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Test blu-ray
Image de la jaquette

Trilogie optimiste de Dino Risi

BLU-RAY - Région B
M6 Vidéo
Parution : 3 octobre 2018

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S'il reste encore frileux avec ses films classiques en Blu-ray, M6 vidéo peut ponctuellement se réveiller, avec les honneurs. En plus de quelques tirs groupés remarqués (Les Aventuriers, Divorce à l'italienne, etc.), l'éditeur a pris l'excellente initiative de sortir cette trilogie optimiste réalisée par Dino Risi dans les années 50, dont le premier opus avait eu les honneurs d'un DVD en 2016. Les trois films sont présentés dans des qualités variables, allant du très bon au moyen, en fonction de l'ancienneté des restaurations. Celui qui sort très nettement du lot est le second film, Belles mais pauvres, qui a été restauré très récemment (par L'Immagine Ritrovata?) et qui possède l'image la plus irréprochable : stable, immaculée, avec des contrastes équilibrés, un beau noir et blanc et surtout une définition très convaincante, fine et détaillée, soutenue par une belle granulation qui n'a pas été éliminée. Vient ensuite le premier opus, Pauvres mais beaux, à la restauration un peu plus ancienne, aux défauts un peu plus visibles : légère instabilité du cadre et surtout aspect plus doux, au niveau de détail un peu moins vif. Restent la propreté des images et les contrastes bien gérés qui soutiennent une belle gamme de gris. Le grain est encore palpable mais il est plus épais et plus discret. Le troisième film, Pauvres millionnaires, est celui qui paraît le plus daté : l'image est plutôt charbonneuse et beaucoup moins subtile. Le trait est doux, le détail trop peu poussé, que ce soit dans les textures ou le rendu des hautes/basses lumières qui apparaissent très rapidement saturées. La gamme de gris est plus restreinte, le grain est très atténué. La copie est heureusement d'une grande propreté.

Un rendu parfois inégal mais plus qu'honorable dans l'ensemble : saluons l'effort de l'éditeur d'avoir proposé (à prix très abordable) ces trois classiques italiens dont la plupart étaient inédits en DVD en France. En espérant évidemment d'autres initiatives de ce genre...

Son

Sortis très tardivement en France (en 1970), la trilogie de Dino Risi n'a sans doute jamais été doublée, d'où la présence d'une unique piste italienne sur chaque titre. Le rendu sonore est plutôt bon pour les trois films : bien nettoyé, avec un spectre très clair, bon équilibre entre les voix et les ambiances, des sifflantes surtout présentes sur Pauvres mais beaux, et un très léger souffle sur les deux premiers titres.

Suppléments

Présentation de Jean-A. Gili (22 min - 1080i)
En complément de Pauvres mais beaux, M6 reprend le supplément de son DVD paru en 2016, avec Jean A. Gili. C'est toujours un véritable plaisir d'écouter l'historien du cinéma italien, qui resitue d'abord le film dans la production transalpine des années 50, époque où se développe la comédie en tant que "spectacle de la rue", observation de la société. Dino Risi et son regard "particulièrement affûté" font de Pauvres mais beaux un mélange de légèreté, entre peinture du contexte social et captation de l'air du temps. Jean A. Gili évoque la troupe du film, "la conjonction de talents" de l'équipe technique, avec certains noms prestigieux comme Tonino Delli Colli ou Mario Serandrei, et cette jeune génération d'acteurs débutants (Renato Salvatori ou Marisa Allasio, "une Bardot italienne") soutenue par des seconds rôles confirmés.


Pauvres mais beaux, les débuts de la comédie italienne (62 min - SD)
Interrogés par Lorenzo Codelli, directeur de la Cinémathèque de Frioul, en Italie, Enrico Vazina (scénariste et fils du réalisateur Steno), Marco Risi (réalisateur, comme son père) et Massolino D'Amico (auteur et fils de la fameuse scénariste Suso Cecchi d'Amico) évoquent le cinéma de Dino Risi qui fut définitivement lancé par cette trilogie. Pauvres mais beaux est un jalon décisif pour le cinéma italien : puisant dans le néo-réalisme, son ton inspirera des films comme Le Pigeon qui lanceront véritablement la comédie à l'italienne ("genre qui permet de réfléchir en s'amusant"). Au gré des analyses des trois films et de l'époque, ils parlent de leur jeunesse, de Marisa Allasio ("nouvelle sex bomb à l'italienne"... "comme un plat de pâtes"), de cette peinture des "jeunes du peuple" dans une Italie "naïve, confiante et optimiste", du décor romain ("une Arcadie choisie par nécessité"), des scénaristes Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa ("deux très grands intellectuels"), ou de Goffredo Lombardo, futur producteur du Guépard.

Les films sont également accompagnés de La trilogie romaine de Dino Risi, un livret de 24 pages signé, là encore, Lorenzo Codelli. Un texte très intéressant, plutôt bien documenté, qui cerne les raisons du "succès tellement énorme et imprévu" de ces petits films qui se sont adaptés aux transformations de la société et ont "réaffirmé l'optimisme euphorique d'un pays tout entier". Codelli analyse cette Rome populaire vue sous un nouvel angle, mais encore fortement soumise à la censure ministérielle ou religieuse (l'anecdote de l'affiche au "bikini impudique" qui déplut au Pape Pie XII). Codelli (comme Dino Risi), ne cache pas que le goût de la "sérialité" assumé par le producteur Goffredo Lombardo (le 3e volet sortira à peine quatre mois après le précédent!) donnera à partir du 2e film des oeuvres un brin dévitalisées, malgré quelques passages remarqués comme "le quadrille fougueux chorégraphié à la Mack Sennett" de Belles mais pauvres...

En savoir plus

Blu-ray 1 : Pauvres mais beaux

Taille du Disque : 37 917 822 556 bytes
Taille du Film : 31 190 507 520 bytes
Durée : 1:40:40.625
Total Bitrate: 41,31 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 37,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 37986 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1320 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 38,372 kbps
Subtitle: French / 39,486 kbps

Blu-ray 2 : Belles mais pauvres

Taille du Disque : 31 478 586 692 bytes
Taille du Film : 30 984 450 048 bytes
Durée : 1:38:43.291
Total Bitrate: 41,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 38,95 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 38955 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 842 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 42,057 kbps
Subtitle: French / 42,590 kbps

Blu-ray 3 : Pauvres millionnaires

Taille du Disque : 29 246 235 832 bytes
Taille du Film : 28 737 736 704 bytes
Durée : 1:31:35.250
Total Bitrate: 41,84 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 38,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 38940 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 847 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 40,745 kbps
Subtitle: French / 41,281 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 5 février 2019