Test blu-ray
Image de la jaquette

Rififi à Tokyo

BLU-RAY - Région B
Gaumont Vidéo
Parution : 18 octobre 2023

Image

Rififi à Tokyo bénéficie désormais d'une belle cure de jouvence grâce à cette nouvelle restauration 4K effectuée par le laboratoire de GP archives. Les travaux ont été menés à partir du négatif original, complété (parfois en cours de prise) par un interpositif afin de compenser la dégradation trop poussée de certains passages. Ces segments souvent brefs ont une patine plus douce, tandis que les images issues du négatif se montrent d'une très grande précision, fines et très bien détaillées. L'ensemble a été totalement stabilisé et profondément nettoyé, même si les yeux aguerris pourront éventuellement remarquer quelques infimes traits d'usure pouvant apparaître à l'occasion dans des zones sombres. L'étalonnage est, selon nous, très réussi, offrant des contrastes marqués et charbonneux typiques d'un traitement photochimique bien restitué, à la fois grâce à un scan qui capte parfaitement les dégradés de gris et n'hésite pas à assumer la sous-exposition, avec des noirs bien ajustés, resserrés, sans perte de détail. Une patine qui ressemble souvent à ce que peut faire un laboratoire comme L'Immagine ritrovata avec le noir & blanc (c'est donc un compliment). L'aspect argentique est, de plus, bien renforcé par la belle restitution du grain, fin et palpable, présent dans les zones claires comme dans les sombres, ce qui prouve que l'encodage (invisible et solide) a été bien paramétré. Notez que les génériques de début et de fin du négatif étaient en italien. Ils ont été recréés à partir des fonds neutres en négatif, en reprenant les lettrages de l'interpositif, qui étaient en français.

Son

Très bon rendu de la piste sonore, bien nettoyée des usures du temps. Il persiste seulement de légères sifflantes et une infime saturation des voix. Le spectre est typique des productions de cette époque, où l'on note une petite faiblesses dans les graves (sauf durant les moments musicaux) et des voix nettement placées dans les mediums. Ces dernières ont une présence honorable, et bien équilibrées avec les arrière-plans (bien présents) ou la musique. Un confort d'écoute indéniable, fidèle aux caractéristiques d'origine.

Suppléments


Invention du noir français (49 min - HD)
Entretiens croisés et très complémentaires avec trois spécialistes qui resituent Rififi à Tokyo à travers ses nombreux courants d'inspiration. Mathieu Letourneux, auteur et professeur de littérature, passionnant, explique les transformations profondes de l'imaginaire policier français et européen à partir de l'après-guerre grâce à l'arrivée massive du modèle américain, vécu comme un "électrochoc". Il raconte la façon dont les collections policières françaises, la fameuse Série Noire mais pas seulement, vont réinventer la culture populaire par une imagerie fantasmée de l'Amérique. Si Rififi à Tokyo en est une "expression tardive", le film exploite pourtant tout le potentiel de ce "moment de modernité et de mondialisation de l'imaginaire", tout en annonçant le film d'espionnage, genre sur le point d'exploser. Dominique Jeannerod, professeur de littérature française et spécialiste du roman noir, revient essentiellement sur l'influence d'Auguste Le Breton sur le roman policier et le cinéma d'après-guerre, racontant le parcours de cet écrivain à la "vie très colorée" qui a dépeint dans ses livres une "expérience authentique", un monde un peu gris, avec son language et sa culture de la criminalité. Enfin l'indispensable Olivier Père, directeur général d'Arte France Cinéma, revient sur le projet initié par le producteur Jacques Bar et analyse le film, situé entre authenticité et fantasme, montrant d'un côté le Japon traditionnel en pleine reconstruction économique, et de l'autre une société très occidentalisée, avec ses bas-fonds et ses gangsters à l'américaine. Il décortique la mise en scène maîtrisée et sèche de Jacques Deray, qui filme comme un cinéaste japonais l'étrangeté de Tokyo, "ville sans centre" et déconnectée, "un univers inconnu" où le spectateur est volontairement désorienté pour accompagner la perte de repères et le déracinement des personnages. Un Tokyo également concret et réaliste, dénué de tentations d'exotisme, touristique ou cliché, jusqu'à assumer l'usage des différentes langues. Il revient notamment sur le casting international, l'héritage du Film Noir et sa dimension tragique/mélodramatique, note le goût de Deray pour le paysage urbain et les décors parfois stylisés voire allégoriques. Riche et très intéressant.

Scènes coupées (2 min - HD)
Trois segments muets coupés au montage, notamment des plans de la mort de Riquet, ôtés pour la censure.

Avant/après restauration (3 min - HD)
Images du scan brut puis de la version définitive, étalonnée, stabilisée et nettoyée.

Bande-annonce originale (3min 30s) proposée avec intertitres (en SD upscalé) et sans intertitres (en HD).

En savoir plus

Taille du Disque : 39 969 143 399 bytes
Taille du Film : 29 511 180 288 bytes
Durée : 1:43:03.000
Total Bitrate: 38,18 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34972 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1377 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 13,390 kbps
Subtitle: English / 10,264 kbps
Subtitle: French / 1,488 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 2 novembre 2023