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Test blu-ray
Image de la jaquette

Light Sleeper

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 29 mars 2023

Image

Light Sleeper, opus méconnu de Paul Schrader, intègre aujourd'hui la collection Make My Day !, proposé pour la première fois en France, semble-t-il, depuis sa sortie en VHS. StudioCanal reprend le seul master HD disponible, déjà édité en Australie (chez Umbrella Entertainement en 2018), en Angleterre (Powerhouse Films) et en Allemagne (Koch Media) en 2021. Il s'agit d'une restauration sans doute vieille d'une dizaine d'années : la qualité est limitée par une technique modeste, offrant un rendu doux et un niveau de détail insuffisant, même si la définition montre parfois une précision plus honnête. Il n'y a visiblement pas eu de retouches numériques supplémentaires : les images sont presque stables et le nettoyage correspond à celui de l'élément positif utilisé pour la restauration, globalement correct, avec de petites usures parfois visibles et quelques passages plus sales. L'étalonnage est d'époque, avec un calibrage qui sent davantage le support vidéo qu'une base photochimique : si les contrastes sont à peu près équilibrés, ils manquent sans doute encore un peu de vigueur et densité. La colorimétrie conserve une bonne saturation, les tonalités sont chaudes et cohérentes. La patine argentique est plutôt épaisse et souvent très discrète voire gommée.

Son

Light Sleeper est seulement proposé en version originale alors qu'une VF était disponible en VHS. On sera également un peu surpris de trouver un mixage mono 2.0 alors que le cinéma américain était largement passé à la stéréo à cette époque. Nous n'avons aucune information supplémentaire à ce sujet, si ce n'est que la piste correspond à ce qui était proposé en Blu-ray dans les autres pays. Bien que mono, ce mixage est cependant de très bonne facture, très détaillé, cristallin et bénéficiant d'une dynamique appréciable. Les voix ont une bonne présence, les ambiances sont enveloppantes, la musique est efficacement restituée et l'on ne trouve pas de traces d'usure.

Suppléments

Préface de Jean-Baptiste Thoret ( min - HD)
Le critique, historien, réalisateur et directeur de la collection Make My Day ! résume le parcours de Paul Schrader et présente Light Sleeper, "l'un de ses films les plus passionnants" où le héros semble converser avec ceux de Taxi Driver (qu'il a écrit) et American Gigolo (qu'il a réalisé dix ans plus tôt), comme s'il s'agissait de la même personne à trois moments distincts de sa vie. Le film tisse aussi des liens avec King of New York d'Abel Ferrara ou le cinéma de Robert Bresson, tandis que le cinéaste continue de développer un style "transcendental", où "le sacré" affleure dans chaque plan. Thoret revient également sur la filmographie de Willem Dafoe qu'on voit ici se laver du mal et trouver un moment de grâce, et sur les chansons du film qui sont l'une des trois voix de son personnage...

Light Sleeper vu par Nicolas Saada (40 min - HD)
L'ancien critique devenu cinéaste fait partie de ces miraculeux orateurs que l'on pourrait écouter parler de cinéma pendant des heures. Nicolas Saada revient sur le parcours de Paul Schrader, victime de son succès de scénariste au point d’éclipser son oeuvre de metteur en scène, dont il parle du travail, des scénarios ou des films où tout se suit et se répond, rappelant qu’au début des années 90, Schrader est cinéaste à l’identité "un peu flottante", qui se cherche encore, en attente d’"un second souffle". Il marque avec Light Sleeper "un retour aux sources", un "reboot" plein de paradoxes et de contrastes, notamment dans sa forme relâchée mais structurée sur "des unités assez fortes", notamment dans la vision d'un New York décadent qui n’a pas encore disparu, en pleine collision avec une nouvelle culture urbaine, le monde de la nuit et ses "espaces intermédiaires". Il crée un malaise en suggérant l’inadéquation des styles des personnages avec leur environnement, accentuant les dissonances visuelles d’intérieurs épurés ou bariolés. Nicolas Saada analyse Light Sleeper qui clôt une trilogie de héros charismatiques mais solitaires, c’est "le film de quelqu’un qui décide, ne veut plus subir et être en entente avec le monde". Ce dealer, à la trajectoire de héros bressionnien (référence à Pickpocket), essaie de se détacher de son passé et d’aiguiller sa vie sur les bonnes voies. Saada montre comment le héros incarne la vigilance dans un monde dépareillé, que Schrader exprime par le motif des poubelles qui jonchent les rues comme une collision entre deux mondes, et dans sa mise en scène qui met de la géométrie dans le difforme. Il évoque l’aspect "extrêmement mélodique" d’un film qui pourrait être une chanson, et voit dans l’ancien couple de drogués qui semble se retrouver formé par Willem Dafoe et Dana Delany le drame raconté par Blake Edwards dans Le Jour du vin et des roses.

En savoir plus

Taille du Disque : 37 398 302 231 bytes
Taille du Film : 25 081 989 120 bytes
Durée : 1:43:15.291
Total Bitrate: 32,39 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,05 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29056 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1741 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 26,069 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 8 mai 2023