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Test blu-ray
Image de la jaquette

Rien que pour vos yeux

BLU-RAY - Région B
20th Century Fox
Parution : 26 septembre 2012

Image

Doté d'une photographie plus froide, Rien que pour vos yeux offre une expérience différente des précédents opus concernant la tenue de son image HD sur Blu-ray. Les teintes bleues et grises, le soleil diaphane, les nuits américaines (la poursuite à pied afin de rattraper la voiture de Locque) sont particulièrement mis en valeur : les couleurs très seventies des deux épisodes précédents sont un lointain souvenir, Bond est indéniablement rentré dans les années 1980. Compression invisible, contrastes exceptionnels (très forts, notamment sur les visages), léger grain de circonstance... On notera simplement des noirs un peu moins convaincants, moins profonds qu'à l'accoutumée. Mais les conditions de tournage et les choix artistiques de l'époque sont à prendre en compte, afin d'en comprendre le relatif désappointement ressenti. Pour le reste, voici un Blu-ray de très haute tenue, un de plus dans lequel les aventures de 007 peuvent briller de tout leur éclat.

Son

Côté son, la version originale en DTS-HD Master audio 5.1 s'avère tout à fait remarquable. Les ambiances y sont toujours aussi soignées, de même que la musique. Reste un tonus général plus agressif que précédemment, un peu à l'instar de Vivre et laisser mourir. La posture de thriller froid du film est tout à fait respectée. La version française en DTS 5.1 souffre par contre des mêmes défauts qu'habituellement : une ambiance restaurée et très convaincante (puisque reprise de la piste originale), mais des voix étouffées et très peu dynamiques. La tendance psychologique est même généralement carrément à côté de la plaque...Le doublage de Roger Moore, exécuté par Claude Bertrand, était pétillant et très réussi (une voix mythique) dans les séries Le Saint et Amicalement vôtre. C'est bien moins le cas sur James Bond où son timbre se gaillardise parfois à outrance, ce qui tranche considérablement avec la voix plus posée et hautement britannique de Moore en version originale. Parfois un peu campagnarde selon les séquences de bravoure, le travail de Bertrand conviendrait ici davantage à ce qu'il faisait habituellement collatéralement pour Charles Bronson (puisqu'il était sa voix dans les années 1960-70). Cela dit, la section sonore demeure parfaitement aboutie si l'on songe à la version originale et à son rendu dénué de sophistication grossière.

Suppléments


Commentaire MI6

Les éditions de L'Homme au pistolet d'or et Moonraker proposaient deux commentaires audio, celle de Rien que pour vos yeux monte d'en cran et en propose carrément trois ! Et ils sont plutôt conséquents. Le premier réunit le réalisateur John Glen, les comédiens Topol et Lynn-Holly Johnson, ainsi que le chef de la publicité Jerry Juroe. Il est présenté par David Naylor, producteur des éditions DVD et collègue de John Cork, qui assure également une partie du commentaire tout au long du film sur de nombreux sujets : la carrière et les qualités de John Glen, les lieux historiques parcourus et les dates de tournage, les cascades de Rémy Julienne et la célèbre 2 CV, les nombreux points communs entre Rien que pour vos yeux et Bons baisers de Russie, le travail sur les séquences sous-marines avec l'utilisation de la plus haute technologie de l'époque, l'évocation des comédiens disparus Bernard Lee et Cassandra Harris, le casting en général et l'avant-première royale. Parmi les explications et les anecdotes fournies, on passe du très intéressant au plus ou moins superflu avec parfois des passages plus croquignolets (comme le changement de sexe d'une James Bond girl quelques années après le tournage du film). Les interventions de John Glen sont régulièrement de premier ordre ; le réalisateur aborde quasiment tout de la conception du film (la production, l'écriture, le casting, l'humour et la décontraction de Roger Moore, la mise en place des scènes, les sites de tournage, les cascades, l'action et la violence, ainsi que sa carrière et ses débuts dans la saga James Bond). Les commentaires des deux comédiens, quant à eux présentent un intérêt tout relatif. Lynn-Holly Johnson raconte son expérience sur le plateau, ses relations avec l'équipe de tournage et la sortie du film ; Topol s'exprime sur son personnages, sa contributions au scénario, ses expériences sur le tournage, ses partenaires et la promotion exigeante du film. Enfin, Jerry Juroe, le chef de la publicité (qui a conseillé à Broccoli et à Glen d'engager Carole Bouquet) parle de la poursuite en 2 CV avec Rémy Julienne, de Desmond Llewelyn, de Willy Bogner et de la promotion. On relève quelques très rares trous dans le commentaire, ce qui permet de souffler un peu au milieu de ce flot constant de paroles.

