Dersou Ouzala

Cette édition DVD sortie début 2022 propose le même master que celle éditée en... 2012 par Potemkine. C’est dire la déception qui peut poindre, sans même évoquer le manque d’un Blu-ray ou d’une version restaurée 4K (une version Blu-ray est semble-t-il disponible à l'étranger, chez d’autres éditeurs). Pas de nouvelle restauration donc, et malheureusement une image de bien piètre qualité. La définition est parfois si faible qu’on aura du mal à distinguer certaines scènes, notamment nocturnes. Bien que le film ait été tourné en 70mm, la copie proposée ne permet en aucun cas de profiter de la splendeur du territoire filmé par Akira Kurosawa. Les couleurs sont fades, délavées, les contrastes inexistants. Si l’on peut aisément comprendre les quelques défauts de type rayures, griffures ou encore images vacillantes, on distingue également des défauts d’encodage vidéo. La copie est non seulement très loin des standards de l’époque, mais elle est aussi proposée au prix d'un Blu-ray (19,90 €) ! On se consolera en se disant que la précédente édition était épuisée...

Même constant concernant la piste son. Celle-ci n’a pas subi de restauration spécifique et n’offre pas une qualité à la hauteur de ce qu’on serait en droit d’attendre. La déception est néanmoins mois forte pour nos oreilles, puisque Dersou Ouzala n’est pas le film le plus bavard de Kurosawa. Les dialogues restent tout de même assez clairs. On peut constater que la dynamique est modérée et que la piste est composée de nombreuses impuretés. « L’ambiance » de la Taïga est complètement effacée par la présence de la musique, mettant en lumière un mixage très daté.

Les suppléments sont, eux aussi, similaires à l’édition de 2012.

Commentaires Charles Tesson (22 min)
Toujours à son poste de Délégué général de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2022, Charles Tesson est également connu pour avoir été rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Son analyse enregistrée il y a dix ans ne semble pas avoir pris une ride tant le critique et historien du cinéma développe une pensée très structurée et complète en peu de temps. Introduisant d’abord l’œuvre au sein de la longue carrière de Kurosawa et évoquant sa paternité (une coproduction russo-japonaise), Charles Tesson fait ensuite le lien avec certains des grands thèmes du réalisateur japonais (relations entre les hommes, puissance de la Nature). Tissant des rapports bienvenus avec John Ford, notamment, Tesson évoque longuement la relation entre l’explorateur Vladimir Arseniev et Dersou Ouzala, le sujet central de l’œuvre.

Images d’archives du tournage (4 min)
Des archives en forme de making-of, avec la présence d’Akira Kurosawa et son équipe technique. Trop court pour avoir un réel impact après le visionnage, il permet de voir le réalisateur souriant et concerné et d’apercevoir l’ampleur du projet.

Images d’archives de l’explorateur Vladimir Arseniev (1 min)
Un supplément assez anecdotique, tant par sa durée trop courte que pour les images proposées (l’explorateur Arseniev de retour d’exploration).