
coffret Hitchcock en 10 films
BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 15 avril 2025
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On n'en a pas encore fini avec Alfred Hitchcock, loin s'en faut ! Si la grande majorité de sa filmographie est aujourd'hui disponible sur support numérique, la période anglaise reste toujours éclipsée par ses films américains, en partie parce qu'elle ne bénéficie pas du même soin de restauration. Qu'attend d'ailleurs Network, l'ayant-droit britannique de titres aussi célèbres que Une Femme disparaît, Les 39 marches ou Jeune et innocent, sortis dans des éditions modestes il y a plus de 10 ans maintenant ???
Carlotta reprend aujourd'hui le coffret édité en décembre dernier par la branche britannique de Studiocanal, qui inclue les 10 films produits pour la compagnie British International Pictures, entre 1927 et 1932. Ils sont proposés pour la première fois en Blu-ray - à l'exception de Meurtre, sorti en HD en France en 2021, et Chantage, sorti aux États-Unis en 2019 (chez Kino Lorber). Projet motivé par des restaurations 4K effectuées en 2021 et 2024, ce coffret est à la fois une jolie opportunité pour Studiocanal d'exploiter son catalogue hitchcockien, après sa série de DVD sortis en 2008 (déjà !), et un beau cadeau pour les fans du cinéaste puisqu'il permet de compléter sa filmographie jusqu'en 1932, quasi intégralement désormais : à l'exception de The Pleasure Garden (dont les droits ne sont pas détenus par Studiocanal) et quelques courts métrages ou participations à la réalisation, non inclus ici, il manque surtout à l'appel The Mountain Eagle (1926), toujours considéré comme perdu.
Notez que Carlotta n'a pas exactement transposé le coffret UK à l'identique puisque ce dernier comportait 10 Blu-rays. Probablement dans le but de pouvoir proposer un prix plus doux, l'éditeur (via la société Fidelity In Motion de David Mackenzie) a optimisé les encodages afin de tout intégrer sur 7 disques, sans qu'il y ait perte de qualité. Nous confirmons que les encodages sont au diapason.
Commençons par les films restaurés en 4K, choisis uniquement parmi les oeuvres parlantes : Chantage, Junon et le paon, À l'Est de Shanghai et Numéro 17. Les travaux ont été effectués par le laboratoire britannique Silversalt, pour un résultat qui force le respect. La qualité est en effet au rendez-vous, tant dans la précision des images, très bien définies et détaillées, que par la patine argentique très bien conservée, fine et organique, avec une tendance parfois brut (le grain peut être abondant) mais toujours naturelle, conforme aux caractéristiques d'origine. Les contrastes sont soignés, très bien équilibrés et plutôt tenus, jamais vraiment "laiteux", et surtout stabilisés numériquement, ce qui nous évite l'effet désagréable des pulsations du niveau de noirs. Les copies sont d'une très grande propreté, parfois sujettes à quelques apparitions de rayures verticales (type "rayures peigne"), difficiles à gommer. On soulignera la grande stabilité des cadres, un détail là aussi indispensable au confort de visionnage (ce qui est loin d'être le cas de certains masters du coffret, nous y reviendrons). La grande qualité de ces transferts est bien sûr tributaire des éléments qui ont été utilisés lors des restaurations : seuls Chantage (version muette) et Junon et le paon ont pu bénéficier de leurs négatifs Nitrate originaux, conservés dans de bonnes conditions. Mais les contretypes utilisés pour À l'Est de Shanghai et Numéro 17 se montrent finalement assez solides, le retrait de finesse ne se remarquant pas vraiment.
Le cas de Chantage est plus spécifique, et il faut préciser qu'il s'agit de nouvelles restaurations par rapport au disque américain de 2019. Premier film parlant britannique sorti sur les écrans, Chantage était d’abord prévu pour être une œuvre muette (qui sortira d’ailleurs quelques semaine plus tard). C’est en cours de tournage que la production décida de se lancer parallèlement dans une version sonorisée, en utilisant des scènes (muettes) déjà tournées auxquelles ils ajoutèrent musique et scènes dialoguées. C’est pour cela que la version muette bénéficie d’un négatif original Nitrate alors que ce que l'on peut considérer comme le "négatif" de la version parlante est en fait un contretype composé notamment de différentes scènes muettes dupliquées et de segments négatifs pour les nouveaux passages (parlants). La qualité de la définition de cette version sonorisée, très bonne au demeurant sur une grande partie du film, se montre donc beaucoup plus douce et épaisse pendant deux bobines et un plan isolé, parce qu'issus d'un élément secondaire. On peut légitimement se demander pourquoi de nombreuses scènes communes aux deux montages n'ont pas toujours été restaurées à partir du négatif de la version muette (de meilleure qualité, rappelons-le) : la réponse est qu'il ne s'agit pas toujours du même plan identique d'une version à l'autre, mais plus généralement de deux prises différentes. Notez également que la plupart des plans truqués (fondus, volets) de Chantage ont été reconstitués à partir des négatifs retrouvés des deux plans distincts, ils conservent donc une très grande qualité ; les autres plans truqués (heureusement de durées extrêmement brèves) sont parfois repris de copies d'époque, avec un rendu bien plus dégradé.
