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Test blu-ray
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Au nom de la loi

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 29 septembre 2021

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Jean-Baptiste Thoret est remonté jusqu'à la toute fin des années 40 pour cet opus de sa collection Make My Day! Le choix de Au nom de la loi est une belle occasion d'évoquer le grand mais méconnu Pietro Germi, dont on aura la chance de reparler en 2023 pour la prochaine réédition de Séduite et abandonnée chez Tamasa. Pour l'heure, Au nom de la loi, son troisième film, a été restauré en 2020 pour la Cineteca Nazionale. Les travaux ont été effectués en 4K par le laboratoire l'Immagine Ritrovata, non pas à partir du négatif dont il ne subsiste qu'une seule bobine trop endommagée et inutilisable, mais avec un "marron" (master positif à grain fin) visiblement complété (ou composé) de quelques plans tirés de sources alternatives, à la qualité moins subtile. Les images ont été stabilisées numériquement mais, malgré cela, on peut encore sentir dans les plans fixes d'infimes déformations physiques des photogrammes, preuves du niveau de dégradation de l'élément photochimique, que le laboratoire a réussi à surmonter efficacement.

La restauration, réussie, offre un évident confort de visionnage et rend justice à la très belle photographie de Leonida Barboni. L'ensemble reste maîtrisé, quasi immaculé (on aperçoit quelques poils parfois peu discrets... en plein centre de l'image!) et dénué de pulsations. La définition est globalement convaincante, souvent bien définie, avec parfois quelques passages un peu plus doux. L'étalonnage est nuancé, le noir & blanc bénéficie d'une jolie gamme de gris, avec des contrastes peu denses, conformément aux caractéristiques de la projection en salles de l'époque. La patine argentique est respectée, le grain est léger mais non gommé, sans problème apparent d'encodage.

Son

Restaurée à partir de la piste optique d'un positif 35mm, la bande son se montre très correctement restituée malgré un rendu typique des mixages italiens de cette période. Entièrement post-synchronisée, la piste bénéficie d'un champ sonore modeste mais palpable et de voix à la présence modérée. Le spectre évolue surtout dans les mediums et les graves, avec un très léger souffle en arrière-plan. On relèvera peu de sifflantes mais de petits débuts de saturation très ponctuels.

Suppléments

Préface de Jeant-Baptiste Thoret (8 min - HD)
Le critique, historien et réalisateur présente Au nom de la loi, "film absolument remarquable" du cinéaste Pietro Germi, qu'il accueille avec enthousiasme dans sa collection Make My Day! et dont il trouve l'"oeuvre pas suffisamment reconnue". Il résume les deux périodes de son cinéma toujours empreint de "préoccupations sociales", entre le réalisme noir et la comédie italienne, et donne quelques rapides pistes d'analyse de Au nom de la loi, premier film à mettre en scène la Mafia en adoptant les codes du western et en faisant référence au cinéma de John Ford, dont Germi partage l'humanisme et l'espoir.

Au nom de la loi revu par Jean A. Gili (58 min - HD)
L'un des plus éminents spécialistes du cinéma italien évoque pendant près d'une heure Pietro Germi, réalisateur dont il explique le "déficit de reconnaissance" par la férocité des critiques communistes de l'époque qui le marginalisaient malgré de très grands films, l'accusant de ramener le monde ouvrier à des préoccupations bourgeoises. Jean A. Gili résume rapidement le parcours du cinéaste, observateur rigoureux de l'Italie d'après-guerre, marqué par le cinéma américain ou le néo-réalisme, qui explora ensuite le genre de la comédie pour encore mieux parler de la société. L'historien s'intéresse à Au nom de la loi à travers le roman original écrit par un magistrat à propos d'un organisme criminel qui "gère" une région abandonnée par l'Etat. Il analyse le film dans ses grandes largeurs, recontextualisant cette première vision de la Mafia au cinéma dont il remarque les nombreuses "circulations" avec Salvatore Giuliano de Francesco Rosi ou quelques concessions à la censure "totalement fantaisistes". Il parle des images de la Sicile qui furent un "choc pour les italiens" de l'époque, la région étant apparue pour la première fois à l'écran l'année précédente, dans La Terre tremble de Luchino Visconti. Jean A. Gili notant les qualités d'un "immense cinéaste" aux "influences absorbées", notamment par un sens de l'action et des paysages typique de John Ford. Il revient sur le casting, Massimo Girotti "le grand acteur du moment", ou la surprise d'y croiser Charles Vanel, sans doute engagé pour faciliter l'exploitation sur le marché français...

En savoir plus

Taille du Disque : 36,898,396,064 bytes
Taille du Film : 25,377,343,488 bytes
Durée : 1:40:59.000
Total Bitrate: 33.51 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29991 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  1778 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 34.696 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 12 janvier 2023