FÉVRIER 2022
Film du mois :

NUAGES FLOTTANTS, de Mikio Naruse (1955)
Découvertes & revisionnages :
Récit d'un propriétaire (
Nagaya shinshiroku, Yasujirô Ozu - 1947)
7/10
Un jeune garçon perdu se retrouve receuillis pas des habitants d'une village pas forcément ravi d'avoir à s'en occuper. C'est un joli film, le gamin est adorable, et la relation qu'il va nouer avec Tané est touchante. C'est aussi un portrait assez dur de l'après guerre et de la misère qui y règne, amenant une grande part d'égoïsme. Et au milieu de cela, les enfants portent en quelque sorte l'espoir du retour à plus d'humanité.
Été précoce (
Bakushû, Yasujirô Ozu - 1951)
7/10
Clairement pas mon favori sur la thématique du mariage. Le film est bien sûr beau, mais je l'ai trouvé un peu plus répétitif dans l'écriture avec l'insistance de la famille de Noriko à vouloir la marier, et elle qui se défile gentiment. Et autour de ça je trouve qu'on a aussi moins de choses, moins d'enjeux secondaires pour sublimer l'ensemble.
Le goût du riz au thé vert (
Ochazuke no aji, Yasujirô Ozu - 1952)
7/10
Ici on est davantage sur le thème de la crise conjugale. Moins emballé que par
Printemps précoces qui abordé aussi cela sous un autre angle, ça n'en est pas moins beau film où j'ai pris plaisir à suivre l'évolution des personnages très bien écrit.
Les affranchis de Shinjuku (
Shinjuku kuroshakai: Chaina mafia sensô, Takashi Miike - 1995) :
5/10
Après pas loin de 20 Ozu 3/4 semaines j'ai eu envie d'un Japon un peu... différent. J'ai été servis avec ce premier volet du tryptique des "Black Triads" (ou Black Society) mettant en scène des affrontements entre yakuza et triades. Ici avec au milieu un flic bordline et métisse. C'est trash, aussi bien dans la violence que dans le sexe, parfois les deux à la fois. La mise en scène envoi bien, mais pour le récit le côté malsain allait parfois trop loin pour moi.
Sons of Philadelphia (
The Sound of Philadelphia, Jérémie Guez - 2020)
5/10
Vu le 5 sur IMDb je m'attendais à pire. Certes l'ensemble est assez maladroit (les flahsbacks sont vraiment mal intégrés, l'acting est poussif) mais il a pour lui cette ambiance, cette tension qui traverse tout le film en refusant l'action. C'est peut être ce qui a pu en frustré certains, mais c'est ce qui fait que je m'en souviendrais, peut être.
Daylight (Rob Cohen - 1996)
6/10
Pur séance du dimanche soir, film catastrophe (accident dans un tunnel sous fleuve) avec Sly pour sauver tout le monde. C'est débile, il y a de grosses facilités dans l'écriture, mais ça reste plaisant et ça remplit le job de nous faire oublier que le lendemain, c'est retour au boulot.
Nuages flottants (
Ukigumo, Mikio Naruse - 1955)
9/10
Très belle adaptation du roman de Fumiko Hayashi. Tout en faisant passer quelques éléments à la trappe et en étant plus pudique l'ensemble reste très proche du livre. Il y a une nombres de scènes assez impressionnants, parfois très courtes, mais on se laisse vite porter par le rythme, la réalisation à distance et l'atmosphère assez douce voir cotonneuse du noir et blanc. Ce qui tranche avec la violence du Japon d'après guerre dont Naruse dresse un portrait cru. Hideko Takamine sublime pour interprété Yukiko, encore mieux que ce que j'avais en tête à la lecture du roman.
A Scene at the Sea (
Ano natsu, ichiban shizukana umi, Takeshi Kitano - 1991)
8/10
Un Kitano très contemplatif, bien aidé par son thème du surf et par ses deux protagonistes principaux, sourds et muets. Ca pourrait être chiant car c'est quand même très minimaliste, mais non, on est emporté par la poésie (bien aidé par le score de Hisaishi). Avec un rien Kitano dresse un drame social et des personnages auxquels on s'attache.
