Les Galettes de Pont-Aven

Pour la deuxième salve de sa nouvelle collection Nos années 70, sous la supervision de Jérôme Wybon, StudioCanal pouvait difficilement passer à côté des Galettes de Pont-Aven, un des films les plus emblématiques de la décennie. Pour l'occasion, l'éditeur dégaine la toute nouvelle restauration, avec le soutien du CNC, menée par l'Immagine Ritrovata à Bologne, à comparer évidemment avec l'ancienne (mais plutôt honorable) édition SD éditée au début du millénaire (et ressortie plusieurs fois, à l'intérieur d'un coffret Séria en 2006 ou dans un coffret Le meilleur des années 70's en 2012).

comparatif DVD Studio Canal (2002) vs. Blu-ray Studiocanal (2022) :
1 2 3 4 5 

Outre l'assez considérable gain de définition qu'on est en droit d'attendre de la part d'un master HD issu d'un scan 4K, on peut noter plusieurs éléments qui justifient que l'on estime le saut qualitatif pour le moins conséquent : d'une part, pour le gain assez notable sur le bord droit de l'image, et d'autre part pour le réétalonnage et le rendu chromatique. Comme c'était souvent le cas il y a une vingtaine d'années, le DVD poussait les curseurs en termes de luminosité (quitte à brûler les blancs) et de teinte, en particulier sur les magentas ou les jaunes, et le rendu semble ici bien plus naturel (avec le comparaison, les gris semblent presque bleutés, signature qu'on attribue habituellement plus volontiers aux laboratoires Eclair). L'éclairage assez cru, typique des années 70, en lumière diurne, est bien restitué, de même que le grain assez typique de ce type de photographie.

Le rendu est très clair, plutôt dynamique - contrairement à nos a priori, le film semble avoir fait l'objet d'une prise de son directe, ce qui ménage un certain nombre de sons d'ambiance assez naturels et bien restitués. Il y a du vent dans les scènes extérieures, ce qui laisse croire qu'on est bien en Bretagne. La musique est peut-être mixée un peu fort.

Le maître de la collection Nos années 70, Jérôme Wybon, se livre à une brève introduction du film (5'30'' - HD), décrit comme un "classique" de la décennie, présentant Joël Séria comme un "cinéaste passionnant et passionné". Il revient sur l'apport de Jean-Paul Belmondo dans le montage financier d'un film, alors encore nommé "L'Oie blanche", insiste sur le côté "sombre" d'un film "témoin de son époque", puis rappelle que, bien qu'il ait depuis atteint une certaine postérité, le film n'avait pas connu un grand succès à sa sortie. A la fin de cette présentation rapide, Jérôme Wybon évoque la restauration 4K, menée en 2019, puis décrit les différents bonus présents sur le disque.

Les suppléments en question reprennent tous ceux qui figuraient sur l'édition DVD (et datant donc de 2002), en y ajoutant une archive inédite.

Le plus conséquent est Retour à Pont-Aven (44'), qui voit Joël Séria et Jeanne Goupil revenir sur les lieux du tournage. Alternant des extraits du film avec de brefs entretiens avec d'assez nombreux protagonistes (Marielle, le producteur Jean Bolvary, Andréa Ferréol, Claude Pieplu...), le module revient sur le montage financier du film, l'éducation catholique du cinéaste en région angevine ("Séria, c'est un provincial", comme le proclame Marielle), le personnage d'Henri, et les lieux ou séquences emblématiques du film, comme la scène avec Marie Pape, la prostituée bigoudène incarnée par Dominique Lavanant.

L'archive inédite est un reportage sur le tournage (3'30''), qui donne l'occasion de voir le tournage de la séquence finale sur le plage. On y entend Jean-Pierre Marielle parler de sa conception du métier d'acteur ("il vaut mieux être un grand second rôle qu'un mauvais premier rôle"), Joël Séria évoquer sa collaboration avec le comédien, Jeanne Goupil décrire son rôle de "petite bonne". Les deux comédiens chantent ensuite un Kenavo impromptu entre deux prises.

Joël Séria vu par... (5') donne l'occasion d'entendre quelques amateurs de son cinéma : Benoît Poelvoorde, qui raconte comment il a découvert les films en Belgique, attiré par le si prometteur "carré blanc" que la télévision leur attribuait lors de la diffusion, et situe Les Galettes de Pont-Aven "au même niveau que Les Valseuses", pour ce qui concerne "la liberté d'expression". Benoit Delépine explique lui qu'à l'époque où il écrivait les Guignols avec Bruno Gaccio, Joël Séria constituait presque le seul point de connivence entre les co-auteurs, par ailleurs en désaccord sur tout. 

Les Galettes de Monsieur Penven (3') est un petit document sans grand intérêt autre que folklorique, qui voit Joël Séria écouter le responsable d'une maison pontaveniste fabriquant les célèbres galettes (qui sont donc nées, manifestement, d'une erreur de pesée). A noter que le supplément figurait autrefois en bonus caché sur le DVD, et qu'il fallait faire glisser le curseur sur les fesses d'Angela pour y avoir accès. Pour la peine, on vous offre la recette.

On trouve enfin la bande-annonce originale (1'30''), narrée par l'inimitable voix de Claude Pieplu.

Taille du Disque : 30 103 369 728 bytes
Taille du Film : 26 455 492 608 bytes
Durée : 1:45:07
Total Bitrate: 33,56 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: DTS-HD Master Audio French / 2.0 / 48 kHz / 24-bit
Subtitle: French