Ray Enright (1896-1965)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Tancrède a écrit : on est donc assez d'accord apparemment
Tout à fait même car ton avis est loin d'être négatif
Tancrède
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Re: Re:

Message par Tancrède »

Jeremy Fox a écrit :
Tancrède a écrit : on est donc assez d'accord apparemment
Tout à fait même car ton avis est loin d'être négatif
ben oui c'est pas un navet ce film non plus.
c'est anodin mais c'est mieux fait que, disons, L'homme au bandeau noir d'Allen H.Miner.
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Cathy
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Cathy »

Golddiggers in Paris (1938)

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Suite à un quiproquo linguistique, le représentant de l'exposition de danse qui doit se tenir à Paris engage la compagnie du Ballé au lieu de la compagnie de ballet !

Ray Enright signe ici le quatrième épisode des fameuses Golddiggers, ces chercheuses d'or qui ne sont autres que des danseuses qui cherchent à réussir, mais ici nous ne sommes plus dans le côté "social" des premiers opus, mais dans une grosse comédie qui contient tous les clichés du genre de l'époque, les seconds rôles plus ou moins exaspérants, l'orchestre burlesque jazz avec ses musiciens complètement déjantés terriblement typiques d'une époque, mais quelque part fascinant par ce qu'ils arrivent à faire.. Busby Berkeley est toujours à la manette côté chorégraphie et mise en scène de celles-ci, mais il n'y a qu'une scène finale totalement infaisable sur scène comme d'habitude. Rudy Vallee succède à Dick Powell en jeune premier, et s'il fait illusion dans un film comme The Bachelor and the Bobby soxers, ici il manque singulièrement de charisme, il se contente de roucouler en crooner à la mode qu'il était. Il y a naturellement un ou deux airs sympathiques donc le "Gai Paris" où le héros se livre même à, une parodie de Maurice Chevalier (ce qui prouve ceci étant son succès énorme de l'énorme) pas forcément réussie. Les scènes de danse "classique" sont ridicules au possible, pas du fait de leur mise en scène mais de par la nullité des interprètes, et naturellement ce sera l'équipe américaine avec son numéro jazz qui l'emportera. On retrouve le fameux Hugh Herbert et son rire-hoquet, Rosemary Lane est charmante en danseuse classique, il y a un très beau chien "ventriloque" et finalement le film se laisse voir sans déplaisir et malgré toutes ses limites.
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Cathy
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Cathy »

Ondes d'amour, Twenty Million Sweethearts (1934)

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Un serveur devient la coqueluche des ondes grâce à sa voix.

Twenty million sweethearts est une de ces nombreuses petites comédies musicales que Warner a réalisé à cette époque. Elle mettait en valeur les vedettes du studio et en premier lieu Dick Powell et Ginger Rogers. Ce film permet de montrer l'ambiance des radios de l'époque avec ces enregistrements en direct des émissions, ces programmes destinés à faire la promotion d'un savon en utilisant l'identité vocale d'un chanteur. Ce film est donc une petite comédie musicale qui permet à Dick Powell de s'illustrer dans deux chansons dont la fameuse "Flying Trapeze", un traditionnel que l'on retrouve dans plusieurs films y compris dans les trois lanciers du Bengale où Gary Cooper et Franchot Tone se moquent l'un de l'autre en chantant une des paroles "il vola dans les airs avec une parfaite aisance" lors des chutes de l'un ou de l'autre. Le film n'est qu'une petite comédie sans réel enjeu, agréable, totalement oubliable mais qui se laisse voir sans déplaisir ne serait-ce que par le charme de Dick Powell et Ginger Rogers, ou encore la gouaille de Pat O Brien. La comédie évite pour une fois les seconds rôles qui paraissent souvent lourds actuellement alors que c'était presque un passage incontournable à cette époque.
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Cathy
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Cathy »

Voici l'Escadre, The Singing Marine (1937)

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Un jeune marin tente sa chance dans un radio-crochet et devient une vedette du jour au lendemain.

