Bonjour odelay, où étais-tu ces 6 derniers mois ?
The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Ben j’ai bien évité d’ouvrir ce topic tant que je l’avais pas vu.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Non mais au-delà de ce topic, il me semblait juste que c’est un cameo dont on a vite entendu parler, même en cherchant à éviter l’info.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Perso, en ayant vu le film en avant-première début janvier, j'ai eu l'effet de surprise car l'info sur ce caméo était alors peu relayée.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Moi aussi, en voyant le film le jour de sa sortie j'étais très étonné du genre, pendant le temps du puff puff : c'est lui ? David Lynch ? Non !! NON ??
Grosse saveur ce moment ^^.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Petit avis avant de lire le topic. Découvert hier en VO au ciné.
Alors, ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre "attendu". J'avais vaguement lu des louanges sur la prestation de Michelle Williams (que j'ai en général bien par ailleurs) or dès les premières minutes et cette scène devant le cinéma, j'ai déchanté. La reconstitution tout à fait artificielle et hollywoodienne m'a immédiatement fait sortir du film. La plupart des scènes de famille sonnent faux, surjoué et artificiel (peut-être est-ce voulu). Même Paul Dano ne m'a pas convaincu. Pourtant dans ce "prologue, tout n'est pas à jeter. La projection de son premier film (l'accident de train) après le repas, les premiers tournages avec ses soeurs sont pas trop mal rendus.
La première partie adolescente se présente mieux malgré un épisode camping dont on ne sauvera que la danse de Mitzi. Puis, le film passe un tunnel de grâce. Le passage de l'oncle, et surtout les merveilleuses minutes de montage du séjour camping sur fond de Mitzi qui jour au piano qui sont à pleurer, de même que les projections du film fini (et de ses chutes plus tard). Spielberg oublie toute artificialité et touche au sublime dans ces moments (du moins est-ce mon avis). Les tournages de ses films (western et guerre) sont savoureux (les trucages pour la poussière ou le feu des armes à l'écran !), mais le film retombe malheureusement régulièrement dans son artificialité forcée.
L'épisode en Californie et je trouve bien amené et conduit. L'antisémitisme dont Spielberg a souffert est présenté sans trop utiliser les forceps et permet l'introduction de la savoureuse Monica.
Le départ de la mère est raté pour moi.
Reste un film trop long, trop artificiel par certains aspects, mais qui propose tout de même de beaux moments qui touchent au sublime. Paul Dano et Michelle Williams n'offrent pas la prestation de leur vie quoi qu'on en dise. Gabriel LaBelle est une belle découverte. Judd Hirsch et Seth Rogne sont vraiment excellents (tout comme Lynch).
8/10
Alors, ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre "attendu". J'avais vaguement lu des louanges sur la prestation de Michelle Williams (que j'ai en général bien par ailleurs) or dès les premières minutes et cette scène devant le cinéma, j'ai déchanté. La reconstitution tout à fait artificielle et hollywoodienne m'a immédiatement fait sortir du film. La plupart des scènes de famille sonnent faux, surjoué et artificiel (peut-être est-ce voulu). Même Paul Dano ne m'a pas convaincu. Pourtant dans ce "prologue, tout n'est pas à jeter. La projection de son premier film (l'accident de train) après le repas, les premiers tournages avec ses soeurs sont pas trop mal rendus.
La première partie adolescente se présente mieux malgré un épisode camping dont on ne sauvera que la danse de Mitzi. Puis, le film passe un tunnel de grâce. Le passage de l'oncle, et surtout les merveilleuses minutes de montage du séjour camping sur fond de Mitzi qui jour au piano qui sont à pleurer, de même que les projections du film fini (et de ses chutes plus tard). Spielberg oublie toute artificialité et touche au sublime dans ces moments (du moins est-ce mon avis). Les tournages de ses films (western et guerre) sont savoureux (les trucages pour la poussière ou le feu des armes à l'écran !), mais le film retombe malheureusement régulièrement dans son artificialité forcée.
L'épisode en Californie et je trouve bien amené et conduit. L'antisémitisme dont Spielberg a souffert est présenté sans trop utiliser les forceps et permet l'introduction de la savoureuse Monica.
Le départ de la mère est raté pour moi.
Reste un film trop long, trop artificiel par certains aspects, mais qui propose tout de même de beaux moments qui touchent au sublime. Paul Dano et Michelle Williams n'offrent pas la prestation de leur vie quoi qu'on en dise. Gabriel LaBelle est une belle découverte. Judd Hirsch et Seth Rogne sont vraiment excellents (tout comme Lynch).
8/10

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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Bref, c'était moyen. Mais du coup 8/10. Explique-toi.