Dernier caprice (
Kohayagawa-ke no aki, Yasujirô Ozu - 1961)
7/10
Avant dernier Ozu et un des rares tournés en dehors de la Shōchiku, à la Toho. Un film sympathique, toujours autour du mariage, avec un accent humoristique assez marqué. L'ensemble est bien fait et plaisant, mais ne m'a pas touché comme pas mal d'autres de ses films.
The Power of the Dog (Jane Campion - 2021) :
3/10
Film assez insupportable par de nombreux aspects : son côté très poseur sur un paquet de plans, ses personnages grossiers, des retournements de situation très mal amenés, et ces horribles plans de drones qui font penser à une pub pour des vacances en Nouvelle Zélande (ou en Islande), en tout cas qui ne colle ni au Montana, ni à l'ambiance du film.
Paprika (
Papurika, Satoshi Kon - 2006)
8/10
Dernier Satoshi Kon qu'il me restait à voir, c'est un sacré foisonnement d'idée qui m'a parfois fait penser à Chihiro dans sa créativité et sa folie. Je pensais que cela serait plus difficile d'accès et finalement cela se suit bien. Si le scénario jouant sur la frontière entre rêve et réalité est intéressant, le vrai plaisir est selon moi dans l'animation tellement on en prend pleins les yeux.
Le grondement de la montagne (
Yama no oto, Mikio Naruse - 1954)
8/10
Si on en est assez loin en terme de décor et de mise en scène ce Naruse m'a quand même pas mal fait penser à du Ozu, par son portrait de femme, qui plus est incarné par Setsuko Hara, délaissé par son mari, avec la place importante du beau père. Malgré tout Naruse embrasse plus nettement le genre du mélodrame dans ce très beau film.
Fin d'automne (
Akibiyori, Yasujirô Ozu - 1960)
7/10
L'histoire d'une veuve qui aimerait bien voir sa fille se marier. Et de trois amis du défunt qui vont essayer de marier et la mère et la fille. Le film est sympathique et reprend la plupart des codes de ses films de la décennie qui s'achève. Le malentendu créé par les trois hommes relève un peu le tout, mais sinon par rapport à d'autres j'ai trouvé que ça ronronnait gentiment.
Herbes flottantes (
Ukikusa, Yasujirô Ozu - 1960)
8/10
Assez content de terminer ma retrospective Ozu par ce film. Je connaissais déjà l'histoire puisque c'est un remake de son film de 1934, mais avec l'ajout du son et de la couleur. Et quelles couleurs ! C'est probablement celui que j'ai trouvé le plus beau de ses films en couleurs, ce qui n'est pas rien car aussi bien que ceux de la Shochiku que Dernier caprice à la Toho sont très beaux. Peut être que c'est le fait que celui ci soit beaucoup tourné en extérieur, dans des décors qui changent. Et aussi l'apport du Kabuki, de ses costumes, puisqu'on y suit un acteur itinérant et sa troupe qui s'arrête dans un petit village. On change ainsi également de milieu social et d'enjeu, même si celui ci reste toujours accès sur la famille, pas de mariage ici. Un ton qui est bien plus dur que la moyenne, plus violent dans les affrontements entre personnages. Le changement de chef op se fait lui aussi assez nettement remarqué, pas uniquement dans les couleurs, mais dans le positionnement de la caméra de Kazuo Miyagawa, bien plus haut que celle proche du tatami de Yūharu Atsuta, le chef op habituel de Ozu à la Shochiku. Toutes ces petites particularités en plus des qualités intrinsèques du film font que j'ai passé un excellent moment devant et qu'il va je pense bien me rester en tête.
Johnny Mnemonic (Robert Longo - 1995)
4/10
Quel film bizarre. Il y a des bonnes idées, l'ambiance, le contexte ancitipation est pas mal. Rien de nouveau, un mélange des 80s (pour les sortes de punks anars) et de 90s (pour l'informatique/internet), mais en film du dimanche soir je me suis dis pourquoi pas, surtout avec Keanu Reeves. Mais outre les nombreux problèmes de scénarios c'est quoi cette direction d'acteur ? Car quand 100% des acteurs jouent mal, même le dauphin, c'est que c'est surtout un problème de direction. Et il faut voir la perf de Reeves complètement WTF. Bon ça ne fait que renforcer le côté navet amusant du film donc en soit on a passé un bon moment, mais 26 millions de $ pour faire ça c'est dommage.
