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Test dvd
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La Propriété, c'est plus le vol

DVD - Région 2
Tamasa
Parution : 21 octobre 2014

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La facilité, pour nous, serait de dire que La Propriété c'est le vol a remporté, en 2013, le Venezia Classic Award du "meilleur film restauré" au Festival de Venise 2013, ce qui en soit offre la garantie d'une restauration de qualité. Précisons tout de même les choses : la restauration numérique du film, réalisée par le Musée National du Cinéma de Turin et la Cinémathèque de Bologne, a été réalisée à partir d'un scan 4K du négatif original, la restauration en elle-même étant réalisée à 2K dans les locaux de L'Immagine Ritrovata, à Bologne, en 2013 (ce qui, là encore, est plutôt de l'ordre du gage de professionnalisme). Et indéniablement, cette restauration est une réussite : le master est tout bonnement immaculé, et aussi bien la restitution de la colorimétrie particulière du cinéma transalpin des années 70 que la gestion du grain s'avèrent ici tout à fait satisfaisantes.

Permettons-nous tout de même deux menues remarques, peut-être davantage destinées à l'éditeur qu'au laboratoire :

premièrement, on peut se demander pourquoi une restauration aussi récente, saluée par des professionnels, n'a pas les faveurs d'une édition HD. Autrement formulé, pourquoi se donner le mal de numériser à 4K si c'est, au final, pour devoir se contenter de la SD ?

deuxièmement, on a été particulièrement surpris de constater une stabilité franchement pas toujours optimale du master, notamment lors des plans en mouvement (et il y en a, chez Elio Petri), certaines captures faisant même apparaître localement un "effet de peigne" du plus vilain effet (voir galerie de captures) ! C'est le seul bémol que l'on peut émettre sur cette édition, mais il est de taille !

Son

Contrairement à ce qu'indiquent certains sites de vente, le disque ne propose que la version originale italienne (manifestement post-synchronisée, comme beaucoup de films italiens de l'époque) en Dolby Digital 2.0.

Celle-ci s'avère tout à fait convenable, ménageant un bon équilibre entre la partition d'Ennio Morricone, les aboiements des comédiens et les sons d'ambiance. Le rendu général est souvent un peu sourd, mais cela participe au style direct du cinéaste.

Suppléments

Les suppléments figurant sur le disque sont assez anecdotiques, entre la bande-annonce de la ressortie salles de février 2014, une (petite) galerie d'images (captures du film + affiches) et les filmographies (partielles) d'Elio Petri, Ugo Tognazzi, Flavio Bucci et Salvo Randone.

Un complément plus conséquent au film peut-être trouvé dans le livret glissé à l'intérieur du boîtier, qui retranscrit un entretien mené par Jean A. Gili avec Elio Petri, dans lequel ce dernier revient en détail (mais avec moult digressions) sur ses intentions, le propos du film ou sa réception critique italienne. Il est juste dommage qu'il ne soit nulle part précisé dans le livret les détails de cet entretien, mais nous pouvons formuler l'hypothèse (puisque l'on retrouve une très grande partie des réponses de Petri dans le numéro 31 de la revue Ecran, en décembre 1974) que l'entretien a été réalisé à Rome en octobre 1973 (donc avant la sortie française du film) et provient du recueil signé Jean A. Gili et édité par la Faculté de Lettres de Nice en 1974 sous le titre Elio Petri.

Par Antoine Royer - le 27 octobre 2014