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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Ballantrae n'a pas trop aimé non plus, mais il a mis 9.
Donc ça va.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
GTO a mis 3. Il a adoré.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
C'est une blague?Zelda Zonk a écrit : ↑27 févr. 23, 11:44Ballantrae n'a pas trop aimé non plus, mais il a mis 9.
Donc ça va.

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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
A ton avis ?Alexandre Angel a écrit : ↑27 févr. 23, 12:23C'est une blague?Zelda Zonk a écrit : ↑27 févr. 23, 11:44
Ballantrae n'a pas trop aimé non plus, mais il a mis 9.
Donc ça va.![]()

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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
mannhunter (et d'autres d'ailleurs) a bien expliqué (je viens de finir le topic) son problème avec la description de la famille.
j'ai vraiment un problème avec ces scènes qui sonnent faux. D'où un bémol. Mais à côté de ça, il y a suffisamment de scènes formidables pour justifier 7.5-8/10. Que ça soit du point de vue émotionnel (les scènes pointées par presque tous qui sont formidables) ou "comiques" parce que le film est plein d'humour et franchement tout ça est bien vu. Et je ne parle même pas de la réflexion sur l'amour du cinéma... Franchement, c'est plutôt une réussite. Puis, je n'ai pas vraiment vu le temps passer...mannhunter a écrit : ↑23 févr. 23, 16:40 Le Gray m'a semblé plus approfondi et subtil dans l'écriture (et la direction d'acteurs) des personnages, ça m'a paru sonner plus réaliste dans les scènes intimistes, familiales..c'est une des choses qui m'a gêné dans "The Fabelmans" presque jamais je n'ai cru à la description de cette famille.

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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
C'est marrant que l'on compare un peu avec les personnages du James Gray : mais le Spielberg m'a bien plus enthousiasmé que le Gray dans le genre "souvenirs de jeunesse". Au delà de l'histoire et du scénario qui n'ont rien à voir, Armageddon Time ne me laisse que peu de souvenirs marquants, me paraît plus terne : aucun protagoniste ne m'avait marqué si ce n'est Anthony Hopkins qui est toujours aussi juste... Bon après ce n'est pas le même type de cinéaste mais lors de la bande annonce en voyant Paul Dano et Michelle Williams dans les rôles du père et de la mère du Spielberg, j'avais un peu peur qu'ils ne me paraissent pas crédibles. Et finalement ça passe très bien... Pour finir je trouve que le Spielberg est sans doute pour moi son film que j'ai préféré depuis 20 ans...gnome a écrit : ↑27 févr. 23, 16:17mannhunter (et d'autres d'ailleurs) a bien expliqué (je viens de finir le topic) son problème avec la description de la famille.
j'ai vraiment un problème avec ces scènes qui sonnent faux. D'où un bémol. Mais à côté de ça, il y a suffisamment de scènes formidables pour justifier 7.5-8/10. Que ça soit du point de vue émotionnel (les scènes pointées par presque tous qui sont formidables) ou "comiques" parce que le film est plein d'humour et franchement tout ça est bien vu. Et je ne parle même pas de la réflexion sur l'amour du cinéma... Franchement, c'est plutôt une réussite. Puis, je n'ai pas vraiment vu le temps passer...mannhunter a écrit : ↑23 févr. 23, 16:40 Le Gray m'a semblé plus approfondi et subtil dans l'écriture (et la direction d'acteurs) des personnages, ça m'a paru sonner plus réaliste dans les scènes intimistes, familiales..c'est une des choses qui m'a gêné dans "The Fabelmans" presque jamais je n'ai cru à la description de cette famille.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Puisque nous sommes toujours en vie en mars 2023, puisque je lui ai collé la même note qu'à un blocko indien et seulement un point de plus qu'au dernier Ant-Man, autant copier/coller pour la postérité. Au lieu d'encombrer le topic du classement des sorties 2023, faites-vous plaisir ici, les Spielbergzouzeshalford66 prophète de l'UHD mais pas que a écrit : ↑16 déc. 22, 14:29 qui dis que tu seras en vie en février ?tout peut s'arrêter demain,personne n'est à l'abri!