CHANTAGE (version parlante)
comparatif DVD Studiocanal (2008) vs. Blu-ray Carlotta (2025) :
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Les deux autres films parlants, Meurtre et The Skin Game, n’ont pas été restaurés depuis longtemps (seulement en HD) et sont qualitativement quelques crans en deçà. Meurtre s’en sort mieux malgré des tremblements de cadre, une patine encore douce, un niveau de détail limité et un étalonnage aux nuances insuffisantes et aux noirs denses. On relèvera plusieurs fondus au noir en plein milieu de plan : une curiosité (inexpliquée) de la source utilisée, qui reste en tout cas d’un bien meilleur niveau que celle de The Skin Game. Ce transfert, bien plus discutable, ressemble beaucoup à celui utilisé pour le DVD sorti par Studiocanal en 2008. Depuis, on y a appliqué une correction de format (on passe du 1.33 au 1.20) mêlée à un recadrage/zoom inutile qui fait perdre encore un peu plus d’informations dans l’image (jusqu'à presque couper certaines têtes en haut de cadre). Surtout, la source de The Skin Game est un élément dupliqué dont certaines bobines ont été mal tirées lors de leur fabrication, provoquant des sortes de gondolement d'image, avec au mieux un flou infime, ou au pire des tremblements marqués et des dédoublements partiels. La qualité de définition, déjà faible au départ, s'en trouve encore affaiblie et, comme il s'agit d'un vieux télécinéma, les blancs sont rapidement saturés, avec des gris manquant de nuances. Notez que la propreté des images est imparfaite sur les deux films, avec une nette aggravation sur The Skin Game.
Un petit mot concernant Mary, version allemande de Meurtre et bonne surprise proposée en supplément (c'est en fait le 11e film du coffret !). Mary a été tourné par Hitchcock en Angleterre, simultanément à Meurtre, en utilisant les mêmes décors, les mêmes plans mais un casting germanophone et un montage plus court d'une vingtaine de minutes. Il est à voir comme un document et bénéficie d'une restauration assez datée, certainement contemporaine à celle de The Skin Game, mais légèrement meilleure en qualité (l'élément-source n'est pas aussi abîmé). On trouve dans ce master les défauts habituels d'une vieille restauration : patine épaisse, définition faible, blancs saturés, instabilités de cadre et de contrastes. Mais le film se suit sans problème.
THE SKIN GAME
comparatif DVD Studiocanal (2008) vs. Blu-ray Studiocanal (2025) :
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Il nous reste à aborder les 4 films muets du coffret : Le Masque de cuir, Laquelle des trois ?, À l'américaine et The Manxman. Ils ont été restaurés en 2012 par le British Film Institute lors du projet "The Hitchcock 9", autour des 9 films muets qu'Hitchcock avait réalisés, et ayant survécu. Nous avions pu en avoir un petit aperçu, en France, grâce à Éléphant Films qui avait sorti 3 de ces films en Blu-ray en 2014, dont le célèbre The Lodger.
Si nous n'avons pas trouvé d'indications spécifiques sur ces travaux (sauf pour Le Masque de cuir), nous pensons que les films ont été restaurés en 2K. C'est plus que probable pour Laquelle des trois ?, restauré à partir de 2 contretypes (tirés du négatif) fabriqués dans les années 60, et pour The Manxman, restauré en grande partie à partir du négatif original, complété par un élément positif (créé lui aussi dans les années 60) et une copie d'époque. Pour ces deux titres, le rendu est très plaisant : la définition est très agréable, on sent régulièrement la finesse et le bon niveau du détail, le grain est plutôt fin, les contrastes sont nuancés et bien ajustés. On distinguera malheureusement les deux autres films, dont les rendus 2K sont beaucoup moins évidents. Le Masque de cuir a été restauré à partir d'un contretype de sécurité, tiré à partir du négatif original ; tandis qu'À l'américaine a été numérisé à partir d'un négatif estampillé "second négatif", qui s'est révélé être un assemblage des secondes meilleures prises, utilisé à l'époque comme un secours en cas d'accident du négatif original, mais également comme une source supplémentaire pour la fabrication des copies destinées à l'international. Malheureusement, les éléments de ces deux films ont été mal tirés lors de leur fabrication, occasionnant un infime dédoublement du trait qui rend l'ensemble un peu flou et plus épais, avec un niveau de détail forcément en retrait. Ils ont beau avoir été numérisés en 2K, on ne pouvait pas faire de miracle et obtenir une définition satisfaisante avec une base comme celle-ci. La précision reste donc limitée et assez douce, comme le rendu du grain. Les contrastes restent cependant équilibrés mais peuvent parfois manquer un peu de densité.
