
Mon homme Godfrey
BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 25 janvier 2022
Image
Eléphant Film poursuit en ce début d'année son exploration des comédies américaines des années 30 avec une salve de trois titres, et pas des moindres puisqu'on trouve dans le lot le grand classique Mon homme Godfrey, sorti il y a onze ans en DVD chez Wild Side. Depuis, Mon homme Godfrey a été restauré par Universal, scanné en 4K par immersion à partir du négatif original complété par un "marron". Cette restauration, sans doute 2K, sortie chez les américains de Criterion en 2018, est aujourd'hui disponible en France en Blu-ray grâce à Eléphant Films.
Le rendu est un peu doux pour une restauration récente, c'est la première impression qu'on ressent face aux images. Sans prendre en compte les plans truqués, notamment l'image composite du bidonville, qui restent logiquement plus épais, le niveau de détail apparaît souvent modéré, en partie à cause d'une photographie volontairement douce, avec utilisation de filtres diffuseurs très marqués (à cela s'ajoutent aussi quelques erreurs de mise au point). Si le trait conserve une finesse très honorable, la qualité du détail est finalement un peu limité - même si les textures des vêtements restent palpables. Le grain est présent mais de manière, là aussi, un peu trop estompée : on retrouve cette caractéristique sur le Blu-ray Criterion, l'encodage du disque Eléphant n'est donc pas fautif (il apparaît même très solide). Les images ont été assez bien nettoyées, il ne reste que deux ou trois rayures à peine visibles. La stabilisation très efficace semble être due à une bonne consolidation physique de la pellicule plutôt qu'à un outil numérique puisque, sitôt arrivé sur la seconde source, on constate qu'une partie de l'image se met alors à trembler légèrement. Cette seconde source, justement, utilisée pour remplacer des segments trop endommagés du négatif, intervient surtout durant une bobine, à partir de la 39e minute, et un peu plus tard pendant quelques secondes. L'aspect est alors logiquement un peu moins fin, avec une gamme de gris moins nuancée. L'étalonnage se montre très séduisant sur la durée, avec une palette subtile et des contrastes plutôt équilibrés, sans pulsations. On remarquera enfin, à deux ou trois reprises, ce qui pourrait s'apparenter à un léger bruit vidéo (lignes horizontales en mouvement, presque imperceptibles). Mon homme Godfrey bénéficie d'une très belle présentation, qui aurait cependant mérité un cachet argentique plus affirmé.
comparatif DVD Wild Side (2011) vs. Blu-ray Eléphant Films (2022) : 1 2 3 4 5 6 7
Son
La bande-son de Mon homme Godfrey est d'une bonne qualité mais reste tributaire des imperfections techniques de son époque, avec un spectre encore limité et une dynamique modérée. L'ensemble bénéficie cependant d'une assez bonne clarté, les voix sont en général bien restituées, mais avec quelques petites fragilités sur certaines fréquences. Le mixage conserve un bon équilibre avec la musique et les ambiances, sans que cela paraisse trop embrouillé. La piste a été entièrement nettoyée des impuretés et traces du temps, il ne subsiste pas de sifflantes, saturations ou craquements. Seul un léger souffle reste un peu présent, mais suffisamment en retrait pour ne pas perturber l'écoute.
Après la jaquette réversible, Eléphant Films propose une nouvelle option plutôt originale : vous pourrez choisir la couleurs des sous-titres, entre le blanc et le jaune... Bien vu !
Suppléments
Entretien avec Nachiketas Wignesan (29 min - HD)
Pour évoquer Mon homme Godfrey, Nachitekas Wignesan, enseignant en Histoire du cinéma et Analyse de films à l'Université Paris 3, revient sur le réalisateur Gregory La Cava, aux méthodes de travail fortement teintées d'improvisation, et fait une rapide présentation de la screwball comedie, genre qui lui sied finalement assez bien puisque c'est "un cinéma dont on ne sait pas où il va". Nachitekas Wignesan fait un parallèle intéressant entre ce réalisateur à succès, pourtant oublié aujourd'hui, et la carrière de Frank Capra, recherchant ce qui a "perdu" La Cava pour la posterité. Il remarque l'ambition du studio Universal qui, en s'attaquant à ce genre sophistiqué, souhaitait "monter en gamme" et ne pas rester uniquement sur son célèbre bestiaire de monstres. Au gré de quelques analyses de scènes, Nachitekas Wignesan remarque le passif de La Cava dans le monde du cartoon et note la démarche politique d'un scénario qui s'intéresse aux "failles de l'être humain", où les riches font rêver mais sont aussi tournés en ridicule... pour finalement gagner en humanité. Mon homme Godfrey fait partie de ces comédies exutoires de "la noirceur du monde" pour un public qui subissait alors au quotidien une crise économique importante. Nachitekas Wignesan revient aussi sur le casting, remarquant l'alchimie de William Powell et Carole Lombard, qui étaient en couple quelques années auparavant, ou la participation d'Eugene Palette, "un second rôle qui a quelque chose de principal". L'enseignant évoque le personnage de Carlo, gigolo édulcoré pour la censure, ou la "rigidité" moderne de la fin du film, qui laisse au spectateur le soin de trouver sa propre morale.
Bétisier (1 min - SD - VOSTF)
Un document "dans son jus" où les acteurs se trompent dans leurs textes.
Bande-annonce originale (1 min 03 s - SD upscalé - VOSTF)
On trouve également plusieurs bandes-annonces "maison" des comédies de cette collection (en HD - VOSTF) : La huitième femme de Barbe-bleue (1 min 14 s), La vie facile (1 min 27 s), Sérénade à trois (1 min 10 s) et les bande-annonces originales (SD upscalé - VOSTF) de Place aux jeunes (1 min 46 s) non restauré et L'extravagant Mr Ruggles (2 min 05 s).
En savoir plus
Taille du Disque : 32 028 773 057 bytes
Taille du Film : 23 579 713 536 bytes
Durée : 1:33:21.846
Total Bitrate: 33,67 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29972 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1854 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 44,002 kbps
Subtitle: French / 44,002 kbps
Subtitle: English / 63,228 kbps