moi-même a écrit : ↑1 mars 23, 01:28
The Fabelmans 7/10
Ce qui touche à la chronique familiale m'a rarement ému, à commencer par le jeu de Michelle Williams. Attendre la mort de ses parents pour enfin se décider à raconter cette histoire de famille qui se disloque, c'est un peu léger. Par contre, tout ce qui touche à l'apprentissage de la puissance du cinéma - ce qui n'est pas la même chose qu'une déclaration d'amour au 7e art (si déclaration d'amour il y a, Spielberg la fait à sa mère), alors là oui : les deux temps du film de vacances (le montage puis la projection - avec un côté De Palma troublant), les réactions du public lors du bal de fin d'année, la leçon de cinéma par le vieux maître, c'était passionnant. Vendu comme le film le plus autobiographique du réalisateur ("semi" autobiographique, prend-il le soin de préciser), c'est certainement son autoportrait le plus direct : Spielberg est cet entertainer surdoué qui touche le public avec ses récits lisses et familiaux, mais sous la surface et dans sa tête c'est tout un monde qui bouillonne, un monde fait d'ambivalences, d'antagonismes, de doutes et d'angoisses. Pas son film le plus virtuose, ni son plus enthousiasmant, ni le plus solide ou le mieux écrit, mais les moments où il fend l'armure suffisent à le rendre essentiel.
Histoire de détourner l'attention, je rebondis vite fait en vrac sur deux trois trucs :
À nouveau non, il n'y a pas que le traitement qui diffère. Dans Armageddon Time, James Gray nous montre les racines profondes des thèmes qui irriguent son oeuvre, mais il n'y raconte pas la naissance de sa passion pour le cinéma, ni son apprentissage de cet art, et sa famille n'implose pas sous nos yeux. Ce sont deux grands cinéastes américains de confession juive qui livrent des récits autobiographiques sur leurs enfances respectives, mais les deux films ne dialoguent pas à distance et le traitement (trop sec chez l'un, trop gavé de violons chez l'autre) n'est pas la seule chose qui les distingue.
Parce que si on va par là, autant comparer La Soif du Mal et Bad Boys 2 sous prétexte que des voitures explosent dans les deux films, c'est complètement crét... Euh... quoique... attendez... je crois que je tiens quelque chose là... BON SANG MAIS C'EST BRILLANT !!!!

Ben voilà, un arrière-fond à la rigueur, mais ils ne racontent pas la même chose. Si G.T.O fait du James Gray un anti-Fabelmans, c'est parce qu'ils n'abordent pas le genre autobiographique sous le même angle, radicalement. Mais ce sera difficile de compter les points de deux films qui ne jouent pas le même match. À ce petit jeu, on pourrait aussi dire que les mémoires du Prince Harry sont l'antithèse de celles de Michael Powell, la formule serait amusante mais on n'irait pas bien loin.tenia a écrit : ↑15 déc. 22, 14:57 Traitement totalement opposé malgré un arrière-fond identique (autobio pré-ado/ado dans les USA passées aux relents antisémites), sauf que là où Gray reste à distance et dit "je ne donne aucune leçon car les USA n'ont tiré aucune leçon", Spielberg joue à fond la carte de la success story à l'Américaine et surfe sur les violons tout du long.
Alors que la filiation Wells/Bay, bon sang c'était sous mes yeux et c'est évident. JE TIENS QUELQUE CHOSE !!!!

