
Dillinger
BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 7 juin 2023
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Coïncidence des calendriers, à peine quelques semaines après Du rouge pour un truand sorti chez Carlotta, le mythique gangster John Dillinger est de nouveau dans les bacs, cette fois grâce à Rimini Editions qui retrouve pour l'occasion le réalisateur du Lion et le vent. Dillinger a été restauré par les américains d'Arrow pour leur Blu-ray sorti en 2016, des travaux effectués à partir du scan 2K d'un interpositif 35mm original et non du négatif. Cet élément a été visiblement composé de plusieurs sources : une assez proche du négatif, au rendu plus fin et au niveau de détail juste correct (on aurait souhaité que cela soit encore plus accentué) ; et une autre située à quelques générations d'écart, donc avec une patine qui apparaît plus épaisse, moins gracieuse et bien plus granuleuse. Notez que les plans truqués (fondus) marqueront une baisse supplémentaire en niveau de détail. La qualité et la précision ne sont donc pas uniformes, d'autant que la source complémentaire laisse en même temps filtrer quelques pulsations persistantes de luminosité ou de contraste (dans les scènes sombres). La texture photochimique est respectée, le grain n'a pas été gommé, il manque peut-être de finesse mais il reste au moins suffisamment présent. La copie est très propre (à une rayure verticale près, durant quelques secondes). L'étalonnage offre une palette de couleurs nuancée et raisonnable même si on sent qu'une certaine liberté a pu être prise avec la colorimétrie d'origine, vu les réajustements parfois visibles par rapport à un profil photochimique typique des années 70. On relèvera, de manière régulière mais non systématique, des visages glissant vers le magenta, quelques noirs colorés (sans excès) et des raccords couleur pas toujours homogènes d'un plan à l'autre. C'est notamment le cas pour les segments issus de la seconde source qui sont à l'évidence bien plus saturés, une différence qui n'a curieusement pas été tellement rééquilibrée. Une présentation imparfaite mais cependant très honnête qui améliore sensiblement le master du DVD sorti en 2009. On pourra d'ailleurs consulter ce comparatif du site caps-a-holic.com qui montre notamment un cadrage désormais bien plus aéré.
Son
La version originale reste conforme au rendu d'origine. L'ensemble est parfois un peu couvert, ce qui atténue le souffle mais limite le détail des arrière-plans. Le spectre est un peu réduit sur les voix, sensiblement plus nuancé sur les passages musicaux. La version française est issue d'une piste optique abîmée, le rendu est limité, légèrement saturé et abondant dans les graves, pas assez dans les aigus. L'ensemble est assez couvert et peu détaillé, avec un léger souffle. Notez qu'il manque quelque secondes du doublage (partie coupée à l'époque ?) et que la tonalité est très légèrement plus aigüe que dans la VO.
Suppléments
Présenté dans un beau digipack 3 volets avec étui (de la taille d'un DVD), le film est proposé en DVD et Blu-ray et accompagné de Wanted Dillinger, un livret de 32 pages richement illustrées de photos de production. Stéphane Chevalier réunit de nombreuses informations sur le tournage et le casting de ce "film de gangster romantique" ponctué de violence, "une odyssée" filmée à la fois comme un western et "un conte populaire américain" par le scénariste à succès John Milius, dont c’était le premier long métrage. Le livret est complété par un entretien avec Steve Kanaly, rendu célèbre dans la série Dallas et compagnon de longue date de John Milius qui lui fit faire ses débuts ("J’ai appris sur le tas"). Il raconte son personnage de Pretty Boy Floyd, un Robin des bois en temps de crise qui s’attaquait aux banques, se souvient de son "mentor" Geoffrey Lewis, du "lien d’amitié" avec son partenaire Warren Oates ou de John Milius qui "conduisait ses films comme un général conduit une bataille". S'inspirant de son passé militaire, il avoue avoir d’ailleurs participé à l’écriture du personnage joué par Robert Duvall dans Apocalypse Now, une "figure d’anthologie"...
Beau cadeau pour les fans de John Milius, Dillinger est accompagné de nombreux suppléments dont certains ont été spécialement produits pour cette édition :
Un héros américain (26 min - HD) - également disponible sur le DVD
Le journaliste Samuel Blumenfeld, le Directeur de l’unité cinéma d’Arte France Olivier Père et le critique à Positif Jacques Demange (avec une prise de son moyenne) reviennent sur Dillinger, plus grosse production du studio indépendant AIP et "ticket d’entrée derrière la caméra" pour le "scénariste star" John Milius. Ils évoquent en Dillinger l’un de ces antihéros "typiquement américains" qui intéressaient le Nouvel Hollywood et montrent le "côté Peckinpah" d’une histoire aux personnages opposés mais complémentaires, d’ailleurs interprétés par deux des acteurs de La Horde sauvage. Ils analysent la personnalité de Dillinger, gangster devenu "un mythe de son vivant" et un opposant au système, par qui l’héroïsme continue d’exister comme un symbole évident du retour à la grandeur de l’Amérique. Ils reviennent également sur le casting du film et notamment le parcours de Warren Oates, "un Bogart des années 70" et "second rôle admirable" pour qui le costume de Dillinger resta malheureusement "trop grand".
