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Test blu-ray
Image de la jaquette

Willie Boy

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 17 février 2020

Image

Sidonis réédite aujourd'hui Willie Boy en Blu-ray, après son édition DVD sortie en 2007 puis repressée en 2009 et 2010. Malgré un ensemble finalement honnête, le transfert ne pourra tromper les plus observateurs sur son ancienneté. En fait, l'image nous a semblé très proche de la source utilisée pour le DVD de 2010 : il est possible que ce master HD fourni par Universal ne soit en fait qu'une remasterisation du scan de l'époque, auquel on aura appliqué quelques corrections plus récemment : léger nettoyage numérique, réajustement et correction du ratio 2.35 et de la colorimétrie. Si la copie se montre assez stable et (donc) très propre, la technologie limitée du scan HD se ressent cependant dans le piqué un peu fragile (qu'on pourrait confondre avec une accentuation des contours) et un niveau de détail que l'on qualifiera de moyen. On notera quelques plans en nuit américaine plutôt doux, avec un trait légèrement dédoublé : ce n'est pas un souci de tirage de pellicule ou de mauvaise mise au point, mais une conséquence (assumée par le directeur photo Conrad Hall) d'un choix de filtre au tournage. Par contre, la patine argentique perd beaucoup en passant au Blu-ray puisque, hormis les scènes nocturnes où il réapparaît un peu plus, le grain a été très nettement atténué, donnant parfois presque l'impression d'un aspect cireux sur certains visages en gros plan : un dégrainage choisi selon nous au moment de la fabrication du master et non la conséquence d'un encodage maladroit (bien au contraire puisque le débit vidéo est très confortable). L'étalonnage est plutôt agréable, avec des contrastes équilibrés et une colorimétrie assez bien saturée - mais qui, en observant bien, tire aussi un peu sur le magenta, ce qui a parfois tendance à atténuer les nuances...

comparatif DVD Sidonis (2010) vs. Blu-ray Sidonis (2021) : 1 2 3 4 5 6 7

Son

Les pistes audio sont de bonne qualité, avec un petit avantage logique pour la VO. Le mixage est équilibré et bénéficie d'une bonne ouverture et d'un spectre large jusqu'à des basses fréquences palpables. L'ensemble a été profondément nettoyé, il ne subsiste pas de traces d'usure (les voix sont claires, sans sifflantes ou saturations). On ne relève pas de souffle particulier, hormis très légèrement durant quelques prises en son direct. La version française d'époque est aussi très convenable, sans craquements intempestifs, au pire un léger souffle presque imperceptible. Un tout petit peu moins gâté en basses, le rendu montre lui aussi un bon équilibre malgré des voix légèrement trop présentes. Notez que la VF est incomplète, certains passages signalés comme "perdus" sont présentés en VOSTF.

Suppléments

Commentaire audio 
Sidonis reprend un supplément de l'édition américaine Kino Lorber (2019) avec ce commentaire audio de l'acteur/réalisateur cinéphile Pat Healy et de l'historien du cinéma Jim Healy, programmateur d'une cinémathèque et d'un festival dans le Wisconsin. Curieusement, le commentaire est à la fois proposé au choix en VO non sous-titrée ou en VF, avec une traduction lue. Ils reviennent sur les différences entre Willie Boy, l'un des premiers "anti-westerns", et les récits plus ou moins vérifiés de cette dernière chasse à l'homme de l'Ouest, dont le livre très romancé qui en a été inspiré. Ils évoquent le travail naturaliste du directeur photo Conrad Hall, "en rupture totale" avec ce que pratiquait Universal à l'époque. Il parlent entre autres des différents acteurs qui ont été pressentis pour le rôle de Willie Boy (dont un certain Alain Delon!), des relations tendues entre Robert Redford et le réalisateur Abraham Polonsky, ou les difficultés rencontrées par le studio pour sortir ce film loin d'être tout public. Une mine d'information sur le film et ses participants, un excellent bonus.

Sidonis propose ensuite les suppléments produits pour le DVD de 2007 :

Présentation de Bertrand Tavernier (21 min - SD)
Bertrand Tavernier a côtoyé Abraham Polonsky lorsqu'il était encore attaché de presse. Passionné par la chasse aux sorcières qui sévit à Hollywood au début des années 50, à laquelle il consacra notamment un conséquent chapitre de son livre Amis américains, Tavernier devenu cinéaste commença même à développer un scénario avec lui sur ce sujet, projet qui n'aboutit pas mais se concrétisa plus tard, en d'autres mains (La liste noire d'Irvin Winkler). Ce module est donc, pour Bertrand Tavernier, l'occasion de parler de l'homme Polonsky, du scénariste autant que du cinéaste, notamment à travers son second film, Willie Boy. Tavernier insiste d'abord sur ce que le film n'est pas, et analyse ensuite un western dépouillé, "tout en muscles", qui empêche le spectateur de s'évader d'une histoire riche en détails réalistes, non soulignés et fulgurants. Willie Boy est un regard sur l'Amérique vu par le prisme du mythe et de son traitement, par un réalisateur qui s'en tient à distance, et qui se démarque ainsi d'un John Ford, par exemple.


Willie Boy, la solitude des bannis (24 min - SD)
Un module à quatre voix, forme relativement rare dans les suppléments de Sidonis malgré son efficacité. Le journaliste Eddy Moine, le critique et cinéaste cinéphile Jean-Claude Missiaen, et les historiens Jean-Louis Leutrat et Suzanne Liandrat-Guigues reviennent sur Willie Boy qui marqua, après 17 ans de silence, le retour d'un grand scénariste blacklisté. On évoque les grandes lignes de son parcours et quelques anecdotes de tournage, comme le rapport "conflictuel mais productif" entre Polonsky et son directeur de la photo Conrad Hall. Les quatre spécialistes parlent du casting et analysent surtout le film, louent son dépouillement et son scénario nuancé, loin du manichéisme potentiellement attendu, où se remarque une vision peu idyllique des indiens et une certaine ambiguité générale des personnages. Willie Boy  participe aussi à la vague des westerns sortis dans les années 60 qui revisitaient l'Histoire de l'Ouest. On conclue sur l'accueil réservé du public, à l'époque, malgré un accueil critique soutenu, notamment en France.

Bande-annonce (2 min 45 s - SD - non sous-titré) qui insiste bien sur les faits réels qui ont inspiré le film.


En savoir plus

Taille du Disque : 31 780 930 536 bytes
Taille du Film : 28 621 363 200 bytes
Durée : 1:37:39.895
Total Bitrate: 39,07 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,83 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28839 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2057 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1709 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2004 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1850 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 1,689 kbps
Subtitle: French / 16,650 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 27 octobre 2021