Trois ans après Twenty millions Sweetheart, Ray Enright refilme à peu près la même histoire, l'ascension brutale d'un jeune chanteur qui ne s'y attend pas. Si le premier film était vu du côté du dénicheur de talent, ici ce sont les amis du marin qui le pousse à se présenter au concours et à devenir un autre, à murir. Le jeune homme timide va d'ailleurs totalement changer et devenir un séducteur après ce concours, alors qu'il était complètement gauche après. Le film s'adjoint les talents du grand Busby Berkeley, nous sommes dans une de ces thématiques fétiches avec l'évocation des bas fonds chinois, mais ici pas de grand tableau délirant au niveau danse, juste la reconstitution sur scène d'un quartier et de sa vie nocturne, un gros plan sur les mains d'un joueur d'harmonica, puis une chanteuse entourée de mains serpentines, deux images fortes de ce tableau qui irréalisable sur scène n'offre finalement que peu d'attrait pour l'amateur de comédie musicale. Il y a naturellement cette fameuse Song of the Marine qui est entêtante, la roucoulade traditionnelle dévolue au jeune premier. Le rôle de Dick Powell est pour une fois un peu moins lisse que d'habitude, et n'offre pas que la palette du jeune homme gentil, devenant presque détestable, naturellement il fera marche arrière, et redeviendra un jeune homme gentil qui aura perdu sa timidité et naturellement son innocence. Doris Weston est charmante, très souriante, elle a un jeu limité, mais une jolie voix assez grave. On retrouve l'incontournable Hugh Herbert et son petit rire, dans le même genre de rôle, sauf qu'ici il joue aussi le temps d'une scène sa soeur jumelle. Nous sommes encore dans ces productions typiques de l'époque, sympathiques à défaut d'être inoublables.
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par feb »

Dames - Ray Enright (1935)
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On reprend les mêmes ingrédients et on recommence : Dick Powell et Ruby Keeler en jeune couple d'amoureux, Joan Blondell cette fois-ci en jeune fille qui tente de profiter de la situation et surtout le talent et les idées de Busby Berkeley pour les numéros de fin du film. Dans l'ensemble, Dames est une sympathique comédie musicale mais s'avère néanmoins inférieure dans sa partie "film" à Gold Diggers of 37 et surtout à Footlight Parade. Ici l'humour est moins présent et le déroulement de l'histoire aurait mérité un tout petit peu plus de rythme : le couple Powell/Keeler est sympathique mais malheureusement le film ne peut pas reposer uniquement sur leurs épaules, Joan Blondell apporte sa fraicheur dans un rôle différent car elle cherche à faire pression sur le père de la jeune Barbara (Ruby Keeler) et enfin le trio Zasu Pitts / Guy Kibbee / Hugh Herbert est assez inégal durant le film et pas forcément tout le temps frôle (le gag du hoquet m'a paru un peu lourd). Si les 2 films précédents Gold Diggers of 37 et Footlight Parade offraient un ensemble complet comédie + comédie musicale et se montraient homogènes, on attend avec beaucoup plus d'impatience la partie made by Busby Berkeley dans Dames et une fois de plus on en a pour notre argent : si le 1er morceau avec Joan Blondell s'apparente plus à une scène de comédie musicale (scène chantée sans tout ce qui fait la marque de fabrique du metteur en scène), les deux morceaux qui suivent sont parfaitement travaillés, riches en géométrie, en idées et surtout on peut profiter de la meilleure chanson du film "I Only Have Eyes for You". Cette chanson est associée à une séquence très bien réalisée où chaque danseuse porte un masque qui représente Ruby Keeler tout cela dans des décors immenses :shock:
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La dernière séquence repose sur la chanson "Try to See It My Way" et surtout sur un traitement 100% Berkeley : kaléïdoscopes de filles, caméra qui glisse sous un tunnel de jambe, jeu de symétries...bref c'est beau, parfaitement réalisé et agréable pour les yeux et les oreilles.
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Dames est donc un film qui alterne le correct et le bon (voire très bon) : le film en lui même n'a pas le rythme de Foolight et n'a pas l'humour de Gold Digger, le trio Powell/Keeler/Blondell est agréable mais il est bien meilleur dans Footlight et je préfère Joan Blondell dans Gold Digger rien que pour le superbe dernier numéro. Heureusement, le film se finit sur 2 chansons agréables, qui profitent d'un très bon travail de Busby Berkeley et où Ruby Keeler et Dick Powell peuvent s'exprimer.

En attendant de découvrir 42nd Street, je placerai les 3 films dans l'ordre suivant : Footlight Parade / Gold Diggers of 1937 (avec une mention spéciale pour le superbe morceau "All's Fair in Love and War" qui est excellent :D / Dames
Julien Léonard
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Julien Léonard »

Dames me parait être le plus faiblard effectivement, mais certains numéros sont excellents. Et je suis bien d'accord avec toi, je préfère Joan Blondell dans Gold diggers. :)
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feb
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par feb »

Julien Léonard a écrit :Dames me parait être le plus faiblard effectivement, mais certains numéros sont excellents.
Je n'ai pas vu 42nd street mais vu les critiques je pense que je ne serai pas déçu...donc oui le film est le plus faible du lot car l'aspect comique est assez limité et le rythme n'est pas aussi bon que dans les 2 autres films. Par contre les numéros musicaux sont bons voire très bons pour les 2 derniers :wink:
Et je suis bien d'accord avec toi, je préfère Joan Blondell dans Gold diggers. :)
Venant de toi le contraire m'aurait étonné :mrgreen:
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Cathy
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Cathy »

