DECEMBRE 2021
FILM DU MOIS:
Don't look up, d'Adam McKay (2021) 10/10 - Le film a sans doute quelques défauts, à commencer par sa longueur, mais la qualité du casting, le comique des situations, la pertinence de certains éléments de contexte, tout concorde à en faire un des films les plus mémorables de l'année, à mes yeux.
FILMS DECOUVERTS:
Allegro non troppo, de Bruno Bozzetto (1976) 6/10 - Des sketches inégaux, mais une fantaisie d'ensemble assez charmante...
Veneciafrenia, d'Alex de la Iglesia (2021) 6/10 - Un film qui met joliment Venise et son folklore en avant, mais dont les personnages criards et stupides, et l'intrigue défaillante ont vite fait de limiter l'ampleur. On s'amure malgré tout.
The Power, de Corinna Faith (2021) 4/10 - Film d'horreur #metoo démonstratif à la main lourde. L'atmosphère parvient de temps en temps à inquiéter, pas l'intrigue.
V/H/S/94, de Simon Barrett, Steven Kostanski, Chloe Okuno, Ryan Prows, Jennifer Reeder & Timo Tjahjanto (2021) 7,5/10 - Un bon film d'anthologie, assez barré et souvent sanglant, dont 2 titres au moins sont vraiment très réussis.
Absolute Denial, de Ryan Braund (2021) 6/10 - Ce film d'animation à petit budget part d'un intéressant projet, la création d'une intelligence articifielle, pour aboutir à quelques banalités sur le solipsisme... Un coté soufflé qui retombe.
Yi boh lai beng duk /
Ebola Syndrome, de Herman Yau (1996) 8,5/10 - Quand je pense que j'ai découvert Anthony Wong dans ses polars hong-kongais, et que j'ignorais son don pour la comédie. Ebola Syndrome est un film d'une inventivité folle, qui casse les codes de la narration, qui multiplie les moments de pure provocation gratuite, et se révèle d'une drôlerie incroyable.
Shiryô no wana /
Evil Dead Trap, de Toshiharu Ikeda (1988) 7/10 - Un film d'horreur remarquable, qui allie folie nippone et influences giallesques.
Bara en mor /
Rien qu'une mère, d'Alfred Sjostrom (1949) 7/10 - Belle copie Netflix, pour un joli film de mère courage assez balisé.
Comrade Drakulich /
Drakulics elvtárs, de Márk Bodzsár (2019) 6,5/10 - Comédie historique, dans lequel les services spéciaux hongrois doivent capturer un vampire, lui-même membre du parti. Sympathique, quoiqu'un peu mou.
Bull, de Paul Andrew Williams (2021) 8,5/10 - Polar hard-boiled assez âpre et tourmenté, qu'une notule fantastique vient assombrir encore de désespoir. Assez entêtant, j'ai envie de le revoir. Neil Maskell est ici une vraie révélation (même s'il m'avait déja touché dans
Kill List notamment).
Wyrmwood Apocalypse, de Kiah Roache-Turner (2021) 6/10 - Une suite avec plus de moyen, toujours plus hystérique, et beaucoup moins d'humour. Rigolo en festival...
The Found Footage Phenomenon, de Sarah Appleton & Phillip Escott (2021) 7,5/10 - Un documentaire sur ce sous-genre décrié, qui multiplie les interventions pertinentes et élabores quelques pistes de réflexion. Très intéressant.
Stéphane, de Timothée Hochet & Lucas Pastor (2021) 8/10 - L'étonnant portrait d'une rencontre entre un cinéaste en herbe, un peu prétentieux, et un type bizarre. Cultive constamment le rire et la gêne, avec un certain savoir-faire.
The Feast, de Lee Haven Jones (2021) 2/10 - Empesé d'un sérieux papal, ce film à ellipses enfile les clichés comme des perles et souffre d'un casting bancal, sans doute pour raisons linguistiques (le film est en gallois).
