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Test blu-ray
Image de la jaquette

Typhoon

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 15 mars 2022

Image

Nouvelle rareté asiatique proposée aujourd'hui par Carlotta, Typhoon a été restauré pour le Taiwan Film Institute en 2018. Les travaux ont été effectués en 2K par Warehouse Terrada (au Japon) à partir du négatif 35mm. Et, en effet, une grande partie du long métrage offre un rendu digne du 2K, à la précision palpable et suffisamment détaillée, même si les vingt-cinq premières minutes semblent montrer une sorte de légère accentuation des contours autour des zones contrastées, une impression qui disparaît heureusement assez vite. L'étalonnage se montre nuancé, avec une gamme de gris très agréable et des contrastes stables et plutôt maîtrisés (il y a bien des pulsations, parfois, mais elles apparaissent plus "lentes" et donc moins marquées). On signalera cependant des visages souvent un peu trop éclatants : une luminosité légèrement revue à la baisse n'aurait sans doute pas été de refus. La copie a été bien nettoyée, il reste très peu de traces d'usure (quelques rayures verticales discrètes). La patine argentique est par contre bien discrète, le grain est peu présent, un défaut natif de la restauration et non un quelconque souci d'encodage, toujours soigné avec les disques Carlotta.

On remarquera que le négatif n'a pas été le seul matériel utilisé pour cette restauration puisqu'une voire deux sources intermédiaires ont servi à compléter le négatif, l'équivalent de trois bobines peut-être trop dégradées par endroit ou tout simplement perdues. A partir de la 45e minutes et pendant 31 minutes, à cause de l'utilisation de ces éléments intermédiaires et non du négatif, on passe en effet à une image inférieure en qualité, d'abord en constatant une nette baisse de piqué pendant environ une bobine, puis un léger regain en définition où certaines textures sont alors un peu plus palpables. Pendant cette demi-heure qualitativement plus faible, le trait est plus épais, le niveau de détail est moins convaincant, tout comme la qualité des gris (bien moins subtils) et des contrastes (plus relâchés). On perd également en stabilité, avec des tremblements de cadre plus visibles et fréquents, ainsi que des pulsations plus marquées de luminosité.

Notez enfin que les bobines utilisées pour cette restauration ne comprennent pas les génériques d'origine, des éléments truqués qui n'ont pas été recréés à l'identique, comme cela peut parfois être le cas si le matériel a été retrouvé (cf. La Bataille d'Alger). Il n'y a donc pas de titrages au début ni de générique à la fin : les noms du casting et de l'équipe technique ont été ajoutés en 2018, après le film.

Son

Même si l'ensemble reste assez propre, la piste ne bénéficie pas d'un rendu tout à fait optimal, le son restant quand même assez couvert sur la longueur : un défaut qui n'a pas été amélioré, sans doute volontairement, par manque de moyens techniques pour ne pas rendre trop audible un léger souffle en arrière-plan. Cet aspect un peu couvert limite mécaniquement le niveau de détail, réduit la présence des ambiances, un peu moins palpables désormais, sans pouvoir masquer quelques saturations sur la musique ou les voix...

Suppléments


Passage du typhon (27 min - HD)
Docteure en études cinématographiques et spécialiste du cinéma taïwanais, Wafa Ghermani recontextualise Typhoon dans la production de l'époque, expliquant les caractéristiques d'un cinéma soumis à un "climat politique étouffant", pris en étau par la propagande et la censure, en même temps qu'il développe "une spécificité taiwanaise" de plus en plus affirmée par rapport au cinéma chinois, avec ses paysages qui ne sont plus "aux ordres du gouvernement" et des tournages dans la rue qui montrent une société plus réelle et contrastée. Elle raconte le projet Typhoon, un film "complètement original et très différent", notamment dans sa sensualité très incarnée, sa tension sexuelle rare, la critique subtile du "mâle triomphant", dans un paysage à la fois sauvage et emprisonnant, "le décor projeté" des tourments de cette nouvelle famille. Elle retrace le parcours du réalisateur Pan Lei, qui sera remarqué par la Shaw Brothers à Hong Kong grâce à Typhoon, et revient sur un casting "à la charnière" entre le cinéma d'après-guerre et les nouvelles stars des années 60. Wafa Ghermani présente ici un "ovni" qui a disparu des mémoires, balayé par l'arrivée de la couleur, et qui est aujourd'hui redécouvert...


Tempête sur Taiwan (6 min - HD)
Un court mais très bon module produit par la Cinémathèque Française en 2019, au moment de la présentation de Typhoon dans la rétrospective « Cinéma de (mauvais) genre taiwanais ». Wafa Ghermani, toujours elle, reprend certains arguments de la longue présentation précédente et résume assez bien les enjeux de Typhoon, film "inclassable" d'un cinéma taiwanais "si méprisé à l'époque". Elle revient sur le réalisateur Pan Lei qui "échappe aux catégorisations", et insiste sur l'étonnante liberté de ton, notamment "le débordement des élans réprimés" par cette femme frustrée qui rappelle Elizabeth Taylor dans La Chatte sur un toit brûlant. Une "heureuse échappée du carcan des représentations" et un "pied-de-nez" à l'image idéalisée de la Chine colonisatrice...

La restauration (2 min - HD)
Un avant / après nettoyage et étalonnage du scan 2K.

Bande-annonce 2018 (1 min 34 s - HD - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 34 877 775 014 bytes
Taille du Film : 27 343 980 096 bytes
Durée : 1:52:40.211
Total Bitrate: 32,36 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,76 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29765 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Chinese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1022 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 22,876 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 avril 2022