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Tamasa poursuit, pour cette salve de films anglais, son exploration fructueuse du catalogue Studiocanal : inédit sous support numérique en France, ce film remarquable de Basil Dearden est ici proposé dans un master haute-définition de toute beauté, issu d'une version restaurée en 4K, qui avait déjà servi pour la sortie britannique du film, en septembre 2023, dans la collection Vintage Classics de Studio Canal.
Si la nature même du film, qui inclut des stock-shots ou des maquettes, induit une certaine hétérogénéité, avec certains plans de moins bonne qualité (voir captures 10 ou 18 dans la galerie ci-contre à droite) le rendu d'ensemble est plutôt très plaisant. Pour l'ensemble (quelques stries discrètes), la copie est propre et stable, mais c'est au niveau de la qualité de la définition ou de la gestion des contrastes, et notamment de la finesse du rendu des gris ou des noirs, que cette édition séduit.
Le grain est préservé, et aucun défaut manifeste d'encodage ou de retouche numérique hasardeuse n'est à signaler. Du beau boulot.
Son
Une seule piste sonore en version originale : là aussi, le rendu est de qualité, avec une clarté des dialogues et une certaine dynamique, en particulier lors des scènes en mer, batailles ou tempêtes. A noter, dans une collaboration avec la Région Bretagne, la possibilité de voir le film avec des sous-titres bretons. Que nos lecteurs bretons sautent sur l'occasion, car ils risquent au passage de découvrir un très beau film.
Suppléments
Dans le boîtier, un livret rédigé par Mélanie Boissonneau propose un texte intitulé "Fausses routes" (10 pages de textes illustrées de photogrammes ou d'affiches), qui commence par une présentation des studios d'Ealing, et se poursuit avec une identification des thématiques propres au cinéaste Basil Dearden, et notamment ce "monde d'après-guerre qui ne s'occupe pas de ses vétérans". Son attention se concentre ensuite toutefois sur le "troisième personnage" du film, le bateau du titre, ce qui lui donne l'occasion d'évoquer, de Charley Bowers à Titane, en passant par Christine, une petite "histoire des véhicules humanisés". Elle creuse ainsi la "piste fantastique", en saluant ainsi le caractère "inclassable" de ce film étonnant.
Sur le disque, l'unique supplément est L'Incursion fantastique (41' - HD), un module inédit d'analyse par Erwan Le Gac (monteur, mais aussi connu pour être le coéditeur, avec Rouge profond, de l'intégrale Midi Minuit Fantastique). Avant d'évoquer le contenu de l'analyse, un peu long mais très riche (indéniablement, à la fin, on a envie de voir plein d'autres films de Basil Dearden) et pertinent (même si l'anglais de l'intervenant est parfois aléatoire), on se permet de faire remarquer (ce n'est d'ailleurs pas la première fois dans les suppléments produits par Tamasa, et c'est quand même vraiment dommage) que la mise au point n'est pas faite sur l'intervenant mais sur l'arrière-plan, et que la prise de son n'est franchement pas optimale. Quitte à passer 41 minutes à regarder un supplément, autant qu'il soit techniquement convenable...
Après un historique des studios Ealing ("le plus vieux studio au monde encore en activité"), notamment centré sur la figure de Michael Balcon, il en arrive (au bout de 4'30") à la carrière de Basil Dearden (on apprend au passage l'origine du pseudonyme), dont Erwan le Gac débute la description avec The Bells go down (1943). Il évoque sa collaboration durable avec le directeur artistique Michael Relph, puis certains de ses premiers films, contribuant à l'effort de guerre mais teintés de thématiques fantastiques, et ce jusqu'au célèbre film collectif Au coeur de la nuit.
Au bout de 13'10", Erwan le Gac en arrive à Pool of London (1951), "film intéressant qui témoigne de ce que Basil Dearden et Michael Relph commencent à mettre en place", avec lequel il dresse déjà quelques ponts vers le film qui nous intéresse ici, dont l'analyse spécifique commence vers 16'30''. Il débute par l'évocation de la nouvelle de Nicholas Monsarrat dont le film est adapté, puis se lance dans un descriptif (un peu long) de l'intrigue, ponctuée d'assez nombreux commentaires sur les comédiens, parmi lesquels certains seconds rôles marquants de l'histoire du cinéma anglais.
Vers 29 minutes sont évoquées les "qualités techniques" du film, occasion de mentionner les stock-shots mais aussi la précieuse contribution de Bernard Robinson. Les différents thèmes de ce film assez riche (la composante fantastique associée au bateau ; le désarroi des anciens héros de guerre ; l'incontournable "crise de la masculinité"...) sont ensuite évoqués en lien avec le récit - peut-être insuffisamment étayées pour certaines - en ouvrant des perspectives vers les films à venir du duo Dearden-Relph, ce qui lui donne l'occasion de conclure par un appel - que l'on rejoint - à une édition de The Assassination Bureau, avec Oliver Reed et Diana Rigg.
En savoir plus
Taille du Disque 24 410 716 160 bytes
Taille du Film : 19 051 659 264 bytes
Length: 1:32:08.791
Total Bitrate: 27,57 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Anglais Dolby Digital Audio 2.0 / 48 kHz / 192 kbps / 24-bit
Sous-titres : Français, Breton