See for me, de Randall Okita (2021) 6/10 - Un polar bien fichu, mais qui manque singulièrement d'enjeu. Le tout se suit tout de même avec un certain plaisir, malgré tout...
Redemption of a Rogue, de Philip Doherty (2020) 6,5/10 - Sorte de balade irlandaise, entre humour pince sans rire et drame social, ponctué d'une musique omniprésente et fort sympathique.
Le convoyeur, de Nicolas Boukhrief (2004) 8/10 - Un bon polar, qui tire tout le sel d'un excellent casting.
In the Earth, de Ben Wheatley (2021) 5,5/10 - Film forestier qui plonge dans le psychédélisme avec un peu trop d'enthousiasme à mon gout, ce qui fait perdre beaucoup d'intérêt au film, aux personnages, au récit...
Our Planet, de David Attenborough (2019) 9/10 - Magnifique série de David Attenborough, qui filme des milieux naturels avec une technologie qui permet des prises de vue fabuleuses. Merci encore Netflix !
Les disparus de Saint-Agil, de Christian-Jacque (1938) 7,5/10 - Un whodunnit ludique et à l'atmosphère de pensionnat de garçons tout à fait charmante.
The Adventures of Barry McKenzie, de Bruce Beresford (1972) 4/10 - Immense succès public, ce film bas du front reste difficile à appréhender, les provocs sont innombrables, et on sent bien une envie de pied de nez, dans ce portrait d'un Australien découvrant le Royaume Uni. Mais au final on ne rit pas beaucoup, tout de même...
Shock Wave 2, de Herman Yau (2020) 7/10 - Plus orienté polar que le précédent, ce thriller se suit sans déplaisir, et son ouverture, malgré quelques effets visuels faiblards, est plutôt saisissante.
The Disaster Artist, de James Franco (2017) 8/10 - Un belle réussite pour un sujet casse-gueule par excellence, et une mise en abyme tout à fait réussie. La performance de Franco en Wiseau est juste fabuleuse.
A score to settle /
Froide vengeance, de Shawn Ku (2019) 4/10 - Mais que fait Nicolas Cage dans cette histoire de Ku, lente et mal filmée ? Un film très évitable...
Chopper, d'Andrew Dominik (2000) 7,5/10 - Le saisissant portrait d'un tueur célèbre en Australie, et un rôle en or pour Eric Bana qui se révèle méconnaissable et brillant. La mise en scène me convaint moins, mais le film reste assez fascinant.
Black Water, de David Nerlich & Andrew Traucki (2007) 7/10 - Film d'horreur à petit budget, qui tire son épingle du jeu en usant de décors naturels et de crocodiles réels en transparences...
Spider-Man: No Way Home, de Jon Watts (2021) 8/10 - Un film qui surjoue la connivence, mais a le mérite de privilégier quelques belles séquences de jeu, vu le niveau du casting. On s'amuse beaucoup, on tremble. Mention spéciale à la BO de Michael Giacchino qui a quelques superbes fulgurances.
Primate, de Frederick Wiseman (1974) 7/10 - Un film éprouvant à voir, qui nourrit diverses réflexions... Peut-être, sur ce sujet, aurais-je préféré plus d'accompagnement. Même si Wiseman y répugne, il y a recours ici de façon indirecte.
Noel chez les Muppets, de Brian Henson (1992) 7,5/10 - Une version enlevée du conte de Dickens, jouée par les Muppets... On appréciera les chansons, et l'inventivité des marionnettes, ainsi qu'un Michael Caine parfait en Scroodge...
Krampus, de Michael Dougherty (2015) 8/10 - Un film d'épouvante sur fond de Noel, ludique et bourré de bonnes idée. Les créatures, animées pas Weta, sont particulièrement réussies.
Medecin de nuit, de Elie Wajeman (2020) 5/10 - Déception devant ce film aux allures de polar bancal... Si Macaigne est très bien, et l'aspect "médecin de nuit" reste intéressant, le scénario y mélange toute sortes d'éléments policiers et amoureux qui affaiblissent le propos et le noient dans un récit un peu brouillon.
