George Sidney (1916-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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George Sidney (1916-2002)

Message par Jeremy Fox »

EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les topic dédiés aux films du réalisateur

Chronique Classik de Harvey Girls (1946)
Les trois mousquetaires (1948)
Scaramouche (1952) et sa Chronique Classik
Embrasse-moi, chérie - KIss me Kate (1953) et sa Chronique Classik
Qui était donc cette dame? (1960)

et la Chronique Classik du Bal des sirènes (1944)







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Ce réalisateur étant celui qui m'a le plus enthousiasmé cette année grâce à la découverte du sublime Kiss me Kate et la redécouverte du non moins sublime Scaramouche, j'aurais voulu avoir vos avis sur Eddy Duchin story qui existe aussi en DVD avec sous titres français ?

Merci
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Re: George Sidney (Eddie Duchin story)

Message par Kurwenal »

Jeremy Fox a écrit :Ce réalisateur étant celui qui m'a le plus enthousiasmé cette année grâce à la découverte du sublime Kiss me Kate et la redécouverte du non moins sublime Scaramouche, j'aurais voulu avoir vos avis sur Eddie Duchin story qui existe aussi en DVD avec sous titres français ?

Merci
Loin d'être un fim de première necessité, lacrymal ( maladie et tutti quanti) à souhait et Kim Novak, belle comme toujours, ne semble pas concernée par ce qui se passe... et Sidney, on se demande. C'est quand même sérieusement pesant dans le genre biographie hollywoodienne! Mais comme j'ai mauvais goût, je ne déteste pas et il y a des très beaux passages musicaux. Le titre en français: " Tu seras un homme mon fils" en dit long sur le pathos à la truelle!
Voilà, je t'aurais prévenu :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Escale à Hollywood (Anchors Aweigh) - 1944


Après avoir reçus une médaille pour acte de bravoure, deux soldats de la NAVY, Clarence Doolittle (Frank Sinatra), et Joseph Brady (Gene Kelly), se voient octroyer une permission bien méritée de trois jours là où leur navire vient de mouiller, à Los Angeles. Joseph, coureur de jupons invétéré, a pour but d’aller rejoindre Lola, l’une de ses "filles dans chaque port", alors que le timide Clarence n’a pas de projet précis autre que celui de suivre Joseph pour se faire enseigner l’art de la séduction. De passage à Hollywood, les deux compères sont chargés par un officier de police de ramener chez lui un enfant d’à peine 10 ans (Dean Stockwell) qui a fugué pour… s’enrôler dans la marine ! Les voilà qu’ils reconduisent à contrecœur le jeune Donald chez sa tante Susan Abbott (Kathryn Grayson) ; cette dernière, jeune figurante, élève seule son neveu devenu orphelin. Son rêve : faire carrière dans le cinéma. Joseph, ayant dans l’idée de la pousser dans les bras de Clarence qui en est immédiatement tombé amoureux, fait croire à la charmante jeune femme que son ami connait très bien José Iturbi, musicien de renom, et qu’ils vont tout faire pour lui obtenir une audition. Les deux marins ne vont désormais avoir de cesse que de transformer leur virée à Hollywood en une recherche active du célèbre chef d’orchestre pour réussir à transformer ce mensonge en réalité…

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Une comédie musicale de 140 minutes sur une intrigue plus que ténue et à la réputation assez médiocre (tout du moins en France) ; tout laissait à penser que l'ennui allait être de la partie. C'était sans compter sur le talent indéniable de George Sidney qui s’en donnait déjà ici à cœur joie avant plus tard de réaliser des chefs-d’œuvre aussi mémorables que, dans le domaine de la comédie musicale, Embrasse-moi chérie (Kiss me Kate), ainsi que Les Trois mousquetaires ou Scaramouche, ces deux sommets inégalés du film d’aventure hollywoodien. Comme dans le déluré et génialement ‘kitchissime’ Le Bal des sirènes (Bathing Beauties) réalisé l’année précédente, sa mise en scène débridée et constamment inventive s’avère brillante, le cinéaste se permettant des mouvements de caméra et de grue, des raccords et des travellings aussi culottés qu’époustouflants de virtuosité. George Sidney a d’ailleurs toujours osé aller de l’avant, ne craignant jamais d’innover ou tout simplement de faire des essais, de foncer tête baissée sans peur du ridicule ; et ça a très souvent payé !

