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Test dvd
Image de la jaquette

Journée noire pour un bélier

DVD - Région 2
Le Chat qui Fume
Parution : 19 janvier 2016

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L'édition française a, depuis la disparition du très regretté Neo Publishing en 2010, perdu beaucoup d'opportunités concernant la parution de films de genre italiens en DVD (et aujourd'hui en Blu-ray). Heureusement, quelques éditeurs indépendants courageux parviennent encore à offrir quelques miracles. C'est le cas des très méritants Artus, The Ecstasy of Films ou encore Le Chat qui Fume. Ce dernier a d'ailleurs frappé un grand coup durant le deuxième semestre 2015 en offrant l'un des plus beaux fleurons de l'édition Blu-ray actuelle avec l'immense giallo Le Venin de la peur de Lucio Fulci, une véritable merveille qui, hélas pour les retardataires, s'avère désormais épuisé. Prévu à environ 1 000 exemplaires, l'édition a très vite disparu des enseignes. Le film était merveilleusement servi par une édition HD extrêmement réussie, tant techniquement que matériellement (grâce à un packaging de haute tenue).

Alors que The Ecstasy of Films a, en fin d'année, édité le très méconnu et très beau Qui l'a vue mourir ? en DVD (à notre avis bien supérieur au film Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg, auquel on le compare souvent), Le Chat qui Fume sort à nouveau les griffes en offrant deux autres gialli, uniquement en DVD cette fois-ci. Il semble malheureusement que nos petits éditeurs français ne puissent dépenser à l'envie sur des transferts HD très difficiles à rentabiliser (là-dessus, le très lucratif et actif éditeur Arrow, en Angleterre, demeure un mystère sur le plan de la viabilité économique). A cela il faut néanmoins ajouter que le public français montre peu d'entrain à s'intéresser au cinéma de genre italien - ce qui est bien dommage - et que ces sorties s'adressent donc à un public de niche.

Journée noire pour un bélier était déjà sorti en DVD chez Blue Underground aux USA et chez Editoria Elettronica en Italie, dans des transferts sensiblement similaires. C'est-à-dire très bons. Sans pouvoir se fendre d'une restauration poussée, Le Chat qui Fume offre cependant un transfert de meilleure tenue, relativement bien nettoyé, plus stable et dans l'ensemble plus fidèle aux choix chromatiques voulus par le directeur de la photographie à l'époque. Les noirs sont plus convaincants et vraiment profonds, permettant de fait aux couleurs de ressortir avec un vrai gain au niveau des contrastes. On notera une compression peut-être un peu aléatoire, mais à dire vrai peu aidée par la très granuleuse copie dont est tiré ce transfert numérique. De fait, le grain cinéma est assez bien respecté (un vrai "plus"), mais cela a pour effet d'être assez mal supporté par les scènes très claires (notamment celles de jour). En comparaison, les scènes nocturnes et sombres sont remarquablement belles. En outre, il subsiste un côté "brut" chez cette copie qui n'est pas fait pour nous déplaire, avec une image globalement dynamique et assez "vivante", chimiquement parlant. Du très beau travail qui devrait satisfaire le cinéphile intéressé.

Son

Il y a le choix entre la version française mono (anecdotique, même si l'on sait que les petits éditeurs mettent toujours un point d'honneur à retrouver des VF en bon état) et la version originale italienne. Cette dernière ne siffle pas, possède une excellente assiette entre les graves et les aigus, et ne souffre d'aucune saturation. Ainsi, il ne sera pas nécessaire de pousser le volume de votre installation afin de profiter d'un spectacle tout à fait envoûtant. Les sous-titres français disponibles sont escamotables, ce qui rendra cette édition évidemment plus intéressante pour les amateurs francophones. Ils sont clairs, discrets et relativement bien traduits (avec très peu de fautes d'orthographe).

Suppléments

Dans la section suppléments, nous trouverons la bande-annonce du film, mais aussi celles du Venin de la peur et de L'Affaire de la fille au pyjama jaune (celui-ci sortant conjointement au film qui nous intéresse en ces lignes).

L'éditeur nous offre également un entretien avec Vittorio Storaro (l'un des plus illustres directeurs de la photographie italiens, qui a notamment oeuvré sur ce film) et la star Franco Nero. A noter que l'acteur est toujours aussi intelligent et sympathique. L'ensemble est généralement très intéressant, même si l'on aurait aimé un montage plus dynamique. Mais le document reste rare et précieux. Voilà en tout cas un bonus tout à fait estimable, pour une édition à saluer.

Par Julien Léonard - le 22 janvier 2016