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Test dvd
Image de la jaquette

Nous ne vieillirons pas ensemble

DVD - Région 2
Gaumont
Parution : 1 mars 2008

Image

Excellente restauration, tant côté copie (master nickel, couleurs parfaites) que numérisation (excellente définition, compression discrète). Le film est en 1.66, compatible 16/9, et confirme tout le bien que l'on peut penser des autres films réunis dans les deux coffrets Pialat proposés par Gaumont, éditeur épatant quand il se donne la peine de se pencher sur son patrimoine.

Son

Côté son, rien à redire, c'es net, précis, clair comme de l'eau de roche.

Suppléments

Le travail éditorial sur ces rééditions de l’œuvre intégrale de Pialat est au-delà de tout éloge.

Entretien avec Marlène Jobert : Vingt minutes d’entretien avec l’actrice qui me déclarait amèrement "de toute façon, il ne reste plus que moi." Dans cet autre entretien, Marlène Jobert revient en particulier sur sa découverte du scénario.

La Camargue, court-métrage (1966) : De longues séquences de Nous ne vieillirons pas ensemble ont lieu en Camargue. Pialat en écrivant son récit est revenu sur ce lieu où il tourna ce documentaire d’actualité l’année où il se sépara définitivement de Colette. La Camargue est le seul western jamais tourné par Pialat. Quelques photos superbes de la région où Pialat semble chercher un souffle d’inspiration fordienne. Ce souffle, il le fera respirer totalement dans La Maison des Bois (Les deux cinéastes ont plus d’un point commun). Ni le texte lu ni les commentaires n’ont été écrits par Pialat.

Extrait de Pour le Cinéma (1972, archives INA) ; scènes coupées commentées par Maurice Pialat, Jean Yanne et Macha Méril : Pialat explique avoir voulu coupé quelques scènes pourtant très réussies, dont une qu’il considérait comme "la meilleure…de la séquence" parce qu’elle déséquilibraient le film ou n’avaient rien à voir avec le sujet. En fait, une scène magnifique dans la voiture où Yanne s’excuse dans un premier temps à Catherine d’avoir touché son sexe la veille au soir pour vérifier si elle n’avait pas couché avec un autre. Puis quand il s’est excusé, il recommence à la harceler de questions. La scène est superbe et très peu montrée dans les films. Yanne explique que c’est un geste très narcissique que de regarder les films dans lesquels on a tournés.

Extrait de Vive le Cinéma (1972 ; Archives INA) : Commentaires de François Trufaut sur le scénario. Truffaut produisit le premier long métrage de Pialat L’Enfance nue qu'il décrit ici comme une œuvre "unique et superbe". Durant cet entretien, celui que Pialat surnommait "Le petit jockey" et dont il admira Fahrenheit 451 (qu’il devait écrire) et l’attitude face à la maladie, commente le scénario avant de se rendre à la projection du film. Il parle d’un scénario qui était un véritable roman mais aussi du plus beau scénario qui lui ait été donné à lire. Il admire que l’on "y montre des choses jamais dites". Puis Truffaut va voir le film. A la sortie de la projection, il commente "c’est un film magnifique". Il a visiblement l’air très ému. A noter que Pialat a toujours voulu se démarquer de ses contemporains de La Nouvelle Vague et c’est Truffaut, considéré comme un chef de file, qui en fit souvent les frais.

Conversation avec Lucien Bodard, André Labarthe, Marie Cardinal et Maurice Pialat : toujours un extrait de Vive le Cinéma.
Autour d’une table, dans un restaurant enfumé, et devant quelques ballons, Pialat écoute sagement Bodard commenter élogieusement son film. Puis le cinéaste influe son malaise en pointant du doigt devant l’assemblé sa propre médiocrité et en refusant les interprétations fumeuses de Marie Cardinal et André Labarthe. Pialat explique avoir voulu pousser un cri pour réveiller ses contemporains et leur montrer toute leur cruauté.

Par Frédéric Mercier - le 28 février 2007