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Outre les insurpassables titres déjà cités ci-dessus, souvenons nous, rien que dans le domaine de la comédie musicale, de la délicieuse parodie de western romantique qu’était Harvey Girls avec une inoubliable Judy Garland, du sur-vitaminé Annie reine du cirque (Annie got his Gun) avec une Betty Hutton d’une éclatante vitalité, de Show Boat avec Ava Gardner, peut-être le plus beau mélodrame musical ayant jamais été tourné, de la délirante parodie de péplum en Cinémascope qu’était La Chérie de Jupiter (Jupiter’s Darling) avec Esther Williams, du charmant et charmeur La Blonde ou la rousse (Pal Joey) avec non moins qu’un trio composé par Frank Sinatra, Kim Novak et Rita Hayworth, ou encore d’un des meilleurs titres de la médiocre filmographie d’Elvis Presley, L’amour en quatrième vitesse (Viva Las Vegas) avec une Ann-Margret aussi belle que déchainée. Moins connu et cité dans les différentes anthologies sur le cinéma que Stanley Donen et Vincente Minnelli, George Sidney fut pourtant -avec également le tout aussi mésestimé Charles Walters- l’un des plus grands représentants du genre à Hollywood, tous quatre ayant un temps fait partie de la prestigieuse écurie Arthur Freed à la MGM, s’étant alors fait surnommés à juste titre ‘les quatre mousquetaires’ de la comédie musicale.

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Cadrages penchés, montage rapide, déplacements de grue aériens et virtuoses, mouvements de caméra élégants et d’une extrême précision, angles de prises de vue iconoclastes, arrivées de personnages ou de certains objets à flan d’objectif, sans oublier une facilité déconcertante à diriger de nombreux figurants, voici quelques-uns des éléments reconnaissables parmi d’autres au sein des comédies musicales réalisées par George Sidney, et que l’on retrouve tout naturellement dans le film qui nous concerne ici. Lorsqu’il s’agit de mettre en boite des scènes romantiques, George Sidney n’hésite pas non plus à filmer de très près pour nous offrir des portraits en gros plans de ses actrices absolument magnifiques ; dans Escale à Hollywood c’est le visage de profil de Kathryn Grayson assise sur le rebord d’une fenêtre alors qu’elle épanche en chanson sa mélancolie. Qui cette année là, de Vincente Minnelli ou de George Sidney a été influencé par l’autre, ce plan ressemblant énormément à celui de Judy Garland cadré pareillement dans Le Chant du Missouri (Meet me in St Louis) alors qu’elle entonne la superbe et tendre The Boy next Door ? Peu importe puisqu’ils s’avèrent tout aussi inoubliables l’un que l’autre ! Maniant sa caméra avec une étonnante aisance, les monteurs n’étant pas en reste en s’activant avec panache derrière leur table, chaque séquence musicale d’Anchors Aweigh pourrait ainsi s'apparenter à un petit exercice de style, les plus flagrantes étant celles au piano avec José Iturbi, les idées de mise en scène fusant à la vitesse de la lumière, pas toutes d’ailleurs du meilleur goût, Sidney se situant de ce point de vue à l’opposé d’un Vincente Minnelli justement l’inventivité débridée primant presque toujours sur l’élégance.