Ces 4 restaurations menées par le British Film Institute en 2012 ont essentiellement consisté à la consolidation des bobines de pellicule, la reconstitution des intertitres, la numérisation des éléments et la probable application d'une légère passe de nettoyage numérique. Mais ces travaux restent incomplets puisqu'il n'y a pas eu de nettoyage total, ni de stabilisation numérique des cadres (les tremblements persistent) et des contrastes (on continue de subir des pulsations de luminosité permanentes). Si l'on peut comprendre que l'équilibre économique d'un tel coffret soit sans doute tendu, on peut aussi se demander pourquoi Studiocanal n'a pas entrepris un complément de restauration partiel pour ces transferts vieux de 13 ans (pour les plus récents). Un genre de retouches que certains éditeurs indépendants français, avec beaucoup moins de moyens, font pourtant parfois l'effort de financer...
Pour finir, nous vous proposons un dernier comparatif qui pourra vous donner un ordre d'idée des conditions de visionnage très limitées auxquelles étaient soumis certains Hitchcock de la période anglaise, il y a 25 ans. Voici ce que l'on pouvait trouver, à cette époque, en DVD, bien avant l'avancée considérable de la restauration numérique.
CHANTAGE (version parlante)
comparatif DVD Alpa Media (2001) vs. Blu-ray Carlotta (2025) :
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Son
Pour la partie sonore, les oeuvres muettes sont illustrées par des bandes originales récentes et des captations soignées, proposées à chaque fois avec une piste stéréo cristalline et solide, subtile et très efficace.
Le Masque de cuir est accompagné d'une partition au piano composée et interprétée par Antonio Coppola (aucun rapport avec la famille de Francis).
Laquelle des trois ? est proposé avec deux scores : une partition au piano composée et interprétée par Neil Brand (cf. les suppléments), ainsi qu'une musique de Jon C. Mirsalis.
À l'américaine est accompagné de deux partitions pour piano : l'une composée et interprétée par Neil Brand, la seconde composée et interprétée par Ben Model.
The Manxman est accompagné de 3 scores différents : deux partitions pour piano composées et interprétées par Antonio Coppola et Andrew Earle Simpson, ainsi qu'une nouvelle bande originale, aux savoureuses intonations irlandaises, composée par Stephen Horne et interprétée par l'Orchestra da Camera di Pordenone.
Enfin, la version muette de Chantage bénéficie de 2 nouveaux scores : le premier a été commandé en 2023 par ZDF/Arte, composé par Moritz Eggert et interprété par le Basel Sinfinietta ; le second, à tendance électro, a été écrit et interprété par le duo Stereopop Orchestra en 2022, suite à une commande de la Cinémathèque de Toulouse.
Le rendu des films parlants est conforme à l’époque de production. Les débuts sont forcément plus modestes, les dynamiques sont réduites, mais les rendus des voix apparaissent déjà intéressants. Logique, puisqu’elles étaient privilégiées, avec la musique, au détriment des ambiances souvent très discrètes voire oubliées (il y a pas mal de silences), accentuant une forte inspiration théâtrale. On pourra constater, de film en film, que la technologie sonore, au début balbutiante, s’améliore très rapidement : les voix, d’abord fluettes (aigus et mediums), gagnent en présence et en équilibre (un peu de gain dans les graves). Au-delà de son utilisation purement narrative, Hitchcock soigne de plus en plus le son et ses mixages, les enrichit au fur et à mesure des années, jouant mieux sur les ambiances et ajoutant par exemple sur À l’Est de Shanghai des petits bruitages divers (bruits de pas, notamment).
Les pistes sonores du coffret sont plutôt bien nettoyées et délestées des usures les plus importantes. Il persiste cependant des sifflantes légères, des distorsions façon « buzz » (sur The Skin Game) et surtout du souffle, peu discret et assez fréquent (sauf sur Meurtre et À l’Est de Shangai).