Love actually, de Richard Curtis (2003) 7,5/10 - Un récit choral d'histoires d'amour plus ou moins liées, pendant la période de Noel. Un casting flamboyant, une BO qui emprunte aux meilleurs, le film est clairement une réussite feel-good.
Rouge, de Farid Bentoumi (2020) 8/10 - Un bon film dossier, à la pertinence qui nourrit de nombreuse préoccupations, porté par un casting impeccable. Un premier film saisissant, et Zita Hanrot est parfaite.
Les garces /
Les mantes religieuses, d'Eddy Matalon (1973) 5,5/10 - Un film érotique divertissant, où personne ne se prend vraiment au sérieux, ce qui atténue un peu la force dramatique du film. Belle BO, en revanche.
The Power of the dog, de Jane Campion (2021) 8,5/10 - Dans ce récit de vengeance inexorable, Campion emprunte au western sa mythologie géographique (les grands espaces, sublimés ici par une photographie incroyable), mais nous batit un personnage de "male toxique" à la fois haissable, mais aussi tragique et pathétique, porté par un Benedict Cumberbatch parfait dans ce rôle. Un slowburn intense qui m'a bien cueilli.
West Side Story, de Steven Spielberg (2021) 9/10 - Certes, il s'agit d'une comédie musicale, mais il s'agit avant tout d'un remake parfait, qui reprend et met à jour sans trahir, qui préserve une partie essentielle de l'original (ce qui est possible ?), et qui s'offre ce qu'il faut de liberté pour proposer des séquences transformées, et assez magistrales.
Petite maman, de Celine Sciamma (2021) 6/10 - Sorte d'exercice de style, le film confirme le talent de Sciamma, notamment dans la direction d'enfants, mais le tout me laisse assez indifférent, et manque de ressort...
Churuli, de Lijo Jose Pelissery (2021) 7/10 - Le nouveau Pelissery est un labyrinthe mental, un havre de paix où se cachent les criminels en fuite, et où deux policiers sous couverture viennent se perdre... La photo et l'ambiance sont assez réussis, mais l'intrigue a fini par me perdre, je prends le film comme un essai surréaliste assez troublant.
Le bonheur, de Marcel L'Herbier (1934) 6/10 - Si la satire du monde du
music hall est assez réussie, le coeur du film, histoire d'amour assez improbable entre un assassin et sa victime, peine à convaincre.
Freaky, de Christopher Landon (2020) 5,5/10 - Si on sent que l'équipe s'est amusée à faire le film, et qu'il offre quelques séquences savoureuses, on sent aussi un manque de travail dans le scénario et le jeu du casting...
L'enfer d'Henri-Georges Clouzot, de Serge Bromberg & Ruxandra Medrea (2009) 7/10 - Très intéressant dans son compte-rendu de tournage, le film peine à aller au delà...
Aline, de Valérie Lemercier (2020) 7,5/10 - Au départ, on craint le défilé de caricatures en mode faceapp, mais Lemercier choisit de se concentrer sur le récit amoureux de son personnage, et parvient de façon remarquable à construire un couple crédible et émouvant. Une honnête réussite.
Grass: A Nation's Battle for Life, de Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack (1925) 9/10 - Des images à tomber par terre et le récit du quotidien d'une transhumance d'une tribu Bakhtiari. Un témoignage fabuleux, et je n'ose imaginer ce qu'a été le tournage.
Arcane: League of Legends, de Pascal Charrue, Arnaud Delord & Jérôme Combe (2021) 8,5/10 - Une remarquable mini-série qui entrecroise ambition narrative et originalité graphique. Très fort !
A l'abordage, de Guillaume Brac (2020) 8/10 - Un récit de vacances qui n'est pas sans évoquer Rozier, très poétique et léger à la fois.
Matrix Resurrections, de Lana Wachowski (2021) 7/10 - Sorte de reprise, la maestria en moins, des thèmes de l'ancienne trilogie, mais avec un coté méta sympathique. On aurait aimé un peu plus d'ambition tout de même...