N'ayant pas divorcé d'avec Spielberg pendant vingt ans, j'avoue être en total désaccord. À l'exception d'une scène où sa virtuosité revient au galop (les vingt personnes au téléphone en même temps) et en dépit d'un Tom Hanks que j'ai trouvé épatant (c'est plutôt d'avec lui que j'aurais divorcé depuis 20 ans), j'ai trouvé ce Pentagon Papers pénible au possible, avec sa Meryl Streep qui passe son temps à ouvrir des portes pour se frayer un chemin au milieu des hommes. Un peu HS, mais je profite de l'occasion pour le dire.Alexandre Angel a écrit : ↑25 janv. 23, 15:05
Pour moi, sa grande réussite de ces dernières années (mais je ne parlerais jamais de chef d'œuvre) reste The Post.
Tant qu'à faire, autant étaler d'autres désaccords sur la place publique :
Là je suis plutôt dans la #team_G.T.OAlexandre Angel a écrit : ↑19 févr. 23, 23:27
...l'impression, par le traitement formel, de donner à voir d'un œil nouveau des conventions vues des dizaines de fois ailleurs, comme par exemple les inévitables harcèlements par les caïds du lycée ici filmées, jouées et réalisées comme si on les voyait pour la première fois.
La question juive n'est pas occultée, entre les termes en yiddish qui surgissent à longueur de dialogue, l'oncle qui rappelle qu'Hollywood dans les années 30 était un repaire de juifs où ils étaient peinards tant qu'ils n'affichaient pas trop leur religion. Mais Sammy se fait harceler d'abord parce qu'il est un gringalet. Qu'en plus il soit juif n'est que du bonus : puisqu'il est juif, il est donc légitime de le harceler, on n'est pas juste des costauds qui tapent bêtement sur les plus faibles.
Spielberg ne renouvelle pas grand chose, il fait plutôt ce qu'il fait le mieux : il esquive. Il joue avec les conventions (la petite amie catho sortie de Carrie qui a une façon bien à elle de prier), déjoue les attentes (comme avec la célèbre scène de douche de Schindler's List qui faisait déjà débat trente ans auparavant), mais finalement il esquive le sujet.
(la fraîcheur formelle, on va dire que là encore c'est à cause de ton divorce, parce que c'est quand même la marque de fabrique de Spielberg depuis cinquante ans)Alexandre Angel a écrit : ↑20 févr. 23, 12:42 Les "méchants", certes punis, le sont d'une manière étrange, biscornue, peu triomphaliste. La soirée s'accouche quand même dans la douleur et et Sam perd sa petite amie goy aussi sec. Les circonvolutions sont, sinon dérangeantes (là il ne faut pas exagérer encore que certains passages avec la mère), du moins tordues, ambivalentes.
Ensuite, la mise en scène (je parlais de métier plus haut) est d'une précision, d'une discrète et constante invention qui entretiennent un sentiment de fraîcheur formelle qui dépoussière totalement des canevas vus mille fois.
Je ne sais pas s'il s'agit vraiment d'une vengeance. S'il a clairement voulu se venger de l'abruti qui l'accusait d'avoir tué le Christ (en montrant à tout le monde que cet abruti est un abruti doublé d'un looser), je ne suis pas convaincu qu'il ait cherché à ridiculiser le grand blond sportif grâce à un usage du ralenti. Je pense qu'il n'avait strictement aucune envie de s'infliger cette journée à la mer, que se planquer derrière une caméra était le prétexte idéal pour s'en tenir à l'écart à sa façon (là encore, esquiver la difficulté), et que le jeune Sammy continuait à faire l'apprentissage de son art. Il sait faire rire le public (les mouettes), il sait faire du spectaculaire (la course), il a déjà cette compréhension du cadre, du mouvement, du rythme et du montage, mais il a toujours du mal à prendre pleinement conscience de la puissance des images. C'est une nouvelle leçon qu'il apprend sur le tas : quoi que tu fasses tu ne maîtrises pas tout, tu ne sais jamais comment le public va réagir (aujourd'hui l'athlète blond reconquiert sa belle, demain 1941 fera un bide). Les ambivalences, les ambiguïtés et les vertiges sont là, dans la puissance des images, ce n'est pas un lycéen qui se venge de ses tortionnaires mais un apprenti cinéaste qui se confronte au public. La vengeance n'est ni le moteur de Sammy ni celle de Spielberg, je pense qu'on fait fausse route en voyant dans cette scène une humiliation triomphale par le cinéma, aussi ambigüe qu'elle soit dans son résultat.
Zut, y'en a toujours qui disent la même chose que moi, mais avant moi et en mieux. C'est trop zinjuste.
Mais c'est très juste.
Ce n'est pas notre problème et ce n'est pas un documentaire, certes, mais on nous le vend quand même comme "le premier film autobiographique" de Spielberg. Ce qui arrange bien les critiques au passage, et ce qui permet de mieux comprendre l'unanimité délirante de la presse si on se fie à AlloCiné.Jeremy Fox a écrit : ↑23 févr. 23, 13:55Ce qui ne changerait rien quant aux qualités du film. Ce n'est pas notre problème. Ce n'est pas un documentaire.mannhunter a écrit : ↑23 févr. 23, 13:42 reste à savoir quelle est la part fantasmée, de relecture éventuelle via les Fabelmans, et ce qui est véridique sur l'évocation de sa jeunesse
Puisqu'il a 76 ans c'est tellement facile d'y voir un testament, et puisque c'est la première fois qu'il se dévoile on n'a pas à remettre en question nos jugements antérieurs : avant il n'y avait rien de personnel ou de profond dans ses films, ce n'était qu'un entertainer virtuose du box office lisse qui jouait avec des extraterrestres ou avec des dinosaures. Donc on peut à la fois saluer le testament d'un maître sans avoir à renier nos papiers méprisants d'il y a trente ans sur Jurassic Park.
(Je te renvoie également à ce texte sur un fansite francophone de Spielberg qui conclut ainsi :
Le grand mérite de The Fabelmans est de faire comprendre une bonne fois pour toutes à la critique que l’œuvre spielbergienne, si souvent taxée de commerciale, est, depuis le départ, une œuvre hantée.)
Et là oui, on peut revenir à Armageddon Time où James Gray poussait la maniaquerie du détail jusque dans des recoins impossibles et invisibles pour le spectateur (une marque de gâteaux sur une boîte qui ne parlera qu'à ceux qui habitaient dans le même quartier à la même époque, les maux de tête de sa mère qui décèdera peu après). Spielberg, lui, rien ne dit qu'il se soit réellement fait larguer le soir du bal de fin d'année.
C'est mille fois mieux exprimé que ma bafouille au dessus. Le récit familial conventionnel, ce n'est que la surface. Spielberg ne fait pas une simple déclaration d'amour au 7e Art (le prochain qui me sort que "le cinéma c'est merveilleux" je lui offre le blu-ray du dernier Astérix pour son anniversaire). La seule fois où on voit le gamin aller au cinéma avant le John Ford, c'est pour Sous le plus grand chapiteau du monde, et il en sort davantage traumatisé qu'émerveillé par la beauté du cinéma qui fait rêver tellement c'est merveilleux. C'est un récit d'apprentissage conventionnel, une succes story autobiographique qui ne sort pas des rails (contrairement au train), mais c'est ce que le jeune Sammy y apprend qui fait toute la différence : sur sa table de montage en revoyant le film de vacances, en projetant sa "vengeance" lors du bal de fin d'année sans vraiment savoir ce qu'il voulait faire ni quelles réactions il allait provoquer. Tout ça est dit par l'image, et c'est beaucoup plus parlant que le discours convenu de son oncle qui le prévenait qu'il serait tiraillé entre son art et sa famille. Les fêlures les plus profondes sont dans l'image même, pas dans l'arc narratif qui mène au divorce.
Le petit miracle en effet. Durant deux heures trente j'ai du mal avec Michelle Williams, mais en trois minutes chrono à partir de ce scratch, Lynch réussit à me donner le sourire et à me faire ressortir du film tout content

