
Une affaire d'hommes
DVD - Région 2
LCJ Editions
Parution : 17 février 2021
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Belle idée de la part de LCJ de nous proposer des films des années 80 devenus aussi rares que celui-ci, d’autant plus quand ils sont de cette qualité et qu’on attendait de pouvoir les revoir depuis de très nombreuses années. Le master proposé par l’éditeur n’est cependant pas flambant neuf : la copie n’est pas très stable, les contours sont grossiers, la définition un peu molle et la propreté laisse à désirer. Ceci étant dit, rien de rédhibitoire non plus si ce n’est pour ceux qui ne peuvent plus se passer de la haute définition. Beaucoup d’autres comme moi trouveront au contraire l’ensemble correct et les conditions de visionnage confortables ; il suffit de comparer cette copie aux extraits montrés au sein du supplément pour se rendre compte du gain qualitatif non négligeable. Pour résumer, il n'y a évidemment pas de quoi s’extasier mais il s'agit néanmoins d'une bonne opportunité pour pouvoir découvrir le film dans des conditions décentes.
Son
Une bande-son qui manque un peu de dynamisme et contenant aussi certains dialogues un peu sourds (mais je ne suis pas certain que ce petit défaut ne provienne pas du mixage d'origine) mais dans l'ensemble, cette piste sonore 2.0 reste claire et sans souffle.
Suppléments
Un seul supplément de 35 minutes est proposé : La petite Criminelle, entretien avec le réalisateur Nicolas Ribowski autour de son film "Une affaire d'hommes".
Il s’agit d’un entretien filmé en avril 2013 à Longchamp sur les lieux de tournage des séquences de vélo. Il s’inscrit dans une série de documentaires intitulée L'oeil du témoin présente : enquête sur le cinéma français. Avec un enthousiasme débordant, le sympathique réalisateur se remémore quelques séquences qu’il raconte précisément, ce qui pourra être préjudiciable à ceux n’ayant pas encore visionné le film. Il évoque l’heureuse préparation du film avec Georges Conchon dans la propriété de ce dernier durant l’été 1980, les demandes faites à Vladimir Cosma pour la composition d’une musique « diabolique » en se remémorant certains scores de Bernard Herrmann, sa participation dans les coulisses à un Tour de France dans les années 70 à l’époque Bernard Thévenet et Cyril Guimard, la genèse du film qui aurait dû avoir - s'il avait été libre - Gérard Depardieu dans le rôle du commissaire, sa joie de voir Claude Brasseur non seulement accepter d’endosser l'imperméable du flic mais aussi de demander à être coproducteur... Mais là où Nicolas Ribowski nous surprend le plus arrive en toute fin d’entretien, dans la partie nommé impressions de tournage. A ce moment-là, il parle sans détour de sa conception du cinéma et du fait de garder de mauvais souvenirs de la partie tournage, ce qui est assez rare d’autant plus qu’il reste fier et content du résultat final : « J'ai eu froid sur ce film […] Je n'étais pas content d'être là ; je n'avais pas l'énergie du film […] Quelque chose a moyennement fonctionné [...] J'avais usé une forme d'énergie en étant témoin de l'écriture du scénario ; au tournage, je n'étais pas en forme, je n'étais pas content. » Et de conclure en disant que ce n’était pas bien grave puisque « le tournage n'est qu'une formalité, c'est le montage et l'écriture qui donnent vie au récit […] La grande force du cinoche c’est le montage. » Un bonus très intéressant sur une certaine conception du cinéma par un homme peu connu mais qui force la sympathie.