Le deuxième commentaire audio est présenté et dirigé à nouveau par David Naylor, il réunit principalement le producteur et coscénariste Michael G. Wilson, le réalisateur de seconde équipe Arthur Woobster, le chef décorateur Peter Lamont et le cameraman Alec Mills. D'autres techniciens et participants au tournage viennent occasionnellement y mettre leur grain de sel, comme le regretté Derek Meddings. Le compositeur Bill Conti est également sollicité, ce qui nous permet d'en savoir un peu plus sur ses choix parfois déroutants. Ce commentaire est généralement très axé sur les techniques employées et les différents trucages mis à l'œuvre, surtout pour les séquences d'action et les nombreuses cascades qui émaillent Rien que pour vos yeux. Le travail de John Glen est évidemment régulièrement évoqué par tous les participants. David Naylor, qui assure les transitions entre les différents enregistrements, a encore beaucoup d'autres anecdotes dans son sac concernant le tournage du film, et Michael Wilson de son côté aborde bien sûr cet exercice sous l'angle de la production (et donc s'exprime sur tous les départements créatifs) et de l'écriture du scénario (qui est toujours un travail d'équipe). Ce commentaire audio se révèle incroyablement complémentaire du premier, car il ne livre quasiment aucune information redondante, mais il risque de n'intéresser que les aficionados les plus passionnés et en constante recherche d'informations sur la saga James Bond.

Le troisième commentaire audio est assuré par Roger Moore himself. Comme pour les commentaires audio de L'Homme au pistolet d'or et de Moonraker, on ne viendra pas chercher ici des informations pointilleuses, d'autant que Moore nous prévient que ses souvenirs se sont beaucoup estompés et qu'il préfère se laisser porter par les images pour livrer ça et là ses impressions sur le film et son tournage, ainsi que ses pensées affectueuses pour ses collaborateurs. Logiquement, les temps morts sont réguliers sur cette piste sonore (durant lesquels on revient à la bande-son du film). Ceux qui apprécient l'humour pince-sans-rire de Roger Moore et les digressions sans queue ni tête se laisseront bercer par son récit, les autres passeront sans doute leur chemin après avoir été abreuvés de renseignements en tous genres grâce aux deux premiers commentaires.

Les dessous du MI6

Bond en Grèce (6 min - 4/3 - DD mono 2.0 - VOST - 1980)
Le producteur et coscénariste Michael G. Wilson commente en voix off ce petit reportage réalisé durant le tournage de quelques scènes de Rien que pour vos yeux en Grèce, à Corfou (qui est aussi censée figurer le territoire espagnol). On y aperçoit de très nombreux membres de l'équipe au travail et durant des moments de détente. Wilson évoque successivement - et très succinctement - le travail de John Glen, le chef cascadeur Bob Simmons, sa collaboration avec Richard Maibaum à l'écriture du script, l'acteur Topol, l'actrice Cassandra Harris et son mari alors inconnu Pierce Brosnan, et le tournage difficile avec les moines des monastères.

Bond à Cortina (4 min 15 - 4/3 - DD mono 2.0 - VOST - 1981)
Michael G. Wilson commente cette fois-ci quelques images du tournage à Cortina d'Ampezzo en Italie. Toujours aussi succinctement, il évoque le magnétisme de Carole Bouquet, les sports sur neige et sur glace dans les James Bond, les nouveaux membres de l'équipe devenus producteurs, la présence de Rémy Julienne pour les cascades à moto sur la neige et le travail du cameraman/cascadeur Willy Bogner qui filmait les cascades à skis et en bobsleigh.