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Des exercices de style ! Heureusement diront certains au vu du pitch qui leur est donné en pâture, plus fin que du papier cigarettes : deux hommes à la recherche d’un troisième afin de le convaincre de faire passer une audition à la jeune actrice qui leur a tapé dans l’œil à leur arrivée à Hollywood. Il faut dire qu’à cette époque, en plein second conflit mondial, les spectateurs américains avaient pour principal attente l’Entertainment, se moquant un peu du reste ; la comédie musicale était alors le genre le plus à même de remonter le moral aussi bien des troupes que des civils restés sur place dans l’attente des nouvelles de leurs proches, le style de films idéal pour leur faire retrouver le sourire, la joie et la bonne humeur. Ce n’était ainsi pas très pénalisant de voir des films prétextes à un enchainement quasi-ininterrompu de numéros divers et variés comme ce fut souvent le cas durant cette période chez pratiquement toutes les Majors, que ce soit à la Warner (le très attachant Hollywood Canteen de Delmer Daves), à la 20th Century Fox (le très plaisant Four Jills in a Jeep de William A. Seiter) ou encore à la MGM avec ce bien plus célèbre Anchors Aweigh. La plupart du temps, les célébrités interprétaient leurs propres rôles (c’est par exemple le cas pour absolument tous les participants du film de Seiter) et dans le film de George Sidney c’est José Iturbi qui se prête au jeu. Totalement méconnu de nos jours, c’était à l’époque un chef d’orchestre et pianiste prestigieux depuis une bonne vingtaine d’années.

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Autre invité de prestige, la fameuse souris Jerry qui, grâce au refus Walt Disney qui ne voulait pas voir un de ses personnages atterrir dans une production MGM, se voit accorder la chance de danser avec Gene Kelly en lieu et place de Mickey Mouse. Cette rencontre a lieu lors du numéro The King Who Couldn't Dance ('The Worry Song') au cours duquel Gene Kelly entre dans un monde féérique à la Lewis Carroll situé à l’autre bout d’un tunnel, un monde de dessins animés où des petits animaux semblant tout droit sortis de l’univers Disney côtoient donc les stars animées du studio MGM créées par Hanna et Barbera, les géniaux Tom & Jerry. Cette séquence, la plus célèbre du film, coûta près de 100 000 dollars, nécessita une année complète de tournage et retarda d’autant plus la sortie du film. Elle fut réalisée par celui qui avait été l’instigateur de l’idée, un homme encore peu connu en 1944, du nom de Stanley Donen (futur réalisateur de Chantons sous la pluie pour les rares qui ne le connaitraient pas). Le résultat final est aujourd’hui encore assez étonnant, une prouesse technique impressionnante de précision quant aux raccords personnages réels/personnages animés. Ce jeune débutant était alors sous les ailes de Gene Kelly qui, depuis qu’ils s’étaient liés d’amitié sur le spectacle Pal Joey à Broadway, lui demanda d’être son assistant chorégraphe, notamment pour La Reine de Broadway (Cover Girl) de Charles Vidor ; c’est d’ailleurs suite à leur remarquable travail sur ce film que Joe Pasternak les rapatria au sein de son équipe, leur laissant une totale liberté dans la mise au point des chorégraphies.

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Au cinéma, on peut dire que Gene Kelly en était lui aussi à ses prémices, n’ayant encore tourné en vedette que très peu de films depuis sa première apparition à l’écran dans le très attachant For me and my Gal de Busby Berkeley où il s’était vu immédiatement projeté en tête d’affiche aux côtés de Judy Garland (avec qui il formait d'ailleurs un couple très convaincant et surtout grandement touchant). Non seulement Anchors Aweigh détermina l’accès au vedettariat pour Gene Kelly mais marqua également les quasi-débuts pour tous ses principaux partenaires : pour Frank Sinatra, qui n’en était qu’à son troisième long métrage après deux comédies tournées pour la RKO dont une ‘Screwball’ déjantée malheureusement encore méconnue et signée Tim Whelan, le délirant Step Lively ; pour l’un des acteurs-enfants les plus doués d’Hollywood, le jeune Dean Stockwell (qui n’arrêtera ensuite plus de tourner jusqu’à encore tout récemment) ; enfin pour la jeune première, l’adorable et rayonnante Kathryn Grayson qui avait commencé à Hollywood à peine trois ans plus tôt et qui avait déjà fait sensation avec sa voix de soprano, aussi douée pour le répertoire classique que pour la chanson populaire. Si l’on n’y inclue pas Dean Stockwell qui ne bénéficie pas encore ici d’un temps de présence considérable à l’écran, si le film de George Sidney s’avère aussi plaisant, outre la mise en scène de ce dernier, c’est bien grâce au trio d'acteurs/chanteurs qui force la sympathie. Le duo Sinatra/Kelly plaira tellement qu’il sera réutilisé à deux autres reprises en 1949, dans Match d’amour (Take me out to the Ballgame) de Busby Berkeley ainsi que dans Un jour à New York (On the Town) de Stanley Donen, deux films dans lesquels ils reprendront à peu de choses près les mêmes personnages, ceux du tombeur hâbleur (Kelly) et du timide naïf (Sinatra).