Un espion ordinaire, de Dominic Cooke (2020) 7/10 - Un récit d'espionnage très classique, mais bien joué, ce qui en rend le visionnage prenant.
Double destinée /
La Otra, de Roberto Gavaldon (1946) 6/10 - Bien fait, mais tout dans cet écrin pour Dolores del Rio évoque le sous-film noir, version mexicaine, morale en plus. Les décors et les tenues évoquent J. Crawford, mais il y a bien peu de surprises, ou d'originalité, dans ce film de jumelle qui prend la place de sa soeur...
Voyagers, de Neil Burger (2021) 6,5/10 - On a déja vu ailleurs en mieux fait ce récit de société d'ados en roue libre, mais on se laisse prendre au jeu, pour peu qu'on soit indulgent...
The Trap: What Happened to Our Dream of Freedom, d'Adam Curtis (2007) 8/10 - Curtis s'intéresse à la façon dont certaines idées d'après-guerre ont envahi le rapport au monde, d'abord des dirigeants de l'occident, puis de la société contemporaine. Bien fichu.
Les amants sacrifiés /
Supai no tsuma, de Kiyoshi Kurosawa (2020) 7/10 - Kurosawa évoque le camp 731 dans un drame historique intéressant, mais qui manque un peu de tension par moments.
House of Gucci, de Ridley Scott (2021) 7/10 - Scott retrace le récit d'un fait divers des années 90, mais le casting badine beaucoup. Jared Leto en fait des caisses, et Lady Gaga est un peu too much... Adam Driver, en revanche, est impérial, et le film, un chouia trop long, se regarde sans ennui.
Belle /
Ryû to sobakasu no hime, de Mamoru Hosoda (2021) 6/10 - Malgré une indéniable élégance formelle, le dernier Hosoda mélange maladroitement l'intime et le sociétal, les amourettes adolescentes et le drame social. Difficile de totalement adhérer...
Le genou d'Ahed /
Ha'berech, de Nadav Lapid (2021) 5/10 - J'ai trouvé bien brouillonne la mise en scène de ce film, dont la visée politique est sans doute sympathique...
Un héros /
Ghahreman, de Asgar Farhadi (2021) 8/10 - Retour du réalisateur aux complexités d'une société où les rapports à autrui sont si complexes et imbriqués qu'un simple acte d'honnêteté ouvre le champ d'un écheveau de relations sociales où la vérité n'a pas beaucoup de sens... Comme dans les meilleurs Farhadi, on pourrait faire une étude de cas avec ce film...
Copshop, de Joe Carnahan (2021) 7,5/10 - Fun, répliques sympa, personnages cool, un bon actioner efficace...
FILMS REVUS:
Mad God, de Phil Tippett (2021) 8/10 - Révision heureuse, le film m'avait bien décontenancé, en le revoyant, on perçoit mieux les beautés formelles et l'ambition anarchisante de l'auteur de casser les codes de la narration et des attentes.
La cité des enfants perdus, de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet (1995) 8/10 - Grand plaisir que de revoir ce film dont j'avais beaucoup oublié. La photo de Khondji, la musique de Badalementi, les facéties très Jeunet, le coté BD de Caro, tout se revoit avec gourmandise.
Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland (1985) 8/10 - Révision heureuse de ce classique du genre, qui porte sa patine eighties avec un certain bonheur.
Seul contre tous, de Gaspard Noé (1998) 9/10 - Ce temple de noirceur, à la limite de la complaisance, m'apparait comme toujours aussi efficace qu'au premier visionnage. Une belle claque, encore...
Innocence, de Lucile Hadzihalilovic (2004) 8/10 - Révision enchantée de ce beau film, qui confirme ses correspondances avec
Evolution.
Dobermann, de Jan Kounen (1997) 9/10 - Révision à la hausse de ce polar foutraque qui casse les codes et s'orne d'un casting au poil, servant d'hilarantes répliques de Joel Houssin. Grand bonheur !
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)