Suppléments
Le coffret est proposé dans un digipack 4 volets avec fourreau. Les Blu-rays sont accompagnés de Aux origines du Maître du suspense, un livret de 64 pages illustrées des reproductions des dossiers de presse d’époque (un peu petites en taille, malheureusement). Le livret réunit plusieurs textes de spécialistes britanniques qui contextualisent le parcours d’Hitchcock durant cette première période. Tom Ryall, professeur d’histoire du cinéma, résume les 5 années passées par Hitchcock au sein de la compagnie British International Pictures, arrivé comme "le cinéaste le plus prometteur de sa génération", avant d'être rapidement frustré de devoir adapter des œuvres littéraires pas toujours à son goût, surtout après la réussite de son Masque de cuir, parfois considéré comme "une œuvre fondatrice de la renaissance du cinéma britannique", dont il avait lui-même apporté l’idée. On évoque son goût pour les avancées technologiques, et son style "en pleine formation" qui annonce les grands films à venir, notamment Chantage, la "pièce maîtresse" du corpus B.I.P., où Hitchcock fait preuve d’un "usage novateur du son". Ian Christie, également professeur d’histoire du cinéma, s’intéresse aux influences européennes du réalisateur, en particulier du côté de l'Allemagne et son fameux cinéma expressionniste (Lang, Murnau), rappelant que l’esthétique du montage était alors dans l’air du temps. Le critique et historien du cinéma Henry K. Miller revient sur le "tournant crucial" de Numéro 17, qui redéfinit ses thrillers futurs, notamment à l'aide du "premier Mac Guffin". Enfin, Bryony Dixon, conservatrice au British Film Institute, détaille les restaurations des films muets, effectuées en 2012, explique les difficultés de retrouver du matériel complet ou les singularités de certaines archives, et parle, par exemple, de la révélation de Chantage ("un film que je ne pensais pas améliorable") ou du "miracle d’étalonnage" de The Manxman. Le livret se conclue sur un bref message de Laurent Bouzereau.
Chaque film est accompagné d'une galerie de photos (en HD) et de très nombreux suppléments.
La pièce de choix se trouve sur Blu-ray 6 : Becoming Hitchcock (72 min - HD - VOSTF) est un documentaire inédit, réalisé en 2024 par Laurent Bouzereau, célèbre créateur de bonus pour les films de Steven Spielberg ou Brian De Palma... mais également Alfred Hitchcock, dont il accompagna toute la vidéographie pour le studio Universal, et à propos duquel il publia 3 ouvrages. Laurent Bouzereau peut donc être considéré comme un spécialiste du réalisateur, ce que confirme cet excellent documentaire, ludique, passionnant, foisonnant et très complet, qui s’intéresse à Chantage ("l’un de ses meilleurs films") pour mieux analyser toute la période anglaise (et au-delà), jalonnée des ébauches de figures et de formes qui aboutiront au "style hitchcockien". À travers de nombreux extraits et comparatifs, on évoque entre autres la blonde complexe et impulsive, le charme et l’"apparente sympathie" des méchants, la sexualité sous-jacente, le rapport à la nourriture, les caméos ou la "récompense ultime" de la course-poursuite-climax, "du pur Hitchcock". Un bel hommage qui n’oublie pas que réalisateurs comme spectateurs sont redevables à Hitchcock, qui a "permis au cinéma de faire un pas de géant".
Un 7e Blu-ray est entièrement dédié aux suppléments, produits par Studiocanal UK. Les 6 commentaires audio du coffret anglais ne sont pas repris, on s'étonnera davantage de ne pas non plus retrouver les introductions de l'historien (français) du cinéma Noël Simsolo.
Le Masque de cuir
Une musique fracassante (15min - HD - VOSTF)
Le compositeur Neil Brand parle de son travail sur le cinéma muet, notamment le score très jazz et "assez complexe" qu'il produisit pour Le Masque de cuir, mais qui ne figure pas dans le coffret. Il analyse le film qui faisait découvrir au public le monde de la boxe, et explique l'une des raisons qui ont poussé les studios hollywoodiens à détruire leurs stocks de films muets inutilisés (et pourquoi les 2/3 ont aujourd'hui disparu). Il évoque le regain d'intérêt pour le cinéma muet, suscité par la redécouverte du Napoléon d'Abel Gance dans les années 80, et le "côté vivant" d'une musique jouée en direct par des musiciens, dans une salle, ce qui place selon lui le cinéma muet "sur un pied d'égalité" avec le cinéma parlant.
Hitchcock/Truffaut (6min - HD)
Chaque film est accompagné des enregistrements audio des célèbres entretiens menés par François Truffaut avec Alfred Hitchcock, en 1962. Ils sont à chaque fois illustrés avec des photos des films concernés. Ces bonus ne sont pas sous-titrés et c'est un peu dommage car les traductions simultanées d'Helen Scott restent souvent très limitées, on perd quand même pas mal de compréhension dans les réponses d'Hitchcock. Le cinéaste est content de son travail sur Le Masque de cuir, il parle des scènes de boxe et se souvient d'un effet de fondu enchaîné complexe, très novateur pour l'époque.
Laquelle des trois ?