Je ne dirai pas que l'aspect comique de Dames est plus faible, il est différent. Dans prologues ou 42nd Street, nous sommes dans des comédies sociales, alors que dans Dames nous sommes dans de la pure comédie lourdingue de l'époque. Il n'y a aucun enjeu social dans le film, si ce n'est un vague contexte entre la famille "pauvre" et ce riche oncle qui ne veut surtout pas d'artistes dans sa famille ! Dans les autres films, il y est question de crise, de problèmes sociaux. Dames est donc profondément différent sur ce point-là et je ne crois pas qu'on puisse les comparer. Côté comédie musicale pure, il est évident par contre qu'on atteint des sommets dans le génie et la démesure que ce soit dans le numéro à la gloire de Ruby Keeler ou dans le numéro Dames. 42nd Street est plus dans la lignée de Prologues, mais les numéros sont décevants !
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par joe-ernst »

feb a écrit :
Et je suis bien d'accord avec toi, je préfère Joan Blondell dans Gold diggers. :)
Venant de toi le contraire m'aurait étonné :mrgreen:
Vous avez tout faux : Joan Blondell est parfaite partout. 8)
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Jeremy Fox
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Jeremy Fox »

Kansas en feu sur DVDclassi
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Jeremy Fox »

Coroner Creek avec Randolph Scott, que l'on peut retrouver dans ce coffret en attendant mieux.
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Profondo Rosso »

Blondie Johnson (1933)

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Après avoir été agressée sexuellement et s'être fait délogée de son appartement, Blondie Johnson est fond du gouffre. Lorsque sa mère décède, la jeune femme décide de bouleverser sa vie et de ne plus jamais vivre dans la misère. Pour cela, tous les moyens sont bons comme par exemple, rejoindre des organisations criminelles...

Joan Blondell fut, avec Barbara Stanwyck ou Jean Harlow une des actrices les plus emblématiques du versant le plus féministe du Pré-Code et le prouve une fois de plus avec ce Blondie Johnson. On trouve donc à nouveau une héroïne brisée par le cadre de la Grande Dépression avec une Blondie Johnson qui perd tout en début de film : emploi pour ne pas avoir cédée aux avances de son patron, domicile dont elle est expulsée et surtout sa mère trop faible pour résister à ces privations. Les institutions sociales, juridiques ou le monde du travail s'avèrent rigides et impuissant pour l'aider, là ramenant constamment à son dénuement. Qu'à cela ne tienne, elle va réussir coûte que coûte même si elle doit emprunter les chemins les plus répréhensibles. L'interprétation de Joan Blondell s'avère à la fois sensible, drôle et déterminée grâce à la gouaille de l'actrice dont les grands yeux révèlent toujours une belle sensibilité sous la dureté de façade. Blondie Johnson constitue cependant une héroïne différente d'un Baby Face puisque toute forme de séduction est exclue de son ascension. Elle n'en veut pas spécifiquement aux hommes mais à cette société entière qui n'aura su l'aider et décide de l'exploiter de toutes les manières possibles.

Le début du film est très amusant avec les arnaques alambiquées que monte Blondie et qui vont attirer sur elle l'attention des gangsters locaux dont Danny (Chester Morris). La détermination de notre héroïne va donc se confronter à la violence du monde de la pègre, la forçant à son tour à s'y plier. Désormais au sommet de l'organisation, la dualité entre l'ambitieuse impitoyable et la femme sensible qu'elle est toujours sera intenable. Ray Enright gère parfaitement cette dichotomie dans la tonalité du film où les cadres luxueux alternent avec les exécutions sommaire dans les bas-fonds, où une querelle d'amoureux peut basculer en violent règlement de compte mafieux. Chester Morris dégage une étonnante vulnérabilité sous ces airs de gangsters tiré à quatre épingles, une sorte de féminité qui fait du couple formé avec Blondie deux adolescents chamailleurs dont les déboires prennent des proportions sanglantes du fait du milieu où ils évoluent. Ce n'est que lorsqu'ils oublieront les enjeux de pouvoirs et richesse qu'ils pourront se rapprocher à nouveau mais au prix d'une dimension morale bien amenée. Très intéressant donc et une fois de plus porté par une Joan Blondell épatante. 4,5/6
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Jeremy Fox
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Jeremy Fox »

Far West 89 est notre western du WE
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Re: Ray Enright (1896-1965)

Message par Jeremy Fox »

Du sang sur la piste, notre western du Week End.
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