Combat sans code d'honneur (Jingi naki tatakai, Kinji Fukasaku - 1973) 8/10
En perspective de me faire les 5 films de la saga des Yakuza Papers j'ai voulu revoir son premier volet. Et c'est quand même sacrément bon. Et si dans mon souvenir j'avais un peu galéré à tout suivre en raison du grand nombre de personnages et de clans cette fois-ci c'est passé tout seul (pourtant je n'avais aucun souvenir à ce niveau). Mais c'est sûr qu'il faut être bien focus et pas détourner les yeux, car on a pas le temps de s'ennuyer, les rebondissements vont bon train, le film est violent et très nerveux, il m'a accroché de bout en bout. J'avais aussi oublié le générique/intro qui replace le contexte de cette violence dans la prolongation de la seconde guerre mondiale.
Kes (Ken Loach - 1969)
7/10
L'histoire d'un jeune et pauvre garçon anglais du Yorkshire qui va capturer et entrainer un faucon pour lequel il découvre une passion. Je ne sais pas ce que j'ai avec Ken Loach, souvent sur le papier ça devrait le faire mais à chaque fois je suis assez mitigé. Peut être car on reste souvent à distance, il n'y a pas d'implication émotionnelle avec les personnages. En tant que portrait de la classe ouvrière anglaise c'est assez réussi mais l'ensemble me laisse assez froid.
Mademoiselle Ogin (
Ogin-sama, Kinuyo Tanaka - 1962)
8/10
Très belle tragédie romantique en costume. Le film est en couleur et est magnifique. Le récit démarre doucement avec la mise en place des personnages, de la religion chrétienne (et le début des persécutions), de la cérémonie du thé, mais une fois tout cela posé tout a fonctionné à merveille sur moi, avec une sorte de mélange des genres, mais surtout beaucoup d'émotion dans ce portrait de femme assez lyrique. Et le casting est de grande classe : Ineko Arima, Tatsuya Nakadai, Ganjiro Nakamura (très touchant aussi).
Lettre d'amour (
Koibumi, Kinuyo Tanaka - 1953)
7/10
Mélodrame d'après guerre, préfigurant pas mal
Nuages Flottants de Naruse (on y retrouve d'ailleurs Masayuki Mori). Le film est beau mais m'a quand même moins captivé, l'écriture m'a semblé manqué un peu de rythme. Je suis aussi souvent un peu moins réceptif au pur mélodrame, même si ici, comme dans le Naruse (que je place un ou deux crans au dessus), on a quand même un arrière plan social assez marqué et intéressant.
Le cabinet du docteur Caligari (
Das Cabinet des Dr. Caligari, Robert Wiene - 1920)
8/10
Un des sommets de l'expressionnisme allemand, visuellement impressionnant et déstabilisant encore aujourd'hui, avec récit assez prenant, introduisant même un twist. Je me serais parfois cru dans un tableau de George Grosz.
La princesse errante (
Ruten no ôhi, Kinuyo Tanaka - 1960)
8/10
Épaté par l'ambition de ce film, entre film d'aventure et fresque historique. Le début est un peu mou, très classique, mais dès l'arrivée de cette princesse japonaise en Mandchourie le film prend une autre dimension, dans un premier temps avec les scènes de la vie quotidienne de la famille, puis surtout dans l'errance qui s'en suit une fois qu'ils se font capturer. Comme avec
Mademoiselle Ogin les couleurs et le scope sont superbes (une filtre rouge parfois très marqué mais ça ne m'a pas dérangé). J'ai aussi trouvé le fond du récit très étonnant, dans la caractérisation des personnages, et notamment des chinois, y compris de l'Armée Rouge, qui n'apparaissent pas comme d'horribles monstres. Et Tanaka fait un appel explicite à la fraternité entre les deux peuples. La princesse n'est jamais que notre point d'ancrage dans cette fresque en tant que personnage balloté par les flots de l'histoire. Le plus gros bémol reste la toute fin avec un rebondissement qui n'apporte pas grand chose.
La nuit des femmes (
Onna bakari no yoru, Kinuyo Tanaka - 1960)
8/10
L'histoire d'une prostitué qui tente tant bien que mal de se sortir de sa condition après la loi anti-prostitution, en passant par un centre de réhabilitation avant de réintégrer la société. Encore un film très social et un superbe portrait de femme qui va devoir naviguer entre les nombreux pièges de la société pour retrouver une droiture morale.