Hitch à la campagne (12 min - HD - VOSTF)
Le compositeur Neil Brand évoque cette fois Laquelle des trois ?, "le film le moins hitchcockien qui soit". Il analyse la modernité et la "grande finesse" d'un film qui dépeint ses personnages dans la subtilité et l'empathie, sans s'engouffrer dans les allusions sexuelles alors qu'Hitchcock était pourtant peu avare en "blagues salaces" sur le tournage. Il souligne la caméra très mobile, parle de la "très belle fin" et le plan de la révélation du fermier. Malgré le peu d'entrain exprimé lors de ses entretiens avec François Truffaut, il pense qu'Hitchcock s'est beaucoup amusé sur ce projet, bien que ce fût une commande. Neil Brand évoque enfin son score pour Laquelle des trois ?, écrit "pour un film d'extérieur" et "une campagne intemporelle", qui est cette fois bien inclus dans le coffret.
Entretien audio avec Ronald Neame (10min - HD - VOSTF
Issu des archives du British Entertainment History Project (à écouter ici en intégralité, pour les anglophones), un extrait d'interview de Ronald Neame, réalisateur du Dossier Odessa, Mystère sur la falaise, Un Hold-up extraordinaire, ou du célèbre L'Aventure du Poseidon. Il raconte un peu de son apprentissage aux studios d'Elstree comme assistant caméra, ce qui lui permettra de côtoyer John Cox sur Laquelle des trois ? et observer au travail "un jeune prodige" de 27 ans, nommé Alfred Hitchcock. Il évoque surtout la manière d'accentuer un coup de poing à l'image en ralentissant la vitesse de défilement de la caméra, et pas grand chose d'autre nous concernant ici. Dommage...
Hitchcock/Truffaut (2min - HD)
Truffaut n'a pas vu le film, Hitchcock n'en parle pas non plus, on sait seulement que l'histoire ne lui ressemblait pas. Hitchcock dit ne pas revoir ses films muets, ni les autres d'ailleurs, en général, et évite même les premières de ses films, qu'il peut difficilement supporter.
À l'américaine
Hitch et À l'américaine (17 min - HD - VOSTF)
Le compositeur Neil Brand revient sur À l'américaine, "le film muet le plus faible [d'Hitchcock]" qu'il a tenté de renforcer dans son score (inclus dans le coffret), imaginé comme s'il s'agissait d'une comédie hollywoodienne pétillante, à la Lubitsch. Il évoque le rythme interne des films d'Hitchcock, et le rapport du cinéaste à la musique qu'il savait utiliser pour sublimer l'image. Neil Brand parle de sa méthode de travail pour composer, trouver les thèmes en cours de route à partir de nombreuses recherches et d'immersion dans l'oeuvre ou le travail des réalisateurs. Il raconte surtout les projections de l'époque, comment la musique était utilisée pour créer "un espace propice au film" ; il décrit la façon dont les musiciens jouaient, non pas de manière synchronisée à l'action mais plutôt en l'utilisant davantage comme ambiance, et parle de salles très bruyantes, avec des spectateurs qui réagissaient directement aux images.
Un cocktail enivrant (13 min - HD - VOSTF)
Le critique et historien du cinéma Charles Barr analyse À l'américaine, exemple précoce d'"europudding" un peu indigeste, malgré l'utilisation de la caméra subjective ("spécialité de Murnau") ou de la "caméra déchaînée", témoignages de l'influence du cinéma allemand. Soulignant l'ingratitude du réalisateur qui clamait faire à lui seul tout le travail, il explique pourquoi le scénariste Eliot Stannard est "le grand oublié" des biographes hitchcockiens, alors qu'il écrivit 8 de ses 9 films muets. Charles Barr aurait souhaité avoir davantage d'informations sur leur collaboration, soulignant que ce fût une chance pour Hitchcock d'avoir à ses côtés un scénariste "professionnel et brillant", au faite de l'art cinématographique.
Hitchcock/Truffaut (6min - HD)
Truffaut rappelle certains exemples d'inventivité de À l'américaine à un Hitchcock sans doute un peu surpris, puisqu'il le considère comme son moins bon film de la période. Ce dernier raconte une anecdote de tournage amusante à propos d'une figurante aux moeurs légères, et comment le projet s'est monté à partir du seul titre (Champagne), Hitchcock précisant l'ébauche de scénario qu'il avait pressenti mais qui sera complètement modifié.
The Manxman
Mélodrame à la mannoise (15 min - HD - VOSTF)
Le compositeur Stephen Horne évoque The Manxman, dernier film muet d'Hitchcock, un peu à part dans son oeuvre. Il explique les types d'accompagnement musicaux que l'on pouvait entendre dans les salles, à l'époque, comme ces compilations de morceaux connus et populaires, des playlists avant l'heure. Il parle de son travail sur la musique du film, d'ailleurs disponible dans le coffret, mélange de chants traditionnels de l'île de Man et de tonalités celtiques. Il revient sur l'enregistrement du score avec l'orchestre de Pordenone, et explique avoir voulu conserver un aspect musique de chambre.
