Gorky Park

L'Atelier d'images poursuit son exploration du cinéma américain des années 80 avec le méconnu Gorky Park, proposé à partir de la plus récente restauration effectuée à ce jour, malheureusement pas très récente, éditée en Blu-ray depuis 2014 aux Etats-Unis. Le transfert HD est modeste, daté, mais issu d'une copie relativement épargnée par les aléas du temps. La patine est à tendance un peu épaisse, correctement définie mais avec un niveau de détail limité, même si les gros plans ont meilleure allure. Le grain n'a pas été estompé, il est même assez présent dans l'ensemble, notamment dans les scènes d'intérieur où des remontées de granulosité peuvent affaiblir le détail. Les images sont globalement stables, il persiste ponctuellement d'infimes salissures, il y a peu de pulsations de luminosité. Les contrastes sont honnêtement calibrés, la colorimétrie ne choque pas, plutôt agréable à l'oeil, sans dérive magenta trop appuyée, même si elle reste perceptible. On regrettera à ce propos la palette du DVD sorti en 2003 en France qui semblait plus naturelle. On notera d'ailleurs que le format du film est passé d'un DVD en 1.66 à un Blu-ray en 1.85, occasionnant (logiquement) une légère perte d'information en haut et bas de cadre. Une présentation pas irréprochable mais suffisamment correcte pour profiter du film sans trop de frustration.

comparatif DVD MGM (2003) vs. Blu-ray L'Atelier d'images (2023) :
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La version originale est d'assez bonne facture, dans un mix stéréo très sage. Le rendu est très détaillé, très propre, avec peu de souffle. Les voix sont cristallines et bénéficient d'une belle présence. L'ensemble est plutôt bien équilibré, avec des ambiances palpables. La version française est beaucoup plus modeste, le rendu mono est basique, l'ouverture sonore est réduite et moins subtile. La piste est assez propre, sans souffle, mais le souci vient des voix légèrement réverbérées, comme captées depuis une salle de bains...

Entretien avec Michael Apted (16 min - HD - VOSTF)
Module spécialement produit pour le Blu-ray américain sorti chez Kino Lorber en 2014, avec le regretté Michael Apted, disparu en 2021, qui revient de manière très humble sur le projet Gorky Park. Il raconte le "défi" de rendre crédible le quotidien d'une Union Soviétique qui restait "un grand mystère pour les occidentaux", à l'époque, évoquant les demandes de tournage en URSS, les repérages très surveillés avant le renvoi pur et simple du pays, et le choix judicieux de tourner en Finlande, à Helsinki, en utilisant l'architecture au style très similaire. Le cinéaste raconte le tournage de la scène des zibelines qui ne voulaient pas sortir des cages, avant d'être questionné sur ses collaborateurs. Il peut ainsi évoquer l'enthousiasme de James Horner, l'implication de Lee Marvin ou l'inexpérience de William Hurt qui, selon lui, débutait au cinéma (alors qu'il s'agissait quand même de son cinquième long métrage!) et se faisait malmener par les acteurs britanniques sur le plateau. Michael Apted avoue ne jamais revoir ses films et, ayant fait un effort en vue de ce supplément, révèle être très satisfait du "côté cru" de son Gorky Park.

Réhabiliter Gorky Park (26 min - HD)
Le journaliste Philippe Guedj résume rapidement la "belle et longue carrière" de Michael Apted, parsemée de "beaucoup de bonnes surprises", avant de raconter l'aventure Gorky Park. Il resitue le film, injustement oublié, dans le contexte d'une époque marquée par "un sentiment anti-soviétique puissant" aux Etats-Unis, expliquant l'"effet repoussoir" que représenta Gorky Park auprès du public alors qu'il raconte pourtant l'histoire d'une collaboration entre les deux blocs. Philippe Guedj revient sur le tournage à Helsinki et le travail de documentariste de Michael Apted dont le "souci du détail" rend l'oeuvre si authentique, précisant notamment comment le trucage des faux cadavres a troublé par leur réalisme le tournage des scènes à la morgue. Il parle du casting, avec des noms pressentis prestigieux (Schlesinger, Al Pacino, Cary Grant) et revient sur la "révélation" Joanna Pacula. Le journaliste défend vraiment le film, et à juste titre, pour sa vision plus nuancée et humaine de "l'empire du mal" dénoncé par Ronald Reagan, louant l'immersion dans le "quotidien moscovite" dont la vision s'est "bonifiée avec les années" malgré quelques nuances (la dernière partie qui, selon lui, délaisse l'enquête pour un récit d'espionnage plus confus). Il évoque enfin le roman original et son héros qui reviendra dans plusieurs livres, regrettant une franchise au cinéma rendue impossible par l'échec du film. Un très bon supplément, rempli d'informations. 

Bande-annonce originale (2 min 12 s - HD upcalé - VOSTF)

Dans le traditionnel Espace découverte, on trouvera les bandes-annonces des sorties de L'Atelier d'images : Sanglantes confessions (2 min 08 s - HD - VOSTF), Un cri dans la nuit (1 min 25 s - HD - VOSTF), Les Chiens de guerre (2 min 25 s - HD - VOSTF)

Taille du Disque : 42 082 197 651 bytes
Taille du Film : 32 462 659 584 bytes
Durée : 2:08:39.753
Total Bitrate: 33,64 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,01 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28016 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1730 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1936 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,030 kbps
Subtitle: French / 47,651 kbps