Test blu-ray
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Pour l'amour du ciel

BLU-RAY - Région B
Pathé
Parution : 24 avril 2024

Image

Jean Gabin revient en Blu-ray grâce à Pathé, pour un film rare et assez méconnu qui a bénéficié d'une belle restauration en 2023, menée par le laboratoire L'Immagine Ritrovata. Les travaux ont été effectués en 4K à partir du négatif original Nitrate, complété par un contretype et une copie d'exploitation "safety" (c'est à dire tirée sur support Acétate, ininflammable). L'impression générale demeure très positive malgré l'utilisation de ces éléments complémentaires à la qualité moins optimale, plus douce et au noir & blanc moins nuancé, qui ponctuent plus régulièrement la dernière demi-heure du film. On peut aussi facilement repérer les plans truqués par un flou plus marqué, du fait de leur mode de fabrication (visiblement plus artisanal qu'à l'accoutumé). Pour le reste, le laboratoire italien a de nouveau fait des miracles, et l'on peut aujourd'hui redécouvrir ce film dans des conditions raisonnablement solides. Les images ont été stabilisées et complètement nettoyées, celles provenant du négatif sont très bien définies et détaillées. Les contrastes sont tenus, assez équilibrés, souvent subtils (pour les parties issues du négatif), et dénués de pulsations. Le grain a été conservé, restitué plutôt abondamment mais sans excès, offrant une patine argentique naturelle et très convaincante. L'encodage est aux petits oignons. Au pire remarquera-t-on dans le tout dernier plan, un peu de banding (postérisation) en bord de cadre. Totalement négligeable.

Son

La restauration a été effectuée à partir du négatif son optique complété par un positif son, pour un résultat honorable mais limité, vu la qualité du matériel. Car la patine générale a tendance à manquer de graves (on est davantage dans les mediums) mais surtout de détail et de nuances. Les voix restent heureusement intelligibles et les ambiances, à l'ouverture modeste, évitent d'être trop brouillonnes. On perçoit un léger souffle couvert, en arrière-plan.

Pour des questions de droits, Pathé ne propose que la piste française, une version où seuls Jean Gabin et Julien Carette (avec quelques autres rares exceptions) jouent dans la langue de Molière, captés en son direct, les autres acteurs (italiens) ayant été doublés en post-production (notamment par un certain Louis de Funès). Les oreilles aguerries remarqueront peut-être les changements de tessitures lors des transitions entre le son en direct (Gabin) et les voix post-synchronisées (le reste du casting), parfois perceptibles lors d'échanges rapides. Les spectateurs italiens ont sans doute dû entendre l'exact opposé, à l'époque : l'ensemble du casting en son direct (ce qui était exceptionnel dans le cinéma italien qui utilisa la post-synchronisation jusqu'aux années 80), quand seuls Gabin et Carette devaient être doublés...

Suppléments

La grande désillusion (53 min - HD)
Pathé accompagne le film d’un documentaire de Roland-Jean Charna qui revient sur Pour l’amour du ciel de manière souvent intéressante, à partir d'entretiens croisés. La Maîtresse de conférence Paola Palma explique essentiellement les rouages du fameux système de coproduction initié entre l’Italie et la France avant la guerre, qui permettait d’obtenir des budgets un peu plus conséquents pour mieux concurrencer les films américains, et qui durera jusqu'aux années 80. On évoque les multiples conséquences de cette double production, le tournage dans de multiples langues ou le décor très italien, qui accentuent le manque de naturel ou l'aspect bancal. La Maîtresse de conférence Aurore Renaut raconte le projet et le "mariage mal arrangé" qui vit s‘associer avec difficulté "des personnalités très fortes". Elle présente les auteurs successivement appelés aux côtés du célèbre scénariste Cesare Zavattini, "le coeur du film", notant l’écriture complexe de cette "fable très morale" et chrétienne, qui n’a pas permis au final de retrouver les "éclats" du français Henri Jeanson. Elle évoque les incursions du réalisateur Luigi Zampa dans le "néo-réalisme rose", qui va ici s’aventurer dans la mouvance du "néo-réalisme magique", quelques années à peine avant Miracle à Milan. L’historien Patrick Glâtre s’intéresse quant à lui à la "traversée du désert" de Jean Gabin, qui reconstruit une carrière dans une Europe en reconstruction, et peinera encore quelques années avant de retrouver la qualité de ses succès d’avant-guerre. L’acteur, qui a pris un "coup de vieux" et représente encore "une époque révolue" pour le public français, a besoin de travailler et va jusqu’en Italie pour trouver des projets importants, peut-être ici pour rembourser la production des Portes de la nuit, qu'il avait quitté avec fracas. Gabin est de retour dans la rédemption avec un personnage qui n’est plus ouvrier mais patron, illustrant typiquement la seconde période de sa carrière...

En savoir plus

Taille du Disque : 40 169 276 899 bytes
Taille du Film : 25 867 573 248 bytes
Durée : 1:23:10.125
Total Bitrate: 41,47 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 36,86 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 36863 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1408 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,076 kbps
Subtitle: French / 42,195 kbps
Subtitle: English / 32,337 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 23 mai 2024