Les héroïnes d'Hitchcock (25min - HD - VOSTF)
À travers certains films du coffret, l’auteure et universitaire Davina Quinlivan porte un regard rétrospectif sur les héroïnes d’Hitchcock, avec un point de vue féministe contemporain et souvent juste. Elle observe ce qui a pu changer dans la représentation des femmes chez Hitchcock, entre le temps du muet et ses dernières œuvres, regrettant un cinéma trop centré sur le héros et une vision des femmes réduites à des "objets du regard masculin". Elle évoque notamment Anny Ondry, "modèle originel" de la blonde hitchcockienne dans The Manxman, puis prototype de la "femme fatale" chez Hitchcock, dans Chantage ; l’héroïne tragique punie par sa moralité douteuse dans The Skin Game ; ou l’intensité des sœurs Allgood dans Junon et le paon. On notera quelques erreurs de date et, surtout, par des analyses un peu passe-partout, une intervenante bien plus à l’aise pour parler féminisme que de cinéma...
Hitchcock/Truffaut (7min - HD)
Pour son adaptation de The Manxman, Hitchcock avoue avoir dû respecter le livre, très connu. Il parle du cinéma muet en général, regrette que ce cinéma "pur", auquel il ne manquait que les sons naturels d'ambiance, ait été abandonné à l'arrivée du parlant pour ne faire que du théâtre filmé. En ayant fait lui-même, il résume l'esprit de son adaptation du Crime était presque parfait.
Chantage
Du muet au parlant (17min - HD - VOSTF)
Le compositeur Neil Brand parle de sa première expérience de partition orchestrale, c'était alors pour Chantage (musique qui ne figure pas dans le coffret), dans l'idée de composer "ce que le réalisateur voudrait pour le public d'aujourd'hui", avec parfois un soupçon de clin d'oeil à Bernard Herrmann. Il relève certaines différences entre les deux montages, avouant d'ailleurs préférer la version muette, "bien supérieure" et élégante à la version parlante qui fût greenlightée en cours de tournage. Il analyse le travail d'Hitchcock sur le film, la tension et le suspense qu'il apporta "dans sa forme la plus pure", et note la rencontre marquante avec l'actrice Anny Ondra, la première qu'il filma "comme un être sensuel et féminin". Neil Brand revient sur "la patte hitchcockienne" de la fin, différente de la pièce, et sur les détails de sa composition.
Entretien audio avec Ronald Neame (20min - HD - VOSTF)
Retour du réalisateur de L'Aventure du Poseidon, cette fois avec le récit passionnant du tournage de Chantage dont il fût le témoin privilégié, en tant qu’assistant du directeur de la photographie John Cox. Il confirme que la sortie d’un film américain parlant, en cours de tournage, modifia complètement la donne et (sans doute sous l’impulsion d’Hitchcock, "le génie du studio Elstree") transforma un simple tournage de film muet en production sonorisée. Du jour au lendemain, l’équipe dût relever de multiples défis techniques et inventer au fur et à mesure des dispositifs sophistiqués pour s'adapter à la prise de son, comme l’enfermement de la caméra bruyante dans une cabine insonorisée (avec petite étagère pour poser la tasse de thé!). Ronald Neame nous fait un peu revivre cette période novatrice, où les contraintes transformaient la façon de faire des films. Il se souvient des preneurs de son devenus "les rois du plateau", de l’accent d’Anny Ondra qu’il fallait désormais masquer en enregistrant simultanément la voix d’une autre actrice pendant qu’on la filmait, d’un Hitchcock cruel qui faisait subir des blagues sadiques à l’un de ses assistants, ou de la visite de la famille royale . Un excellent supplément.
Essai caméra d'Anny Ondra (1min - HD avec upscale - VOSTF)
Hitchcock himself fait passer un test de voix à son actrice de Chantage, et la taquine un peu (pas de la plus classe des manières) pour la faire réagir...
Hitchcock/Truffaut (12min - HD)
Alfred Hitchcock revient sur l'arrivée du son en plein tournage de Chantage qui, pour lui, reste encore un film muet. Il évoque pourtant sa première expérimentation sonore, la fameuse scène où l'héroïne est troublée en entendant prononcé le mot "couteau !" Il raconte enfin sa fin idéale de Chantage, qu'il n'a pas pu tourner comme il souhaitait car la production trouvait son récit "trop déprimant".