À l'Ouest rien de nouveau (
All Quiet on the Western Front, Lewis Milestone - 1930)
8/10
Superbe et terrible plaidoyer contre la guerre. Sorti au début du cinéma parlant les influences de Milestone semblent nombreuses, il filme ainsi de nombreuses scènes qui se passent magnifiquement de toute parole. Mais on peut aussi y trouver quelques influences de l'expressionnisme allemand (venu de Karl Freund, chef op non crédité ayant bossé notamment au côté de Wiene et de Murnau ?), que ce soit dans les tranchés, ou dans les visages exaltés des étudiants au début du film. Adapté du livre de Erich Maria Remarque qui a participé à la Grande Guerre en tant qu'appelé, l'oeuvre met en scène la déshumanisation de la guerre ainsi que son absurdité menant des milliers d'hommes à la mort pour des raisons et des intérêts qui ne les concernent pas.
Maternité éternelle (
Chibusa yo eien nare, Kinuyo Tanaka - 1955)
8/10
Après l'amour et la religion, le Japon d'après guerre, les relations sino-japonaise, la prostitution, cette fois ci Tanaka s'intéresse à la maladie et plus particulièrement au cancer du sein, via l'adaptation de la vie de Fumiko Nakajō, poétesse décédée à 31 ans. En 1955 ! Je suis une nouvelle fois épaté par son audace. Et c'est une nouvelle fois avec grand talent qu'elle porte cela à l'écran, dans une très beau noir et blanc avec quelques effets vraiment marquant. Le fin est peut être un petit peu longue et j'ai regretté que les enfants soient un peu laissé de côté la seconde partie du film.
Spider-Man (Sam Raimi - 2002) 9/10
Enième revisionnage, toujours aussi bon, malgré quelques effets vieillissants. Cette fluidité dans les airs, cette lisibilité dans les scènes d'action. Et puis Tobey et Kirsten <3
La Lune s'est levée (
Tsuki wa noborinu, Kinuyo Tanaka - 1955)
8/10
Ozu est à l'écriture ici, et ça s'en ressent nettement, le film est assez différent des 5 autres réalisations de Tanaka, plus léger, on est dans la veine du Ozu post Crépuscule à Tokyo, avec cette romance matinée d'humour. La présence de Chishū Ryū au casting ainsi que la musique du film renforce la filiation. La mise en scène en revanche s'en distingue pas mal, et on trouve quelques très beaux plans, notamment ceux de nuit, au clair de Lune. Si le film est plus "inoffensif" que le reste de sa filmo il s'agit d'une très plaisante proposition, amusante et touchante, parfaite pour conclure cette très belle retrospective.
Combat sans code d'honneur 2 : Deadly Fight in Hiroshima (
Jingi naki tatakai: Hiroshima shitō hen, Kinji Fukasaku - 1973)
8/10
Fukasaku est toujours aussi énervé dans ce second volet des Yakuza Papers. Le personnage principal du premier passe au second plan, les enjeux centraux sont déplacés sur un nouveau personnage. Le coeur du film reste l'affrontement entre yakuza mais est aussi introduit une histoire d'amour (on reste très loin du fleur bleu pour autant), plutôt bien contrebalancé par un gang de personnages totalement barjots.
Combat sans code d'honneur 3 : Guerre par procuration (
Jingi naki tatakai: Dairi sensô, Kinji Fukasaku - 1973)
8/10
Alors que le second volet introduit des enjeux parallèles aux guerres de gangs, le troisième, Proxy War, revient à fond dedans. Je crois que c'est celui qui a le plus de persos et de familles différentes, il faut s'accrocher mais c'est toujours aussi bon et la fin est assez poignante avec son parallèle sur l'escalade des tensions et violences lors de la second guerre mondiale.
Le repas (
Meshi, Mikio Naruse - 1951)
7/10
Setsuko Hara incarne une jeune femme désabusée par sa vie maritale à enchainer chaque jour les monotones corvées pour un mari sans passion. Viendra s'adjoindre à cela une nièce et une ambiguïté entre celle ci et le mari. Un mélodrame bien tenu et intéressant, notamment dans son dernier tiers où le personnage de Hara retourne dans sa famille, mais qui ne m'aura pas beaucoup ému.