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Non seulement important pour ses comédiens, Anchors Aweigh est également à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du genre pour son influence sur de nombreux de ses successeurs, surtout à l'intérieur de la même unité de production qu'est celle de la MGM. Parmi les futures comédies musicales qui réutiliseront quelques idées du film de George Sidney, nous citerons par exemple l’assez amusant The Kissing Bandit (Le Bandit amoureux) de Laslo Benedek dans lequel Kathryn Grayson reprend à peu de choses près le même costume que celui qu’elle arbore dans le deuxième ballet onirique, le superbe 'La Cumparsita', ou encore, bien plus prestigieux, Le Pirate de Vincente Minnelli qui réutilise l’atmosphère hispanisante de ce même ballet et surtout le personnage que le danseur Gene Kelly interprète dans ce numéro, un aventurier bondissant au milieu de décors de studio qui annoncent grandement ceux du chef-d’œuvre de Minnelli. Les analogies sont évidemment encore plus flagrantes s’agissant des deux films qui réuniront à nouveau Gene Kelly et Frank Sinatra en 1949, à commencer par les principaux protagonistes et y compris les personnages féminins interprétés par l’énergique Betty Garrett dans les deux, inspirés par celui de la serveuse de bar dont va finir par tomber amoureux Frank Sinatra, la comédienne Pamela Britton lui ressemblant même beaucoup physiquement. Enfin, une autre des innovations provenant principalement de Anchors Aweigh : la plupart des principales chansons ont été spécialement écrites pour le film et non issues d’un quelconque spectacle de Broadway.

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Détaillons brièvement les réjouissances proposées au menu de ce barnum musical coloré et éclectique, souvent réjouissant même si très inégal. Au rayon musique classique, Frank Sinatra fredonne à Dean Stockwell la fameuse berceuse de Brahms, Kathryn Grayson chante du Tchaïkovski et le fameux tango 'Jealousy' de Jacob Gade alors qu’Iturbi, accompagné d’une vingtaine de très jeunes pianistes, interprète une rhapsodie hongroise de Liszt dans l’enceinte du Hollywood Bowl. De la musique semi-militaire bien évidemment avec la chanson titre que l’on peut entendre dès la première séquence, le Navy Band étant dirigé à nouveau par Iturbi qui délivrera aussi une délicieuse version orchestrale de 'The Donkey Serenade'. Une petite touche hispanisante -une partie de l’action se déroulant dans un bistrot mexicain de Tijuana - avec la très belle plongée onirique dans les rêves de Joseph Brady, 'La Cumparsita', ainsi qu’une danse entamée par Gene Kelly et la petite Sharon McManus, 'The Mexican Hat Dance'. Tout le reste, hormis la très facétieuse 'If you Knew Susie', sont des chansons spécialement écrites pour le film par les duettistes amis de Frank Sinatra, Jule Styne et Sammy Cahn. Ce seront soit d’amusants duos entre les deux stars montantes ('We Hate to Leave' ; 'I Begged her') soit de sublimes ballades pour leur poulain, parmi les plus belles qu’il ait eu à chanter à l’écran, 'What Makes the Sunset ?', 'The Charm of You' et surtout, nominé pour les Oscars, la magnifique 'I Fall in Love too Easily' que le génial crooner accompagne lui-même au piano dans l’enceinte du Hollywood Bowl. Enfin une petite dernière composée suite à un pari d’écrire une chanson à partir uniquement d'une échelle chromatique, la même phrase musicale étant ainsi répétée durant toute la chanson avec juste un changement de ton montant puis descendant ; la réussite est au rendez-vous et c’est Kathryn Grayson qui s’en charge avec l'excellente 'All of a Sudden my Heart Sings'.