Le sous-marin Neptune (3 min 32 - 4/3 - DD mono 2.0 - VOST - 1980)
Commentant des images du tournage en mer dans les Bahamas, Michael G. Wilson fournit quelques explications sur le travail de l'équipe dirigée par le réalisateur Al Giddings, spécialiste des tournages sous-marins, évoque le décor du temple marin et surtout le sous-marin Neptune créé par le chef décorateur Peter Lamont, un véhicule qui a ensuite servi pour la promotion du film avant de devenir bien des années plus tard - en 1991 - la propriété de la Fondation Ian Fleming qui l'a restauré.

John Glen présente la mort de Locke (1 min 05 - 16/9 - DD mono 2.0 - VOST - 2000)
Filmé assis, en plan fixe, le réalisateur John Glen évoque la mise en place de cette courte scène emblématique de Rien que pour vos yeux - la mort brutale de l'un des méchants dans sa voiture poussée dans le vide par James Bond - et les plans dont il est le plus fier. Ce module vraiment très court n'a aucun intérêt, d'autant que cette séquence est analysée dans le commentaire audio et le making of du film, mais il sert à introduire le module suivant.

La mort de Locke - multi-angles (40 s - 16/9 - DD mono 2.0 - 1981)
Cet extrait correspondant à la mort de Locke nous est proposé sous deux angles différents visibles dans le même cadre pour nous montrer comment le choix des plans dans la continuité a été effectué au final. Présenté ainsi sans aucun commentaire du réalisateur ou du monteur, ce module ne présente en l'état que peu d'intérêt.

Scène inédite : Coopérons (1 mn - 16/9 - DD mono 2.0 - VOST)
Introduite par John Glen qui nous explique son absence dans le montage final, cette scène de dialogues entre Carole Bouquet et Roger Moore évoquait la vie sexuelle de James Bond.

Scène inédite : Hockey sur glace (1 min 58 - 16/9 - DD mono 2.0 - VOST)
Le réalisateur John Glen situe le contexte de cette scène à Cortina et explique pourquoi il a décidé de la raccourcir. Ainsi le montage final ne montrera pas James Bond verser de la neige sur ses assaillants - dont l'acteur Charles Dance - après le combat sur la patinoire.

Angles élargis : la mort de Locke (40 s - 16/9 - DD mono 2.0 - VOST)
Cet extrait nous présente quelques vues élargies au sein de la séquence de la falaise. Un module complètement dispensable...

Les missions 007

Ce qui se présente comme un guide interactif est en fait une sorte d'index compilant des extraits (en VO ou en VF, mais sans sous-titres) qui se veulent significatifs de Rien que pour vos yeux. On retrouve les sept entrées habituelles :
- 007 : Le canon / Les génériques (celui du début, avec et sans texte) / La culture de l'espionnage (2 extraits).
- Les femmes : Melina Havelock (7 extraits) / Bibi Dahl (6 extraits) / La comtesse Lisl (4 extraits).
- Les alliés : Tanner, chef d'état-major (4 extraits) / Miss Moneypenny (1 extrait) / Q (5 extraits) / Columbo (7 extraits).
- Les méchants : Ari Kristatos (7 extraits) / Locque (4 extraits).
- Le manuel de combat, 7 extraits : Un agréable voyage / Balades à la campagne / Agression à moto / La poursuite en skis / Pas encore morts / Chute de la falaise / Les trouble-fête.
- Le labo de Q, 5 extraits : Une voiture inviolable / Le laboratoire / L'identigraphe / Eclairant / Montre à messagerie numérique.
- Des lieux de tournage exotiques (5 min) : l'actrice Maud Adams (deux fois James Bond girl dans L'Homme au pistolet d'or et Octopussy) commente en voix off un montage d'extraits du film et présente les lieux du tournage présents dans les localités suivantes : Angleterre (Stoke Poges, Beckton), les Bahamas, Grèce (Corfou, les Météores) et Italie (Cortina d'Ampezzo).

A COMPLETER SAMEDI

Par Julien Léonard (technique) et Ronny Chester (bonus) - le 18 janvier 2013