L'éclair (
Inazuma, Mikio Naruse - 1952)
9/10
Hideko Takamine sublime dans ce rôle un peu à l'inverse de celui qu'elle incarne dans
Nuages Flottants, ici forte, fier et désireuse de s'extirper de son environnement dont elle exècre l'égoïsme, la bassesse morale et la superficialité. Takamine et son charme porte ce beau film en forme d'étude de moeurs.
Combat sans code d'honneur 4 : Opération au sommet (
Jingi naki tatakai: Chōjōsakusen, Kinji Fukasaku - 1973)
7/10
C'était censé être l'épisode qui devait clôturer la saga, mais devant son succès ils ont rajouté un 5ème épisode. Ca reste très efficace mais à mon goût un peu moins fort que les 3 premiers, un peu plus fouillis aussi.
La mère (
Okaasan, Mikio Naruse - 1952)
8/10
Une très jolie chronique familiale, dans une veine néo-réaliste, assez dur mais avec aussi pas mal de petits moments de vie qui apporte douceur et même sourires.
Combat sans code d'honneur 5 : La Partie finale (
Jingi naki tatakai: Kanketsuhen, Kinji Fukasaku - 1973)
8/10
Belle conclusion pour les Yakuza Papers, même un peu touchante. L'ensemble forme un tout qui dépasse les qualités de chaque film pris séparément. Et pourtant chaque film en lui même est solide et intéressant. Mais le parcours d'Hirono sur ces 5 films, et de quelques autres personnages qui traversent une bonne partie de la saga (Takeda), apporte une dimension supplémentaire et confirme qu'il n'y a pas de complaisance envers ces gangs mafieux où on aura rencontré notre lot de bouffons, de traîtres, de lâches et de tarés psychopathes, Fukasaku se faisant souvent un plaisir de les tourner en ridicule.
Incognito (Eric Lavaine - 2009)
2/10
Comédie rassemblant Dubosc et Bénabar, ça partait de toute façon pas super bien. Mais c'est quand même décevant. Dubosc est en retrait, Bénabar est gênant (mon dieu la scène où il est censé être saoule...), le film est immonde, certains passages semble même post-synchronisé, et le scénario est affligeant. Non seulement c'est nul, ça met 2 plombes à démarrer mais le semblant de climax qui devait arriver est finalement désamorcé et tombe totalement à plat, je n'ai pas compris l'idée derrière.
Hiroshima (Hideo Sekigawa - 1953)
8/10
Film choc sur le bombardement d'Hiroshima qui met en scène l'enfer des heures qui ont suivis. Et c'est vraiment l'Enfer que dépeint Sekigawa à partir de témoignages de survivants : ville en ruine et en proie aux flammes, défilée de corps mutilés et brûlés au milieu des morts, et d'où s'extrait cris et râles de douleur. Outre ces images assez effroyable, le film recèle d'autre moments forts, comme le sort de ces survivants suspendus à un petit carré de pousses de radis. Ou de ce jeune qui quitte son usine qui fabrique des obus par refus d'oeuvrer à une possible futur guerre. "Commandé" par le syndicat des enseignants le début du film est assez didactique, notamment sur la discrimination et les a priori dont été victime les survivants, mais c'est bien intégré et assez salutaire en 53.
Les enfants d'Hiroshima (
Genbaku no ko, Kaneto Shindô - 1952)
7/10
Même thématique que le film de Sekigawa mais avec une approche très différente, ici on est dans le mélodrame, avec une jeune institutrice qui retourne à Hiroshima 6 ans après l'horreur prendre des nouvelles de ses anciens élèves. On est ici plus proche de quelques personnages, plus près du drame humain et individuel, là où le Sekigawa prend plus de hauteur et est ainsi plus politique. Le Shindo m'a moins touché, mais il n'en reste pas moins important et fort, avec quelques images qui me resteront longtemps en tête (l'instant du bombardement).