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Entraînant, drôle, charmant, sympathique, coloré et joyeux, un cocktail festif, revigorant et d’une assez grande liberté, cependant non dénué de faiblesse à commencer par son plus grand point faible, un scénario étriqué qui semble avoir été écrit au jour le jour ; mais étant donné que l’on pourrait en dire autant de 90% des films 'musicaux', on peut estimer qu’il s’agit d’un élément constitutif de la comédie musicale, genre au départ principalement destiné au pur divertissement. Au final, sans atteindre des sommets, Escale à Hollywood reste un bon ‘Musical MGM d’une durée inaccoutumée et qui nous fait rappeler qu'Arthur Freed n'était pas le seul grand producteur de 'Musicals au studio du lion mais qu'il fallait aussi compter sur Joe Pasternak. Pour l’anecdote, la MGM planifia une séquelle au film intitulée All Ashore qui devait réunir à nouveau les trois stars du film. Finalement le projet échouera entre les mains de la Columbia et de Richard Quine qui dirigera en 1952 Mickey Rooney et Dick Haymes.


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Ceux pour qui le Musical rimerait seulement avec élégance, délicatesse et intelligence (Vincente Minnelli pour faire plus court) peuvent détourner les talons et fuir au plus vite. Car Bathing Beauty est au contraire un monument ‘kitchissime’ de mauvais goût assumé à tous les niveaux. Dire qu’il aura fallu sept scénaristes pour arriver à pondre ce script est peut-être d’ailleurs le gag le plus drôle du film. Se rendront vite compte pourquoi, ceux qui ne sont pas effrayés par l’humour pachydermique de Red Skelton, les sourires ‘colgates’ et figés d’Esther Williams, les nombreuses chansons sud américaines vociférées par Carlos Ramirez et jouées par Xavier Cugat, les multiples airs virtuoses jouées par la trompette endiablée d’Harry James, les leçons d’orgue électronique octroyées par Ethel Smith, etc...

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Ceux qui ont réussi à passer l’épreuve de cette énumération et qui demeurent toujours en notre compagnie ne devraient pas regretter de s’être rendus à ce bal grotesque puisque le chef d’orchestre de ce divertissement, destiné avant tout à soutenir le moral des troupes américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, n’est autre que George Sidney, réalisateur qu’il faut absolument continuer à réévaluer, la preuve flagrante de son talent éclatant une nouvelle à la vision de ce Bal des sirènes au pitch pourtant aussi ténu que la grâce et la finesse d’un Red Skelton en tutu dansant Casse-noisette, un papier de bonbon collé aux pointes ! A ce propos, son numéro, aussi lourd soit-il, est, avouons-le sans honte, franchement hilarant (c’est tout de même Buster Keaton qui serait à l’origine de nombreux gags). L’histoire est tellement lâche que d’innombrables interludes musicaux viennent la court-circuiter à la moindre occasion.

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Qu’à cela ne tienne, l’homme qui réalisera plus tard des chefs-d’œuvre aussi mémorables que Kiss me Kate, Les Trois mousquetaires ou Scaramouche s’en donne déjà ici à cœur joie. Sa mise en scène débridée et constamment inventive s’avère brillante et atteint une sorte d’apothéose lors du fameux ballet nautique final. Il se permet ici (comme déjà dans d’autres numéros auparavant, notamment ceux du trompettiste Harry James) des mouvements de caméra et de grue, des raccords, des travellings absolument étonnants. Il fallait oser ; Sidney a très bien fait de foncer tête baissée sans peur du ridicule et de nous offrir une comédie musicale aussi dynamique. A ce niveau de kitsch, ça en devient carrément jouissif d'autant plus que la palette de couleur d’Harry Stradling éclabousse l’écran nous en mettant plein les mirettes, et qu’Esther Williams est décidément toujours aussi belle. That’s Entertainment !
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Message par Kurwenal »

Jeremy Fox a écrit : Ca ne vaut pas Harvey girls hein ;-)
Bonheurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr :D :oops:
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Message par Tom Peeping »

La critique justement enthousiaste de Fox et Driftwood sur Kiss Me Kate et sur le travail de George Sidney m'incite à vous recommander deux de ses derniers films, disponibles en DVD Z1 et qui sont formidables eux-aussi :

Bye Bye Birdie (1963) avec Ann-Margret, Janet Leigh, Dick van Dyke.
Un musical qui mélange avec un humour corrosif le culte d'Elvis, la Guerre Froide et les débuts de la télé-réalité. Un teenage movie en danses et chansons qui n'a pas un temps mort. Réalisation parfaite et constamment inventive.

Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Elvis Presley.
Pour moi, le meilleur des films d'Elvis parce que l'alchimie entre le King et sa partenaire est totale. Scénario sans intérêt mais un charisme des acteurs et des numéros musicaux endiablés à réveiller les morts.

Deux films presque-jumeaux que je revois régulièrement, pour leur énergie communicative et le charme du début des Sixties.

Et dans les deux films, Ann-Margret est... comment dire ? :P :P :P
Quiconque a vu ses déhanchements dans Viva Las Vegas n'est plus jamais tout à fait pareil... :wink:

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Tom Peeping a écrit :La critique justement enthousiaste de Fox et Driftwood sur Kiss Me Kate et sur le travail de George Sidney m'incite à vous recommander deux de ses derniers films, disponibles en DVD Z1 et qui sont formidables eux-aussi :

Bye Bye Birdie (1963) avec Ann-Margret, Janet Leigh, Dick van Dyke.
Un musical qui mélange avec un humour corrosif le culte d'Elvis, la Guerre Froide et les débuts de la télé-réalité. Un teenage movie en danses et chansons qui n'a pas un temps mort. Réalisation parfaite et constamment inventive.

Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Elvis Presley.
Pour moi, le meilleur des films d'Elvis parce que l'alchimie entre le King et sa partenaire est totale. Scénario sans intérêt mais un charisme des acteurs et des numéros musicaux endiablés à réveiller les morts.
Je ne connais pas le premier mais le second est certainement l'un des Presley les plus rythmé et réussi : L'amour en 4ème vitesse, le titre français. Peut être me laisserais-je tenter un jour ou l'autre, merci pour nous les avoir rappellé
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Au fait Tom, sous titres français sur ces éditions ?
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Message par Tom Peeping »

Jeremy Fox a écrit :Au fait Tom, sous titres français sur ces éditions ?
Sous-titres français sur Viva Las Vegas mais pas sur Bye Bye Birdie.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Tom Peeping a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Au fait Tom, sous titres français sur ces éditions ?
Sous-titres français sur Viva Las Vegas mais pas sur Bye Bye Birdie.
Merci :)
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Message par O'Malley »

A propos de George Sidney, je me suis revu L'amour en quatrième vitesse et j'avoue que, cette fois ci, la déception était un peu au rendez-vous...
c'est loin d'être un mauvais film mais ce n'est pas la réussite d'Elvis non plus...Le scénario est aussi insipide que ceux des films de Taurog ou Tewkesbury...mais c vrai que les scènes musicales remportent suffisament l'adhésion pour que le film se laisse voir de manière agréable: surtout la séquence de la piste de danse en forme de cible pour flechettes, très entrainante et sixty's...puis la course automobile finale est trsè impressionnante aussi...et puis il ya l'apparition de Ann Margret au début aussi... :oops:
bon, allez...c'est finalement pas si mal... :)
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Message par Cathy »

Show Boat

Curieusement sous titré Mississipi Melodie comme titre français sur Cinétoile. C'est une brillante comédie musicale de George Sidney. L'intrigue y est certes conventionnelle, une jeune fille issue du milieu du Show Boat tombe sous le charme du jeune premier, joueur invéteré, mais le traitement de la pièce est bien construit et on se laisse emporter.

