
Les Proies du vampire
DVD - Région All
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Son
Suppléments

1) Play : pour voir le film immédiatement.
2) Subtitles : "on" pour choisir la version mexicaine originale sous-titrée anglaise / "off" pour une v.o. mexicaine (parlée espagnol, par conséquent) pure.
3) Chapters : il est divisé en 2 x 6 = 12 sections illustrées et sonorisées par la musique du film. L’ensemble est beau et bien présenté.
4) Suppléments : ils sont divisés en 3 sections :
a) English version : version anglaise. On ne pense pas que le dvdphile français aura besoin de cette option mais elle est disponible à cet endroit et non pas, assez curieusement, dans une rubrique "langage" générale.
b) Photo-Novel : The Vampire Coffin : "Roman-photos : Le cercueil du vampire". Remarquable document puisqu’il s’agit d’un photos-roman composé de près de 110 photogrammes N.&B. de El ataud del Vampiro [inédit en France] (Mexique, 1959) de Fernando Mendez. Film invisible en France et dont nous découvrons avec ravissement le scénario et la structure sur ces images de qualité moyenne, dont les bulles espagnoles sont traduites en anglais, mais qui sont l’unique trace de la suite du film de 1957. On constate que Robles interprète à nouveau le comte Lavud et que Salazar et Ariadna Welter reprennent aussi leurs rôles respectifs. Le scénario est digne des films d’Erle C. Kenton de 1945 (on ne vous en dit pas plus afin de vous laisser intacte la surprise visuelle) et on ne souhaite qu’une chose, après avoir visionné ce document passionnant : que Pete Tombs, le directeur de Mondo Macabro, retrouve un jour une copie de ce film et le distribue !
c) Play Documentary : Mexican Horror Movies : Documentaire vidéo sur le cinéma fantastique mexicain (durée : 21’10’’ – en 16/9) absolument passionnant pour qui comprend l’anglais parlé sans sous-titre, naturellement. Composé d’un montage de deux entretiens avec Ignacio Duran, directeur de l’Institut de la Culture Mexicain, et le critique anglais David Wilt qui rédigea le § Masked Men and Monsters : Mexico pour le livre de Pete Tombs, Mondo Macabro – Weird & Wonderful Cinema Around the World, Titan Books, Londres Octobre 1997, pp. 136-148 (livre qui donne son titre à ce label DVD aussi dirigé par son auteur), et de nombreux extraits de films aux formats divers, de fragments d’affiches, de photos d’exploitation. On y brosse l’essentiel de ce que tout cinéphile doit savoir pour comprendre l’histoire culturelle et industrielle du cinéma mexicain fantastique, avant comme après le film de Mendez qui en est le chef-d’œuvre. Le cinéma "grand public" mexicain avait connu son âge d’or en 1940-1953. Puis il connut une crise relative de fréquentation et les 2.000 à 3.000 cinémas du pays commencèrent à voir leurs encaissements diminuer. Certains producteurs indépendants comme l’ancien acteur populaire Abel Salazar (un peu le William Powell mexicain, nous dit-on) eurent l’idée d’acclimater l’ambiance des films fantastiques de l’Universal des années 30-39 au Mexique de 1955-1960. German Robles, acteur de théâtre classique, immortalisé par son rôle, déclarait : "J’ai joué ce rôle pour manger.". Quant à Mendez, devenu aujourd’hui un auteur-culte, non seulement auprès des jeunes cinéphiles mexicains mais encore auprès des cinéphiles fantastiques du monde entier, il fut objectivement considéré par ses collègues de l’époque comme sacrifié par ses producteurs sur l’autel du commerce alors même qu’il livrait l’œuvre d’art cinématographique la plus belle de toute l’histoire de leur cinéma national ! On évoque ensuite quelques perles rares comme El Baron del Terror [The Brainiac / inédit en France] (Mex. 1961) de Chavo Urieta, La maldicion de la llorona [The Curse of the Crying Women / inédit en France] (Mex. 1961) de Rafael Baledon, etc. Vers la 12’ commence la narration de la saga des Santo, l’enmascarado de plata d’abord héros de bandes-dessinées puis personnage de films : on lui fit combattre tous les personnages de l’âge d’or de 1931-1939 : vampire, momie, loup-garou, médecins fous jusqu’aux environs de 1970, période où un Santo fut significativement retitré El vampiro y el sexo afin de revigorer la série. Elle disparut néanmoins des écrans avant un come-back dopé aux effets spéciaux numériques en 2001. Santo ne peut pas mourir : il fait indéniablement partie de l’âme mexicaine. Enfin, un regard sur la génération des années 1970 permet de redécouvrir ce que fut, entre autres, La Mansion de la locura [Le système du Dr. Goudron et du Professeur Plume] (Mex. 1972) de Jose Luis Moctezuma - adapté d’Edgar A. Poe, un film authentiquement surréaliste et sans grand rapport avec ce que faisait Roger Corman quelques années auparavant puisque Moctezuma était collaborateur de Fernando Arrabal et Alejandro Jodorowsky ! Enfin une triste conclusion : la nationalisation du cinéma mexicain au début des années 1980 semble avoir tué toute velléité dans l’œuf, à l’exception de l’immortel Santo qui renaît de ses cendres avec une belle vigueur en 2001 – avec trucages numériques et confortable budget !