Le nouvel horizon de John Milius (10 min - HD)
Jacques Demange revient sur le travail de John Milius et ses questionnements sur ce qu'est le héros américain. Il évoque un cinéaste au "savoir-faire collectif", qui aime travailler en équipe et pense à faire des films réussis avant d'imprimer sa patte d'artiste. C'est un personnage complexe, habité par les valeurs de l'Amérique traditionnelle tout en s'épanouissant dans la contre-culture, caractéristique que l'on retrouve dans Dillinger, empreint de la mythologie du western, un film "entre deux horizons" où le spectateur est à la fois aux côtés du gangster et avec l'agent du FBI qui le poursuit...
John Milius et le mythe fordien (14 min - HD)
Samuel Blumenfeld explique la personnalité complexe de John Milius, au-delà du "machisme assumé" et de la "fascination pour les armes à feu", qu'il considère cependant comme un moyen de s'exprimer et sans lesquelles il n'y aurait pas de héros. "Cinéaste réactionnaire" qui "ne filme pas les choses comme elles sont mais comme elles devraient être", Milius s'inscrit dans un passé rêvé, "un temps mythique" dont Dillinger est l'une des incarnations, sur laquelle plane en partie l'ombre de John Wayne. Milius est un cinéaste marqué par le "modèle" John Ford dont il cite ici au moins trois films, montrant un "héros des pauvres" qui ne peut retrouver les siens. Un Samuel Blumenfeld comme toujours très éclairant et passionnant.
Rimini reprend également une partie des suppléments de l'édition américaine sortie en 2016 :
Le tournage de Dillinger (12 min - HD - VOSTF)
Le directeur de la photographie Jules Brenner revient sur ses débuts et le tournage de Dillinger, "une bonne illustration de [son] travail" dont il explique les caractéristiques. Il revient sur sa scène préférée, à la lumière douce, "tout en subtilité", et se souvient d'un tournage "sur la même longueur d'onde" avec son réalisateur débutant qui s'initiait encore à la technique et lui laissait souvent le choix des cadres et de la lumière. Il raconte enfin son admiration pour le travail des acteurs à partir d'un simple texte, avouant avoir joué lui-même un petit rôle dans le film...
Balles et ballades (12 min - HD - VOSTF)
Rencontre avec le compositeur Barry DeVorzon qui parle de son passage de l'industrie du disque à la composition pour le cinéma, un métier "plus difficile qu'[il] l'avait imaginé". Il se souvient de ses années comme consultant à American International Pictures et de la musique du projet Dillinger qu'il devait composer. Il raconte s'être documenté pour l'occasion sur de la musique rurale pour accompagner les scènes hors des villes, sur des chansons d'époque pour mieux ancrer l'histoire, voire ne pas du tout utiliser de musique sur les scènes de fusillade pour en accentuer la violence. Il évoque le réalisateur John Milius, un "fascinant" personnage, "haut en couleurs", avec qui il n'a pas évité les désaccords, regrettant notamment l'utilisation trop "cliché" d'un célèbre air fordien sur les scènes familiales...
Lawrence Gordon, gangster originel (10 min - HD - VOSTF)
Le directeur de production d'American International Pictures raconte comment ce petit studio de série B s'est lancé dans son "premier film d'envergure" avec Dillinger, offrant à John Milius, l'un de ses anciens assistants devenu scénariste réputé, la possibilité de le réaliser et de le réécrire pour un "cachet dérisoire". Il se souvient de Milius, "une personnalité du cinéma, jusqu'à l'os", revient sur le casting, de Warren Oates "parfait" dans son rôle à sa rencontre avec Frank McRae, et raconte comment le succès du film a lancé sa carrière.
Bande-annonce (2min 25s - SD - non sous-titré)
En savoir plus
Taille du Disque : 46 118 165 608 bytes
Taille du Film : 27 303 247 872 bytes
Durée : 1:47:25.083
Total Bitrate: 33,89 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,01 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28018 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1885 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2042 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,763 kbps
Subtitle: French / 18,249 kbps