Alors ça c'est tout mon dilemme : la chronique familiale m'en touche une sans bouger l'autre (seul ce plan furtif où Sammy s'imagine filmant l'annonce du divorce de ses parents trouve grâce à mes yeux), mais à côté de ça à un autre niveau il y a des choses passionnantes qui suffisent à en faire un film essentiel, une clé de voute de toute l'oeuvre passée (et présente et à venir) de Spielberg. Sauf que j'en suis resté à un 7/10, mais ces moments-là mériteraient un 15/10 facile à eux seuls.
Et au risque de la noyer dans la masse de mon pavé désordonné, je rapatrie ici l'avis de Heliurl, parce que je trouve qu'elle y vise assez juste sur l'aspect "lisse" du film :
Heliurl a écrit : ↑26 févr. 23, 21:16 The Fabelmans de Steven Spielberg : 8,5/10
Un film d'un amoureux fou du septième art rendant hommage à ceux qui ont encouragé sa vocation : je ne pouvais qu'être conquise d'emblée de jeu.
Alors oui "la vie c'est pas comme dans les films" mais à travers la vie somme toute banale du jeune Sammy, est mise superbement en scène les premiers pas d'un futur grand cinéaste et surtout on nous montre bien à quel point une passion peut donner du sens à notre existence.
Les scènes de montage où Sammy s'immisce (malgré lui ?) dans les non-dits parentaux ou bien sa découverte effrayante des pouvoirs du cinéma sont parmi les plus belles et justes que j'ai pu voir.
C'est vrai qu'un certain portrait de l'Amerique digne d'une carte postale jaunie et poussiéreuse est filmé, peut-être légèrement "lisse", "propre sur lui" mais Spielberg est aussi un cinéaste familial et on peut penser qu'il fait preuve de sensibilité et de pudeur en ne voulant pas assombrir ses souvenirs de jeunesse.
Un film à la hauteur de mes attentes et qui trônera je pense encore longtemps en haut de mon palmarès des films sortis cette année !![]()
Sinon c'est pas tout ça, mais si je ne trolle pas un peu ce ne serait pas drôle :
+1, même note, je ne me ferai pas engueuler cette fois-cihalford66 qui ne l'a pourtant pas vu en UHD en Albanie a écrit : ↑15 déc. 22, 22:36
Ça sera un 7/10 pour moi,de l'émotion palpable,le film passe vite ,on ne ressent pas les 2H30

On est un peu HS, mais vu que les parigots vivent tous dans des cages à lapin, en effet c'est peu probable

Voilà voilà, c'était copieux, j'espère qu'en arrivant ici tout le monde aura oublié que je lui ai collé la même note qu'à un blocko indien et seulement un point de plus qu'au dernier Ant-Man. Sur ce, je retourne creuser la piste Welles/Bay, c'est passionnant

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