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Test blu-ray
Image de la jaquette

Voyage à deux

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 11 mars 2020

Image

Le master proposé par Wild Side dans cette édition collector part de la même source ayant servi aux Blu-ray anglais et américains, sortis respectivement en 2015 et 2017. Sachant que cela n’est pas toujours le cas lors de la restauration de films américains, il est plaisant de constater que le grain d’origine a été conservé, accentuant l’aspect organique de l’image. Globalement, la restauration est de qualité puisqu'on ne constate pas de tâches, griffures ou autres défauts, tandis que l’étalonnage rend hommage aux superbes couleurs du film de Donen. Notons d'ailleurs que Wild Side semble reprendre la restauration d'origine sans retouches, là où les Blu-rays anglo-saxons n'ont pu s'empêcher de revoir l'étalonnage, atténuer une nuance un peu verdâtre en réchauffant légèrement les carnations. Pour finir, l’image est plutôt stable et l’encodage réussi.

comparatif Blu-ray Eureka (2015) vs. Blu-ray Wild Side (2020)1  2  3  4  

comparatif DVD Carlotta (2005) vs. Blu-ray Wild Side (2020) :   1  2  3  4

Son

La version originale anglaise est disponible en stéréo. Les dialogues du film, très vifs et rapides, sont très nets et propres, les deux pistes étant plutôt stables. La magnifique partition de Henry Mancini profite, elle, d’une belle dynamique permettant de bonnes nuances musicales selon les scènes et un équilibre avec les dialogues. L’édition propose aussi une piste française stéréo de bonne facture.

Suppléments

Commentaire audio du réalisateur Stanley Donen
Enregistré au début des années 90 alors que Stanley Donen est au crépuscule de sa carrière, le réalisateur revient avec plaisir sur ce film. Il se souvient de sa rencontre et collaboration avec le scénariste Frederic Raphael, ainsi que de l’importance des deux acteurs principaux, Audrey Hepburn et Albert Finney. Pour le réalisateur américain, les deux sont très complémentaires et Hepburn réalise la meilleure prestation de toute sa carrière, notamment en se libérant des contraintes de son image. Inspiré de la vie personnelle de Raphael, le film sera tourné intégralement ou presque en extérieur. Donen, pour qui c’est une première, voyait cela comme un avantage mais il découvrira rapidement les problématiques liées à ce choix. Il n’est pas avare en détails sur la production et notamment en anecdotes de tournage sur certaines scènes où les comédiens étaient, en voiture, livrés à eux-mêmes. Donen explique également que malgré la temporalité particulière du long-métrage, toutes les séquences du couple sont vécues au présent. Pour le réalisateur, c’est justement le fait de raconter une histoire d’un mariage à problèmes qui rend le film intéressant. À travers ses explications, Donen dévoile en partie sa vision du cinéma. Pour lui, il est difficile de faire un film avec des dialogues faisant ressentir des émotions. Le cinéma muet était très stylisé et s’éloignait de la réalité car les acteurs ne parlaient pas. Selon Donen, il est difficile depuis l’apparition du parlant de trouver une histoire qui à la fois ressemble et s’éloigne de la réalité... Si ce n’est peut-être la comédie musicale ?

Carnets de route (36 min - 1080i)
Dans un très bon Français, le scénariste Frederic Raphael, récompensé pour le scénario de Darling en 1965, se remémore sa rencontre avec Stanley Donen. Ce dernier, pour Raphael, est un homme généreux et intègre qui sait reconnaître le talent des autres et avec qui il est agréable de collaborer. Raphael, à l’époque, demande une totale indépendance pour écrire le scénario en seulement quelques jours. Donen est tout de suite convaincu. Raphael explique que le film est très inspiré de sa propre vie. C’est sa vision de la France que l’on voit dans le long-métrage, pour lui la France était le Sud et rien d’autre. C’était une complète invention. Si le casting de Finney change le caractère et le personnage de Mark, et si Raphael se verrait bien apposer quelques changements ici ou là, il reste convaincu de la bonne qualité du script et du film de Donen, l’un des derniers grands films de Hollywood avant l’explosion la même année, 1968, avec la sortie de Bonnie and Clyde. Si de son aveu le scénario est à la fois essentiel et marginal, Raphael discute aussi le lien fort que les acteurs doivent avoir avec ce dernier et qu’ils ne doivent pas hésiter, eux aussi, à s’en dégager pour finalement mieux l’investir.


La Fin du voyage (16 min - 1080p)
Sean Hepburn Ferrer, fils d’Audrey Hepburn et de Mel Ferrer, très proche de sa mère jusqu’à sa mort (celle-ci décidera notamment d’arrêter sa carrière d’actrice à 38 ans pour se consacrer à sa famille) parle de l’expérience de sa mère Audrey Hepburn sur le tournage, raconte son professionnalisme et son attachement à des valeurs simples et une vie comme les autres. Très proche de Donen ou Wilder, elle savait qu’il était important de mener une vie ancrée dans la réalité. Sean Hepburn Ferrer, très jeune à l’époque, garde des souvenirs contrastés du film puisque c’est à cette même époque que ses deux parents se séparent.

