrière du réalisateur : un film "anachronique", arrivé trop tard ou trop tôt, au moment où l'Amérique désirait voir autre chose, à l'aube des années Reagan...
Honky Tonk Freeway revu par John Schlesinger et Bernard Benoliel (72 min - HD)
Jean-Baptiste Thoret fait de nouveau jouer son réseau de cinéphiles, ce qui change agréablement des intervenants réguliers et parfois systématiques des suppléments français. Il donne la parole à Bernard Benoliel, critique et historien de cinéma, directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française, pour un très long et passionnant entretien. Bernard Benoliel évoque un "film schizophrène" dès son titre, qui encourage l'énergie pionnière des Etats-Unis tout en donnant une vision défaite du pays, où le symbole de Ticlaw, ville en voie de disparition, résume l'esprit américain et son instinct de survie, où son maire (William Devane) représente les fondements d'un système qui réunit la religion, le politique et l'économique. Benoliel décrit une Amérique qui a changé, dans une volte-face idéologique brutale : c'est le décalage d'un cinéaste qui subit en pleine face un accueil critique et public désastreux, lui qui avait été si synchrone avec le pays, dix ans auparavant. Bref, Honky Tonk Freeway "arrive juste trop tard". A travers l'influence des films de Jacques Tati, les plans composés aux actions simultanées, ou la narration "multi-linéaire" de Robert Altman, Bernard Benoliel dresse un portrait intéressant de John Schlesinger, un cinéaste-observateur aux puzzles qui font portrait. Le supplément est également introduit par une archive britannique d'une dizaine de minutes au cours de laquelle le réalisateur parle de cette "traversée des Etats-Unis" pleine d'ironie et de légèreté, et présente les personnages ou la musique. La simple promotion fait ensuite place à quelques remarques pertinentes sur son métier, le travail de réécriture, l'appropriation d'un matériel existant pour le faire sien, "une étape fondamentale de la réalisation".
Bande-annonce originale (2 min 33 s - SD - VOSTF)
En savoir plus
Taille du Disque : 43 893 744 812 bytes
Taille du Film : 26 073 550 848 bytes
Durée : 1:46:49.666
Total Bitrate: 32,54 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29992 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 945 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 22,920 kbps