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Test blu-ray
Image de la jaquette

Lisa et le diable

BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 5 août 2020

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Les deux masters proposés par ESC dans cette édition, s’ils sont pour la première fois disponibles en Blu-ray en France, ne sont pas pour autant des restaurations récentes. On constate des petits défauts (griffures, taches) alors que les noirs sont la plupart du temps assez bouchés. N’ayant pas bénéficié d’un scan 2K ou 4K, la définition n’est souvent pas à la hauteur. Certaines séquences sont voilées (fin du film, notamment) mais le défaut est d’origine (Mario Bava, superstitieux, le reprochera à l’actrice Alida Valli, vêtue de violet durant le tournage, couleur maudite pour le réalisateur italien). Côté couleurs, souvent très importantes chez Bava, elles sont vives et nuancées.

Son

C’est une habitude dans la « Collection Bava » d’ESC : pas moins de trois pistes audio sont proposées, à la fois pour Lisa et le diable et La Maison de l’exorcisme. Les versions de Lisa et le diable ne comportent pas de trous de son et restent agréables à l’écoute, même si l'on sent un manque de puissance pour les versions doublées anglaise et française. Sil'on cherchera toujours à préférer la version originale (italienne), le casting international du film oblige celle-ci à également se composer de séquences en version anglaise... faisant entendre la voix originale de Telly Savalas.

Suppléments

Lisa et le diable est proposé dans un digipack combo DVD / Blu-ray cartonné au design soigné, accompagné d’un livret de 16 pages qui complète de manière intéressante les bonus. Le texte de Marc Toullec, à l’instar des autres livrets de la « Collection Bava » d’ESC, revient d’abord sur la genèse du projet, sa production et surtout l’après-réalisation. Distillant énormément d’informations sur le contexte de l’époque mais également sur la version alternative La Maison de l’exorcisme, le texte se clôture sur la redécouverte de la version de Mario Bava, Lisa et le diable.


La Maison de l’exorcisme (1976 - 1h31 - 1080p)
Il s'agit de la version alternative, créditée à Mickey Leone (Alfredo Leone) et Mario Bava, qu'ESC a la bonne idée d’inclure dans cette édition. Des deux versions du film, c'est finalement la première à avoir été vue par les spectateurs. Si aujourd’hui on peut penser que Lisa et le diable a retrouvé ses lettres de noblesses, il n’en reste pas moins que cette version alternative peut également exister indépendamment (tout en restant d’une qualité très contestable). Lorsque Alfredo Leone et Mario Bava se rendent compte que Lisa et le diable ne va être acheté par aucun distributeur étranger après sa présentation à Cannes, ils cherchent des solutions. Le succès de L’Exorciste de William Friedkin en 1973 va amener Leone, en accord avec Bava (au départ), à bouleverser totalement l’œuvre du réalisateur italien. Leone, qui rajoute près de 300 000 dollars de budget pour cette nouvelle version, va faire repartir toute l’équipe technique pour deux à trois semaines de tournage. Elke Sommer reviendra gracieusement pour tourner les scènes de possession et Robert Alda, dans le rôle du prêtre, sera l’ajout principal au niveau du casting. Leone, prenant le dessus dans le processus, décidera également d’aller plus loin que la « simple » possession et ajoutera une longue scène érotique ainsi que de nombreuses insultes et phrases blasphématoires qui entraîneront le départ de Bava de ce second tournage. Certaines séquences de Lisa et le diable apparaissent également plus érotisées, dévoilant plus largement les corps de Sylva Koscina et Elke Sommer.


C’est donc une version alternative mais également hybride de Lisa et le diable qui est présentée aux spectateurs en 1976. Le film est un énorme succès et le producteur Alfredo Leone rentre finalement dans ses frais. Ayant réussi tant que bien que mal à remonter le film pour lui donner une cohérence assez... particulière (le début reste similaire - Lisa se trouvant devant une fresque représentant le diable - mais le changement s’opère très vite puisqu’au lieu de se retrouver dans la maison de la comtesse avec tous ses compagnons d’infortune, Lisa est finalement possédée dès les premières minutes et les scènes de possession se retrouvent entrecoupées de scènes de rêveries... qui sont celles de Lisa et le diable), Alfredo Leone signera le générique d’un nom d’emprunt pour l’exploitation américaine, Mickey Lion. Le nom de Bava, après avoir été retiré sur demande du réalisateur, sera réintégré sur les copies d’exploitation européennes.

Les démons de Mario Bava (17 min - 1080i)
Bruno Terrier, gérant de la boutique parisienne Metaluna et grand connaisseur du cinéma de Mario Bava, revient sur la carrière du réalisateur et sa rencontre avec le producteur de Lisa et le diable, Alfredo Leone. Les deux hommes s’apprécient et lorsque Leone propose à Bava un budget parmi les plus importants de celui de sa carrière (un million de l’époque), il va rapidement développer ce projet qui lui tient à cœur depuis longtemps. Pour Bruno Terrier, Bava a soit toujours été « en avance » et donc incompris (invention du giallo avec La Fille qui en savait trop et Six femmes pour l’assassin, du slasher avec La Baie sanglante) mais aussi parfois « en retard » et pas en accord avec ce qui se faisait au même moment. Ce sera ainsi le cas pour Lisa et le diable, dernier film gothique de Bava, œuvre complexe, entre rêveries et réalité. Bruno Terrier poursuit avec intérêt en évoquant l’après-réalisation du long-métrage. L’œuvre, présentée à Cannes, ne sera achetée par personne et Bava comme Leone seront alors en difficulté. Suite au succès de L’Exorciste en 1973, Leone va alors décider de modifier complètement le film de Bava. Il va ajouter des scènes de possession et rajouter de la violence et de l’érotisme. Totalement différente, elle sera un succès et permettra à Leone de rentrer dans ses frais. Quant à Bava, après quelques soubresauts, il décidera finalement de soutenir cette seconde version. Son Lisa et le diable deviendra invisible, jusqu’à sa redécouverte en vidéo au milieu des années 1980... ce dont Bava ne sera jamais informé puisqu’il décéda en 1980.


Lisa et le diable, film-annonce version originale (3 min - SD)

La Maison de l’exorcisme, film-annonce version originale (3 min - SD)


En savoir plus

Lisa et le diable

Taille du Disque : 48,016,455,680 bytes
Taille du Film : 23,768,825,856 bytes
Durée : 1:35:14.709
Total Bitrate: 37,03 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 33.27 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34967 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2727 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2879 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2905 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Subtitle: French / 0.041 kbps
Subtitle: French / 16.257 kbps
Subtitle: French / 16.883 kbps

La maison de l'exorcisme

Taille du Disque : 48,016,455,680 bytes
Taille du Film : 18,841,448,448 bytes
Durée : 1:31:26.898
Total Bitrate: 27.47 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24999 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 384 kbps
Audio: English / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 384 kbps
Audio: Italian / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 384 kbps
Subtitle: French / 0.038 kbps
Subtitle: French / 14.121 kbps
Subtitle: French / 0.039 kbps

Par Damien Le Ny - le 14 décembre 2020