Junon et le paon
Hitch et les acteurs irlandais (16min - HD - VOSTF)
Le critique et historien du cinéma Charles Barr revient sur l'aspect irlandais qui a pu attirer Hitchcock dans Junon et le paon, lui rappelant notamment des origines qu'il s'évertuera à gommer par la suite, lorsqu'il voudra tourner le dos à une culture trop puritaine en se fabriquant soigneusement l'image de "l'Anglais par excellence". Il analyse l'intrigue qui réunit habilement la grande et la petite histoire, et évoque ce personnage de mère irlandaise traditionnelle, "imposante et toute-puissante", qui soutient toute la famille. C'est le premier film dans lequel Hitchcock aborde la politique, à travers la guerre civile irlandaise, débutée 8 ans plus tôt. L'accueil de Junon et le paon y sera d'ailleurs plutôt mouvementé, entre les problèmes de censure et les actions violentes de certains activistes religieux, choqués par les moeurs décrites dans le film.
Hitchcock/Truffaut (4min - HD)
Le réalisateur parle de Junon et le paon comme d'une "mauvaise expérience du point de vue créatif", avouant ne pas avoir trouvé de manière plus cinématographique pour raconter la pièce : il en éprouvera même de la honte lorsque les critiques se montreront très positives, à la sortie.
Meurtre
Fin alternative (10min - HD - VOSTF)
Une fin plus longue de 2 minutes, avec 2 scènes non conservées dans le montage final : dans les coulisses du cirque, après le drame, et un bref dialogue du couple, qui suit les retrouvailles à la sortie de prison.
Hitchcock/Truffaut (15min - HD)
Hitchcock explique ne pas aimer le principe scénaristique du whodunit, car trop programmatique et manquant d'émotion. Il parle de son travail de stylisation du son sur Meurtre, et se souvient de sa première expérience de "film bilingue", lorsqu'il a tourné simultanément la version allemande (Mary, proposé dans le coffret en bonus) alors qu'il ne maîtrisait pas suffisamment la langue et "l'idiome" allemand pour bien diriger les acteurs. Il insiste sur cet élément très important qui a causé quelques dissensions dans les compréhensions, et suggère à Truffaut que c'est à cause de cela ("il n'avait pas l'oreille") que Jean Renoir n'a pas réussi aux États-Unis - ce que maîtrisaient mieux des allemands comme Ernst Lubitsch ou Billy Wilder.
The Skin Game
Autour d'Alma Reville (29min - HD - VOSTF)
L'historienne du cinéma Nathalie Morris et la conservatrice d'archives Josephine Boutting reviennent sur le parcours d’Alma Reville, épouse d’Alfred Hitchcock et figure de l’ombre incontournable de son cinéma. Elles évoquent ses débuts dans le métier, la "vraie rencontre spirituelle" avec Hitchcock, leur collaboration commune autour d’un art naissant qu’ils vont apprendre à maîtriser. Tentant de cerner ce "personnage énigmatique", elles montrent, à travers un éclairage intéressant sur le parcours du cinéaste, comment Alma deviendra sa "plus fidèle alliée", participant dans les coulisses à son ascension irrésistible, par son influence "vitale" sur le choix des sujets, la découverte de talents, l’écriture de personnages féminins réalistes, pour au final contribuer à forger la "marque" Hitchcock alors qu’elle-même ne souhaitait pas être dans la lumière. Les deux spécialistes évoquent À l’Est de Shanghai, leur "film le plus personnel", ou parlent de son "regard minutieux" que l'on peut peut-être retrouver dans le traitement des scènes banales de Meurtre, qui deviennent captivantes grâce au montage et à l’inventivité. Un bon supplément.
Hitchcock/Truffaut (1min - HD)
Hitchcock ne souhaite pas parler de The Skin Game, Truffaut n'insiste pas...
À l'Est de Shanghai
Histoire personnelle inattendue (15min - HD - VOSTF)
Le critique et historien du cinéma Charles Barr revient sur les débuts d'Hitchcock dans l'industrie du cinéma, passant de concepteur d'intertitres à scénariste, puis propulsé comme réalisateur par le fameux Michael Balcon, qui le fit travailler pour ses premiers films en Allemagne. De supplément en supplément, Charles Barr continue d'évoquer la personnalité "assez fermée" d'Hitchcock, qui avait plutôt tendance à tirer la couverture à lui, constamment en train de fabriquer sa "marque". L'historien parle de À l'Est de Shanghai, adaptation "plutôt terne" d'un roman écrit par un ami du couple Hitchcock-Reville, et peut-être inspiré de leurs rêves de voyages. Il note l'importance de l'épouse, "la plus touchante des 4 personnages", interprétée par Joan Barry (qui doublait Anny Ondra dans Chantage), et relève l'introduction muette, à la caméra très mobile. Charles Barr raconte la période de déclin d'Hitchcock, que confirmait l'échec de À l'Est de Shanghai au box-office, un temps pendant lequel il fût mis en retrait pour être le mentor de jeunes cinéastes, ce qui finira par motiver son départ du studio.
