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Test blu-ray
Image de la jaquette

Fisher King, le roi-pêcheur

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 15 septembre 2021

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Terry Gilliam est à l'honneur chez Wild Side qui réédite pour la première fois en Blu-ray son Fisher King, qui n'était jusqu'à présent disponible en France que dans un DVD sorti... en 2004 (puis repris en 2008). Wild Side reprend la restauration 2K produite par Sony à partir d'un interpositif 35mm et initialement sortie aux Etats-Unis en Blu-ray en 2011 (chez Image Entertainment) puis en 2015 (dans la collection Criterion). Entretemps, le film est également apparu en Blu-ray dans différents pays d'Europe (sauf en France) sous la bannière Sony. Approuvé par Terry Gilliam lui-même, ce transfert se montre solide et très cohérent avec un scan 2K. La finesse de l'image est palpable, le niveau de détail est bien visible, notamment durant les gros plans, et il bénéficie d'une très belle granulation argentique, jamais prise en défaut par l'encodage du disque. La copie est stable et totalement nettoyée des dommages habituels de pellicule. L'étalonnage est caractérisé par une saturation équilibrée, qui diffère parfois du rendu DVD (comparatif 1), mais avec une palette résolument plus nuancée (comparatif 6) et sans dérive magenta. Les contrastes restent convaincants, avec pourtant des noirs peu denses et parfois un peu clairs : un choix assumé, notamment durant les nombreuses scènes aux décors enfumés (un truc des directeurs photo pour, justement, casser les contrastes). Une bonne présentation du film, solide et très plaisante à l'oeil.

comparatif DVD Sony (2004) vs. Blu-ray Wild Side (2021) : 1 2 3 4 5 6 7

Son

La version originale de Fisher King est proposée dans un remix 5.1 restauré à partir des pistes magnétiques 35mm originales. Le rendu est cristallin, dénué de toute trace d'usure, et bénéficie d'une très belle ouverture et d'un niveau de détail soutenu. La spatialisation est palpable, spectaculaire et efficace durant certains passages ponctuels. La version française stéréo s'en sort très honorablement mais reste quelques crans en deçà. Moins subtile et plus plate que la VO, elle se montre toutefois bien équilibrée entre les voix et les ambiances.

Suppléments

Pour sa première édition Blu-ray française, Fisher King est présenté dans un digibook comprenant le Blu-ray et le DVD ainsi que Knight and the City, un livret de 50 pages écrit par notre camarade Frédéric Albert Lévy, un texte bien trop bref mais abondamment illustré de photographies ou de documents de tournage (storyboards). L'ancienne plume de Starfix évoque les coulisses de la production et la volonté de Terry Gilliam de s'éloigner des grosses machines hollywoodiennes, refroidi par la sortie bâclée des Aventures du Baron de Munchausen, la Columbia étant alors prise dans une triste guerre des chefs. Gilliam est immédiatement séduit par le scénario de Fisher King, "un don du ciel" écrit par un LaGravenese débutant qui revient ici sur ses inspirations et notamment "la blessure du roi-pêcheur", "une blessure de l'âme". Frédéric Albert Lévy analyse rapidement le film, la filiation avec le réalisme poétique français, la frontière très floue entre le réel et le fantastique, le "mélange des temps" récurrent dans la filmographie de Gilliam, ou la vision désenchantée de l'Amérique par un cinéaste de retour chez lui après 25 passés en Angleterre...

Le Blu-ray comprend plusieurs suppléments dont deux sont repris de l'édition Criterion sortie en 2015. Si l'on aurait aimé en retrouver davantage (comme les scènes coupées ou le module avec les photos de tournage de Jeff Bridges), Wild Side s'est quand même appliqué à proposer un inédit.

Conte de fées à Manhattan (36 min - HD - VOSTF)
Albert Dupontel, grand fan de Terry Gilliam, interroge son "Maître" par FaceTime dans ce supplément spécialement produit pour cette édition. L'ensemble est très intéressant, Gilliam n'étant pas avare en anecdotes et Dupontel jouant bien le jeu de l'interview, avec des questions de cinéaste relativement pertinentes. Dupontel s'intéresse particulièrement à l'apport de l'ancien Monty Python dans ce projet dont il n'est pas à l'origine, ou à la marge de liberté artistique qu'il a pu conserver au sein d'un studio américain. Gilliam raconte l'un des tournages les plus agréables qu'il ait vécu, pourquoi le script de Richard LaGravenese l'a tant marqué au point qu'il décida de le mettre en scène de manière très respectueuse, en s'appropriant toutefois quelques moments précis, comme la scène de la Gare Centrale. Gilliam explique les connotations féériques données à New York, l'importance des décors signifiants ou de l'improvisation sur le plateau, avec la trouvaille du reflet dans la porte vitrée qui dédoublait Robin Williams. Il revient sur le casting du film, raconte comment il a trouvé en Jeff Bridges un "point d'ancrage" aux délires de Robin Williams qui se donnait corps et âme à son rôle, improvisant parfois de manière obsessionnelle (bien aidé par le cinéaste lui-même, lui aussi victime de ses ardeurs "débiles"). Gilliam parle de la longue préparation de Bridges pour "devenir" animateur radio ou du talent des directeurs de casting pour les choix d'Amanda Plummer, Mercedes Ruehl ou du "phénoménal" Michael Jeter. Gilliam finit même par donner des nouvelles de Jeff Bridges, atteint d'un cancer mais prenant la chose comme "une aventure intéressante"...

Le clochard céleste (15 min - HD - VOSTF)
Un entretien avec Robin Williams, filmé en 2006, qui évoque la création de son personnage dans Fisher King, une "version sans-abri de Don Quichotte". On retrouve dans ses explications le même soin du détail partagé par Terry Gilliam, dont l'acteur loue la capacité à stimuler l'imagination. Il parle du cinéaste comme d'un génie isolé, un visionnaire capable de transmettre une intimité au milieu du chaos, notamment dans sa vision d'un New York foisonnant et plein de merveilleux, mais dont Hollywood continue de se méfier. Il revient également sur ses partenaires de Fisher King, l'un de ses films préférés. Au milieu des plaisanteries loufoques, on sent toujours une mélancolie qui n'est jamais bien loin...

On trouve également plusieurs courts modules sur les essais préparatifs du film (SD upscalé HD) : la répétition d'une scène réunissant les principaux personnages (2 min), des effets de maquillage (2 min), les différents costumes des protagonistes (4 min) et le test grandeur nature pour le chevalier rouge dans une rue de New York (2 min).


En savoir plus

Taille du Disque : 46 726 599 192 bytes
Taille du Film : 35 668 279 296 bytes
Durée : 2:17:44.297
Total Bitrate: 34,53 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 26,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26923 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2080 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3521 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,363 kbps
Subtitle: French / 27,363 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 21 octobre 2021