La Mode et le Style (29 min - 1080i)
La chef-costumière Sophie Rochas, fille du grand couturier et parfumeur Marcel Rochas, raconte avec émotion sa rencontre avec un Donen très agréable et connaissant parfaitement son sujet et ses besoins. Très jeune à l’époque, 23 ans, elle doit collaborer avec Hepburn bien sûr, mais aussi avec des stylistes comme Paco Rabanne. Elle se souvient d’un tournage très heureux où la difficulté principale résidait dans la compréhension, par le vêtement, des différentes époques dépeintes par le long-métrage.

Récit de voyage (6 min - SD - 4/3)
Produit par Carlotta sur une précédente édition, ce petit bonus revient en images sur la carrière de Donen et son départ en Angleterre dans les années 50 avant la réalisation de Voyage à deux à la fin des années 60.


Virages de modes (11 min - SD - 4/3)
Alors que la collaboration mythique entre d’Audrey Hepburn et Hubert de Givenchy est mise en pause pour Voyage à deux, la garde-robe de l’actrice n’a peut-être jamais été aussi importante dans un film. C’est elle le fil chronologique de l’histoire alors qu’il est pointé avec acuité que seuls restent deux signes de « l’ancienne » Audrey, les lunettes et le sac Vuitton. De nombreux designers en vogue de l’époque vont travailler sur le film alors que Hepburn, 38 ans au moment du film, devra être rajeunie et donc porter les vêtements à la mode du moment. Ce sont les changements de style de l’actrice, qu’ils soient vestimentaires ou capillaires, qui font sens. Ces marqueurs temporels marquent aussi de manière très précise l’évolution d’une femme de ses 20 ans et ses premières rencontres amoureuses à ses premières années de mariage, la maternité, puis les quarante ans et le moment définitif de l’émancipation en tant que femme.

Bande-annonce (2 min 16 - SD)

Fragments d’un transport amoureux, par Adrienne Boutang et Marc Frelin (200 pages)
Le livret proposé par Wild Side est un modèle du genre. Proposant une mise en page très moderne, aux couleurs Swinging London collant parfaitement à Voyage à deux et Donen, il s’accompagne de nombreuses photos du film, d’images d’archives, de tournages ou publicitaires des protagonistes principaux du long-métrage. Débutant par la genèse du projet et donc la rencontre entre Frederic Raphael et Stanley Donen, tous deux Américains exilés en Grande-Bretagne. Les deux hommes, sur la même longueur d’onde, s’accorderont parfaitement et l’étape du scénario sera très vite validée. Côté casting, Donen pense rapidement à Hepburn, qui refuse d’abord ayant peur de ce personnage qui lui ressemble trop. Finney, recommandé à l’actrice par Peter O’Toole, sera son parfait pendant masculin. Néanmoins, son jeu sera quelque peu critiqué à l’époque. Adrienne Boutang et Marc Frelin continuent leur analyse en détaillant l’importance du vêtement dans le film de Donen et notamment le « style » Hepbun, véritable marqueur temporel à elle toute seule. Voyage à deux serait alors, avant tout, un portrait de femme. Celui de Joanna mais aussi d’Audrey Hepburn passant dans le film et aux yeux des spectateurs de l’éternelle femme enfant à une femme adulte. Au travers des 33 (!) tenues portées par l’actrice, le puzzle temporel du long-métrage trouve résolution. Les deux journalistes, très documentés, détaillent ensuite le complexe tournage en extérieur du film et la difficulté de trouver les lieux adéquats mais aussi de « trainer » le lourd équipement de l’époque ainsi que la totalité de la production durant un tournage qui durera pas moins de 5 mois. Enfin, rentrant dans une analyse plus théorique du film de Stanley Donen, les deux critiques insistent sur la dualité de l’œuvre entre expertise américaine et style européen. D’un genre difficile à définir, le film se nourrirait autant de la screwball comedy que du burlesque, notamment de par les effets visuels ou sonores utilisés par le réalisateur américain. Après avoir finement analysé le film sous toutes ses coutures, la contextualisation historique de la réception du long-métrage à l’époque de la sortie finit de valider la conception de ce livret, qui se pose comme un très bon complément à l’œuvre de Donen.

En savoir plus

Taille du Disque : 49,290,409,984 bytes
Taille du Film : 30,931,716,096 bytes
Durée : 1:51:11.623
Total Bitrate: 37.09 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,90 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28906 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2020 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1948 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1859 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0.013 kbps
Subtitle: French / 25.16 kbps
Subtitle: French / 37.649 kbps

Par Damien LeNy - le 16 avril 2020