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Test blu-ray
Image de la jaquette

Ring

BLU-RAY - Région B
The Jokers
Parution : 19 avril 2023

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Ring était déjà sorti en bluray en France (en octobre 2015, chez Filmedia), mais refait surface en édition collector chez The Jokers, au sein d'une salve de trois films consacrés à la J-Horror (avec Audition et Dark Water). Entre temps, le négatif a été numérisé en 4K à Imagica, puis la restauration et l'étalonnage ont eu lieu, supervisés par le directeur de la photographie Jun'ichiro Hayashi. Une édition reposant sur cette restauration était sortie en octobre 2019 chez Arrow, avec un résultat plutôt très convaincant.

Précisions d'emblée que, pour des raisons de matériel, l'analyse ci-dessous ne concerne que l'édition bluray, et non l'édition UHD.

A défaut de pouvoir comparer nous-même les trois éditions (Filmedia, Arrow, The Jokers) sur pièce, on a procédé à un comparatif sur captures assez éloquent : l'édition Filmedia souffrait d'un master obsolète, qui est ici supplanté sur tous les aspects, en particulier sur la finesse de la définition (évidemment) et sur le rendu des couleurs.

Le comparatif avec l'édition Arrow est au moins aussi révélateur, mais pose davantage de questions : si les deux éditions se valent en termes de piqué, la principale différence se situe dans la restitution du grain, beaucoup plus présent et beaucoup plus naturel sur l'édition américaine. Si on ajoute au constat des couleurs manifestement boostées et des contrastes un peu exacerbés, l'hypothèse d'un abus d'outils numérique de correction d'images (outils de dégrainage, de réduction du bruit, voire d'accentuation des contours) semble s'imposer. Précisons toutefois que ces outils ont été utilisés avec mesure (on n'est pas au musée Grévin, et c'est finalement moins sur les visages que sur les surfaces unies, type ciel ou mur, qu'ils sont perceptibles) et que de toute façon, Ring est un film marqué par une texture vidéo particulière qui s'accommode mieux de ces retouches que d'autres. Ce qui n'implique pas une validation du procédé, entendons-nous bien : pour ceux qui peuvent se passer de version française ou, plus nécessaires peut-être, de sous-titres français, l'édition Arrow semble à privilégier. Mais pour le marché francophone, cette édition est à ce jour la meilleure.

Son

Ring est un film dans lequel le travail sur le son contribue particulièrement à l'expérience audiovisuelle, et le mixage 6.1 permet une bonne spatialisation, avec circulation dynamique des effets et des basses fréquences redoutablement efficaces. Il serait dommage de se contenter du mixage 2.0.

La version française bénéficie d'atouts similaires, mais le doublage n'est pas toujours très convaincant, ce qui sort parfois du film. 

Suppléments

L'Ecran démoniaque (17' - HD), réalisé par Yves Montmayeur, revient sur le mythe de Sadako à travers un montage de divers témoignages. Hiroshi Takahashi par exemple (le scénariste de Ring) parle de l'importance des fantômes dans la culture populaire japonaise (par exemple Oiwa), et de ces "images fantômes" qui l'avaient captivé lorsqu'il avait adapté le roman de Koji Suzuki. Il revient également sur la figure de Chizuko Mifune, célèbre médium qui avait défrayé la chronique dans le Japon du début du XXème siècle et dont la vie a directement inspiré le personnage de la mère de Sadako. Hideo Nakata lui-même évoque lui la représentation de Sadako et comment l'expérience de son film précédent, Le Spectre de l'actrice, l'avait incité à dissimuler au maximum le visage de la jeune fille vengeresse derrière ses longs cheveux noirs. L'actrice ayant interprété Sadako dans le Ring original, Rie Inoo, vient également témoigner (cheveux ondulés et visage dégagé, rassurez-vous) de sa contribution à l'apparence du personnage et à sa motricité si particulière "comme si des forces contraires s'opposaient" - au passage, Hiroshi Takahashi révèle que l'idée de filmer Sadako à l'envers vient d'un film français bien connu... tout en reconnaissant également l'influence des Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot, film à ses yeux "inégalé". Dans la dernière partie est évoquée la postérité de Sadako, bien au-delà de l'archipel nippon, en particulier dans l'univers du cosplay ou dans les love hotels ! Le module est plaisant, rythmé par d'abondants effets visuels ou sonores, mais donne tout de même l'impression de rester un peu à la lisière superficielle du phénomène, qu'on aurait aimé voir analysé plus en profondeur.

Psychologie de la peur (25' - HD) est un entretien (probablement assez ancien, qui figurait aussi sur le bluray Arrow de 2019) avec Kôji Suzuki, auteur du roman original ayant inspiré Ring. Après avoir reconnu qu'il n'existait pas de recette absolue pour le succès littéraire, l'auteur retrace son propre parcours d'écrivain, à la sortie de l'université, avec sa brève expérience d'enseignant face à des élèves qui lui réclamaient des histoires "qui faisaient peur". Interrogé sur le choix de Nakata et de Takahashi pour se charger de l'adaptation de Ring, il avoue avoir été impressionné par la modestie et l'efficacité des moyens mis en oeuvre sur Le Spectre de l'actrice, révélateurs de talents certains. Dans leur travail d'adaptation, les scénaristes ont pris certaines décisions (par exemple transformer le sexe de certains personnages) qu'il commente, en affirmant qu'elles ne lui ont posé aucun problème, mais qu'il était important pour lui que ces modifications soient cohérentes avec les oeuvres qu'il était lui-même en train d'écrire au même moment (Double hélice et La Boucle), qui sont indépendantes tout en appartenant au même univers. Il avoue d'ailleurs, un peu plus tard, ne pas s'être tant mêlé du tournage, étant "du genre à laisser faire", mais avoir simplement insisté sur le fait qu'il ne voulait pas de gore mais de l' "horreur psychologique" (parmi ses films préférés, dans le registre, il évoque Psychose ou les premières minutes de Terreur sur la ligne). Parmi ses sources d'inspiration, il évoque le rôle de la musique, qui l'aide parfois à concevoir une atmosphère ou une couleur propice à l'écriture (par exemple, l'écoute de Lyle Mays sur l'écriture de La Boucle). Interrogé enfin sur son rapport à la technologie, il prône un progressisme équilibré, affirmant que "le passé n'a rien d'une utopie" et que la science contribue largement à améliorer la vie des gens, à condition d'avoir conscience des problèmes qu'elle peut engendrer. Un intervenant intéressant, mais l'ordre des questions, qui semble parfois aléatoire (pourquoi parler de Ring 2 si tôt, puis revenir à Ring à la toute fin ? ou parler des inspirations, insister sur la musique puis revenir au cinéma à la fin ?) donne l'impression d'une restitution un peu décousue. 

En savoir plus

Taille du Disque : 39 637 415 936 bytes
Taille du Film : 30 159 678 528 bytes
Durée : 1:35.26
Total Bitrate: 42,14 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese DTS-HD Master Audio (6.1 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 6.1-ES / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: Japanese DTS-HD Master Audio (2.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French DTS-HD Master Audio (5.1 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French

Par Antoine Royer - le 17 mai 2023