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Portraits

jean epstein partie 3 : poèmes bretons

Rupture, une page se tourne. L'Aventure des Films Jean Epstein se termine avec La Chute de la maison Usher. Le cinéaste n'accompagne même pas son film dans les salles, il est déjà parti, il est déjà ailleurs. Il gagné la Bretagne et c'est sur ses îles qu'il va entamer la dernière étape de sa carrière, la plus belle.

A Paris, c'est l'impasse. Malgré les semi succès de Mauprat et de Six et demi, onze, Epstein n'a fait que s'endetter, qui plus est en son nom propre, Les Films Jean Esptein n'étant pas une société mais un fond de commerce en son nom. Après la réalisation de La Chute de la maison Usher, c'est près de deux millions de francs qu'il doit à ses créanciers. Qui plus est,ses derniers films n'ont aucun écho auprès du public. Il écrit à Abel Gance peu après la sortie de La Chute de la maison Usher : « l'impression produite à la générale m'a paru très bonne, mais d'après un coup de téléphone que j'ai donné hier soir, le Studio 28 n'en reste pas moins à moitié vide. Je suis inquiet ». Epstein sent qu'il n'est plus en phase avec les spectateurs et que même les cinéphiles endurcis ne portent qu'un intérêt poli à son travail. C'est ainsi qu'il décide de quitter Paris et de se tourner vers un cinéma tourné hors les murs des studios et quasi documentaire. Des productions légères qui lui permettent de s'affranchir complètement du poids de la production classique des films mais aussi d'élargir son champ d'investigation et d'expérimentation.

C'est un mouvement extrêmement rare chez un cinéaste que de quitter le confort des studios pour tourner en décor réel, presque en direct. Epstein cherche une terre vierge de cinéma, un territoire où la pression de l'industrie ne se ferait plus sentir. Cette terre se sera la Bretagne...


 

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Par Olivier Bitoun - le 7 juillet 2014