L'usage du technicolor y est somptueux, notamment dans l'arrivée du Cottom Blossom. Quelle merveille que toutes les robes des actrices, et Ava Gardner en robe rose bordée de jaune flashy :) ! Les chansons sont magnifiques que ce soit "Make believe", "Can't help lovin dat man", ou naturellement "Old man river". Kathryn Grayson et Howard Keel forment un couple de jeunes premiers agréables et leurs voix se marient parfaitement dans leur duo. Ava Gardner est magnifique en Julie Laverne dont la déchéance est très bien rendue. Les numéros dansants des Champion sont fort bien réussis. Je me demande comment ils ont d'ailleurs réglés le second numéro au Trocadéro, car il ne semble pas y avoir de montage et il n'y a pas de plans de coupe quand Gower Champion réapparait sous différentes apparences
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Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Show Boat

Curieusement sous titré Mississipi Melodie comme titre français sur Cinétoile. C'est une brillante comédie musicale de George Sidney. L'intrigue y est certes conventionnelle, une jeune fille issue du milieu du Show Boat tombe sous le charme du jeune premier, joueur invéteré, mais le traitement de la pièce est bien construit et on se laisse emporter.

L'usage du technicolor y est somptueux, notamment dans l'arrivée du Cottom Blossom. Quelle merveille que toutes les robes des actrices, et Ava Gardner en robe rose bordée de jaune flashy :) ! Les chansons sont magnifiques que ce soit "Make believe", "Can't help lovin dat man", ou naturellement "Old man river". Kathryn Grayson et Howard Keel forment un couple de jeunes premiers agréables et leurs voix se marient parfaitement dans leur duo. Ava Gardner est magnifique en Julie Laverne dont la déchéance est très bien rendue. Les numéros dansants des Champion sont fort bien réussis. Je me demande comment ils ont d'ailleurs réglés le second numéro au Trocadéro, car il ne semble pas y avoir de montage et il n'y a pas de plans de coupe quand Gower Champion réapparait sous différentes apparences
Pareillement, j'ai trouvé ce film très émouvant et pour ceux que ça intéresse, il n'a rien d'une comédie. Par contre, on attend une nouvelle édition DVD car il s'agit d'un des plus gros ratages Warner niveau compression.
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Viva Las Vegas (L'Amour en 4e vitesse), George Sidney, 1964
L'intrigue est plus que mince. Elvie drague gentiment la délicieuse Ann-Margret, tout en essayant de gagner un peu d'argent pour s'acheter le moteur qui lui permettra de disputer le Grand prix de Las Vegas. Cette légéreté pourrait être agaçante mais en même temps ça apparaît tellement désuet que ça en devient charmant, comme le témoignage d'une époque où ce genre de spectacle était encore possible. Et puis Sidney signe une mise en scène tout à fait élégante et colorée, les chansons oscillent entre la bonne vieille variété des familles et le rock n' roll du diable (notamment sur un what'd I say bien sauvage). Les gags sont faciles mais fonctionnent si on se met dans le bon état d'esprit.
Le film s'achève sur une course de bolide franchement impressionnante, même si le dénouement est un peu brutalement expédié.
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Message par Alfred Kralik »

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Titre français : "Tu seras un homme mon fils" de George Sidney (1956)
On aurait tort de sous estimer ce somptueux mélodrame dont l'ambiance rappelle celle des films de Douglas Sirk.
Utilisation parfaite du cadre offert par le CinemaScope, photo admirable et très "en avance" vers la fin du film. Kim Novak, Victoria Shaw et le grand Tyrone Power sont les protagonistes de cette biographie du pianiste "Eddy Duchin" qui inventa un style entre jazz, piano-bar et classique. La bande originale que l'on peut encore trouver est magnifique : Chopin, "arrangé" mais pas dénaturé avoisine des standards comme "Brazil" ou "Manhattan". Le film de Sidney est célèbre pour la séquence qui met en scène Tyrone Power jouant du piano avec un petit garçon dans les décombres d'un bombardement. Il faut rendre justice à ce film magnifique et intemporel.
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Message par Geoffrey Firmin »

Show Boat de George Sidney

Un peu déçu par ce mélo musical à la mise en image statique, pas assez de numéros dansés et les organes vocaux de Kathryn Grayson et Howard Keel me laissent froid.Ava Gardner disparait au bout de 10 minutes :( pour réapparaitre en déchet alcoolisé en fin de film.Je me console un peu avec la célèbre chanson Old man river, mais le festival de faux raccords est indigne d'un film de ce budget.
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