Pluie noire (Kuroi ame, Shohei Imamura - 1989) 9/10
Pour compléter
Hiroshima de Sekigawa et
Les enfants d'Hiroshima de Shindo j'ai voulu revoir ce Imamura qui m'avait beaucoup marqué lors de sa découverte en salle il y a deux ans environ. Et je n'ai pas été déçu. Le film est sublime, avec son cadre bucolique et paisible à la campagne qui tranche avec la folie et la mort qui s'y joueront. On a ici un peu un mélange des deux films des années 1950, à la fois une sorte de mélodrame avec en son centre une jeune fille (ici absente lors des bombardements mais qui a subi les radiations en s'y rendant ensuite), des allers/retours dans le passé pour nous faire vivre l'horreur des heures qui ont suivis, et une ambition plus globale et politique que le Shindo, notamment par le personnage de Yuichi, ancien militaire qui a depuis en parti perdu la raison. Un chef d'oeuvre.
Ran (Akira Kurosawa - 1985)
8/10
Grande fresque historique qui s'attaque à la question du pouvoir, des guerres fratricides et à la folie. Le film est beau, magnifique même, riche en couleur. L'ensemble forme une grande tragédie, dont l'issue sanglante est actée dès la scène de départ où le seigneur lègue la direction du clan à son aîné, contre l'avis d'un des trois frères. J'ai parfois trouvé que les scènes de batailles manquaient de lisibilité (comme si un camps se battait seul) mais elles possèdent des plans totalement fou. L'ensemble est en revanche peut être un peu trop formelle ou classique pour que je m'y laisse totalement allé.
La blessure (
Cutter's way, Ivan Passer - 1981)
8/10
Film étrange et fascinant, qui semble marquer la fin définitive d'une époque, celle des années hippies, des illusions. Le petit groupe de 3/4 personnages représente chacun à leur manière le début de cette nouvelle ère, désabusée et paranoïaque. La réalité de leurs accusations envers un riche industriel pétrolier compte finalement moins tout ce que cela raconte.
Une femme dans la tourmente (
Midareru, Mikio Naruse - 1964)
8/10
Une veuve, plus de 10 ans après le décès de son mari, s'occupe toujours du petit commerce de sa belle famille. Sur fond de remplacement des petits commerces par les supermarchés Naruse dresse un nouveau très beau portrait de femme, celle de cette veuve Reiko qui se refuse à passer à autre chose. Le mélodrame me semble plus retenu que dans d'autre de ses films, jusqu'à cette sublime séquence en train dans le dernier tiers, avec une Hideko Takamine bouleversante.
Séries :
Buffy contre les vampires : 9/10 (revisionnage)
Le revisionnage pour moi et la découverte pour madame nous aura pris pas loin d'un an. On aura bien savouré, et je suis content que madame, pleine d'a priori avant de s'y lancer (ça faisait longtemps que je lui proposais) a adoré et c'était souvent elle qui voulait se mettre un épisode. Série d'adolescence pour ma part lors de sa diffusion dans la trilogie du samedi soir que j'enregistrais religieusement sur une VHS dont j'avais custom le boitier. J'avais tout revu il y a un peu plus de 10 ans et j'avais été agréablement surpris de voir que c'était une série au ton bien plus maline que ne m'avais laissé mes souvenirs, avec tout un tas de thématiques abordés, notamment dans les premières saisons au format 1 épisode = 1 méchant (= 1 thème). J'avais beau le savoir j'ai une nouvelle fois été étonné, du ton décalé de la série qui prend un peu à contre pied l'image qu'on peut en avoir en voyant juste 1 ou 2 images par ci par là et qui fait très série teenage un peu basique. La série en joue, parfois jusqu'à la parodie. Et toujours un plaisir les petits groupes du Bronze.
Si j''ai beaucoup de mal avec l'humour Marvel studio qui trouve pourtant sa source entre autre ici (par l'intermédiaire de Whedon) avec les punchlines distribués par Sarah Michel Gellar, dans Buffy ça ne me gêne quasiment jamais, l'équilibre est bien trouvé pour proposer de vrai moment épique et tragique (rien que le dernier épisode de la S1). La dernière saison, comme dans mes souvenirs part un peu en vrille en terme d'écriture quand même, c'est dommage, même si je me raccroche à la relation Buffy - Spike qui est très bien gérée tout au long des saisons.