Hitchcock/Truffaut (11min - HD)
Hitchcock parle de À l'Est de Shanghai, qu'il apprécie malgré une faiblesse de casting qu'ont remarqué les critiques et qu'il s'attribue. Hitchcock avoue s'être senti trop négligeant sur ce film et le suivant, au point de devenir ensuite encore plus critique sur son travail, prenant davantage de recul pour mieux analyser les projets qui lui seraient proposés. Il raconte également ses recherches pour le film, et notamment sa folle soirée parisienne pendant laquelle il chercha à voir une danse du ventre aux Folies Bergères...
Numéro 17
D'idole du muet à Superman (16min - HD - VOSTF)
Fils de l'acteur John Stuart, auquel il consacra une biographie en 2023, le journaliste Jonathan Crall revient sur Numéro 17, un film dont "Hitchcock détestait l'histoire" au point qu'il s'arrangea pour produire un scénario à l'"intrigue incompréhensible", avec une scène de poursuite "plutôt absurde". Il analyse le film, dont la forme primait sur le fond, et parle du casting dominé son père : salué à l'époque comme "une révélation", il fût le premier acteur anglais à parler dans un film britannique. Jonathan Crall évoque son parcours dans les années 20 et 30, ainsi que les propositions hollywoodiennes que ce dernier refusa, préférant rester en Angleterre.
Hitchcock/Truffaut (6min - HD)
Hitcock qualifie Numéro 17 de "désastre" comprenant "des choses intéressantes", comme la poursuite finale. Il revient essentiellement sur l'anecdote du tournage avec des chats et des multiples tentatives pour les faire "jouer" sur le plateau, brièvement évoquée dans le module précédent.
Le disque comprend également la bande-annonce de la rétrospective (1min 21s - HD - VOSTF)
En savoir plus
Blu-ray 1
Le masque de cuir
Taille du Disque : 48 048 957 273 bytes
Taille du Film : 20 878 468 032 bytes
Durée : 1:45:41.833
Total Bitrate: 26,34 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 23,95 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 23955 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 2,720 kbps
Laquelle des trois ?
Taille du Disque : 48 048 957 273 bytes
Taille du Film : 26 797 127 040 bytes
Durée : 1:52:04.458
Total Bitrate: 31,88 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27992 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1061 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1135 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 4,962 kbps
Blu-ray 2
À l'américaine
Taille du Disque : 46 323 245 645 bytes
Taille du Film : 21 890 725 248 bytes
Durée : 1:45:28.708
Total Bitrate: 27,67 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 23,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 23994 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 3,561 kbps
The Manxman
Taille du Disque : 46 323 245 645 bytes
Taille du Film : 24 124 063 104 bytes
Durée : 1:40:27.333
Total Bitrate: 32,02 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 26,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26962 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 5,823 kbps
Blu-ray 3
Chantage (version parlante)
Taille du Disque : 42 792 687 987 bytes
Taille du Film : 21 691 334 016 bytes
Durée : 1:25:53.958
Total Bitrate: 33,67 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30943 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 11,364 kbps
Chantage (version muette)
Taille du Disque : 42 792 687 987 bytes
Taille du Film : 20 862 361 152 bytes
Durée : 1:16:42.958
Total Bitrate: 36,26 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30949 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1242 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2113 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 6,220 kbps
Blu-ray 4
Meurtre
Taille du Disque : 40 940 127 514 bytes
Taille du Film : 28 987 131 264 bytes
Durée : 1:42:09.291
Total Bitrate: 37,83 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,91 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34919 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1060 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 28,043 kbps
Blu-ray 5
Junon et le paon
Taille du Disque : 48 991 639 978 bytes
Taille du Film : 28 557 591 936 bytes
Durée : 1:35:25.041
Total Bitrate: 39,91 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 37,16 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 37162 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 825 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 39,605 kbps
The Skin Game
Taille du Disque : 48 991 639 978 bytes
Taille du Film : 20 162 067 840 bytes
Durée : 1:22:24.083
Total Bitrate: 32,62 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,91 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29991 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1034 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 29,247 kbps
Blu-ray 6
À l'est de Shanghai
Taille du Disque : 48 610 455 139 bytes
Taille du Film : 21 010 007 424 bytes
Durée : 1:23:13.458
Total Bitrate: 33,66 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30963 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 13,718 kbps
Numéro 17
Taille du Disque : 48 610 455 139 bytes
Taille du Film : 16 031 616 576 bytes
Durée : 1:03:35.458
Total Bitrate: 33,61 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30929 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1041 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 14,657 kbps