Seinfeld - Saison 3 : en cours
The Office (US) - Saison 8 : en cours
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Janvier 2022 - CRÉPUSCULE À TOKYO, de Yasujirô Ozu (1957)
Décembre 2021 - LE JUGE ET L'ASSASSIN, de Bertrand Tavernier (1976)
Novembre 2021 - SCHOOL ON FIRE, de Ringo Lam (1988)
Octobre 2021 - GEN D'HIROSHIMA, de Mori Masaki (1983)
Septembre 2021 - YI YI, de Edward Yang (2000)
Août 2021 - IN THE MOOD FOR LOVE, de Wong Kar-wai (2000)
Juillet 2021 - YAKUZA, de Sidney Pollack (1974)
Juin 2021 - OÙ EST LA MAISON DE MON AMI, de Abbas Kiarostami (1987)
Mai 2021 - TERREUR AVEUGLE, de Richard Fleischer (1971)
Avril 2021 - FULL ALERT, de Ringo Lam (1997)
Mars 2021 - UN AIR DE FAMILLE, de Cédric Klapisch (1996)
Février 2021 - RÈGLEMENT DE COMPTES, de Fritz Lang (1953)
Janvier 2021 - SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME, de Steno (1972)
Décembre 2020 - MECREDI APRÈS-MIDI, de Waris Hussein (1961)
Novembre 2020 - POINT LIMITE, de Sidney Lumet (1964)
Octobre 2020 - LE GOÛT DE LA CERISE, de Abbas Kiarostami (1997)
Septembre 2020 - LE PIGEON, de Mario Monicelli (1958)
Août 2020 - NAVAJO JOE, de Sergio Corbucci (1966)
Juillet 2020 - PLUIE NOIRE, de Shôhei Imamura (1989)
Juin 2020 - MISSISSIPPI BURNING, de Alan Parker (1988)
Mai 2020 - SACCO & VANZETTI, de Giuliano Montaldo (1971)
Avril 2020 - A BOUT DE COURSE, de Sidney Lumet (1988)
Mars 2020 - LA PRISONNIERE DU DESERT, de John Ford (1956)
Février 2020 - SEULS SONT LES INDOMPTÉS, de David Miller (1962)
Janvier 2020 - L'ENFER DE LA CORRUPTION, de Abraham Polonsky (1948)
Décembre 2019 - MILLENIUM ACTRESS, de Satoshi Kon (2001)
Novembre 2019 - VORACE, de Antonia Bird (1999)
Octobre 2019 - COLORADO, de Sergio Sollima (1966)
Septembre 2019 - FOLLE À TUER, de Yves Boisset (1975)
Août 2019 - ZATÔICHI, LE MASSEUR AVEUGLE, de Kenji Misumi (1962)
Juillet 2019 - KIDS RETURN, de Takeshi Kitano (1996)
Juin 2019 - L'AVENTURE DE MADAME MUIR, de Joseph L. Mankiewicz (1952)
Mai 2019 - LE TRÉSOR DE LA SIERRA MADRE, de John Huston (1949)
Avril 2019 - TRAÎTRE SUR COMMANDE, de Martin Ritt (1970)
Mars 2019 - A BITTERSWEET LIFE, de Jim Kee-woon (2005)
Février 2019 - L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE, de John Ford (1962)
Janvier 2019 - BARBEROUSSE, de Akira Kurosawa (1965)
Décembre 2018 - LA NUIT DU CHASSEUR, de Charles Laughton (1955)
Novembre 2018 - LE CONFORMISTE, de Bernardo Bertolucci (1970)
Octobre 2018 - CRIMSON PEAK, de Guillermo Del Toro (2015)
Septembre 2018 - CRONOS, de Guillermo Del Toro (1993)
Août 2018 - DANSE AVEC LES LOUPS, de Kevin Costner (1990)
Juillet 2018 - JSA - JOINT SECURITY AREA, de Park Chan-wook (2000)
Juin 2018 - THE AGE OF SHADOWS, de Kim Jee-woon (2016)
Mai 2018 - L’ÉTÉ DE KIKUJIRO, de Takeshi Kitano (1999)
Avril 2018 - DARK CRYSTAL, de Jim Henson & Frank Oz (1982)
Mars 2018 - LA GARÇONNIÈRE, de Billy Wilder (1960)
Février 2018 - DONNIE DARKO, de Richard Kelly (2001)
Janvier 2018 - LOGAN, de James Mangold (2017)
Décembre 2017 - VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER, de Michael Cimino (1978)
Novembre 2017 - NO COUNTRY FOR OLD MEN, de Ethan & Joel Cohen (2007)
Octobre 2017 - WIND RIVER, de Taylor Sheridan (2017)