Les Funérailles des roses

Carlotta propose dans cette édition la restauration 4K effectuée par Arbelos Films en 2017. Celle-ci a été réalisée d'après le négatif original et elle est absolument superbe. La définition est très précise et laisse entrevoir un impressionnant niveau de détails tout au long du long-métrage, notamment lors de gros plans de visages multiples sur le personnage d'Eddie. Le grain d'époque a été conservé et donne à une image très stable cet aspect argentique toujours appréciable. L'étalonnage offre de beaux contrastes avec des noirs très profonds et des blancs assez lumineux pour correspondre parfaitement aux expérimentations visuelles de Toshio Matsumoto, notamment lors des scènes volontairement surexposées.

La piste son japonaise mono est très correcte. Les dialogues sont audibles et aucun défaut majeur n'est à mentionner. Effets sonores et musiques possèdent de bonnes dynamiques, même si l'ensemble manque peut-être un peu de puissance.

Préface de Bertrand Mandico (6 min - 1080p)
Bertrand Mandico, réalisateur de nombreux courts-métrages remarqués et salués par la critique (Ultra Pulpe, Boro in the Box) et d'un incroyable premier long-métrage (Les Garcons sauvages, en 2018) livre le moment de sa découverte du film de Matsumoto et la déflagration ressentie à l'époque. Œuvre découverte grâce au livre Cinéma, art subversif d'Amos Vogel, qu'il tient en bible. Mandico ne tarit pas d’éloges sur un film qui a été une véritable inspiration, pour sa qualité de mise en scène, sa poésie, son imagerie queer et sa transgression. D'une cinéphilie évocatrice, Mandico imagine la fondation d'une famille subversive du cinéma, avec une série d'auteurs connus (Pasolini, Terayama) ou moins connus (Werner Schroeter, Carmelo Bene, Jack Smith) dont Matsumoto serait partie prenante.

« Eddie Roi » (26 min - 1080p)
Pascal-Alex Vincent (cinéaste et enseignant) et Stéphane du Mesnildot (critique aux Cahiers du Cinéma et spécialiste du cinéma asiatique) contextualisent de manière appréciable le film de Matsumoto, notamment en dressant le portrait du Tokyo gay de la fin des années 60 et plus particulièrement le quartier de Shinjuku. Cette mise en relation historique du réel et de la fiction est nécessaire puisqu'elle est l'un des aspects majeurs de l'œuvre. Ces échanges permettent de mieux appréhender les bouleversements de la société japonaise de l'époque, tant du point du point de vue politique que de la sexualité (révolution des « Gay Boys »). Du Mesnildot distille des anecdotes passionnantes sur la préproduction et notamment les recherches préliminaires de Matsumoto, via l'un de ses courts-métrages expérimental (For My Crushed Right Eye) partageant de nombreux points communs avec Les Funérailles des roses, mais aussi les nuits passées dans le quartier de Shinjuku. Quartier où il découvre Peter, jeune drag-queen au début de sa carrière et qui deviendra le personnage principal du film, à la fois « acteur captivant et actrice envoûtante ». La carrière de Matsumoto est aussi évoquée plus longuement (et c'est là où l'on peut regretter l'absence des courts-métrages présents dans l'édition US - même si l'on peut entendre les problèmes de droits potentiels), de ses débuts documentaires à la majeure partie de sa carrière dans le cinéma expérimental. Néanmoins, et si dans l'ensemble la discussion entre les deux intervenants est passionnante, la mise en place apparaît assez caduque. En effet, nous n'avons pas l'impression d'assister à un entretien ou à une discussion mais plutôt à un question-réponse un peu trop répété.

Bande-annonce originale (3 min - 1080p)

Bande-annonce 2019 (2 min - 1080p) produite par Carlotta pour la ressortie en salles du film en début d'année 2019.

Taille du Disque : 37,897,828,352 bytes
Taille du Film : 29,892,169,728 bytes
Durée : 1:45:11.179
Total Bitrate: 37.89 Mbps
Vidéo : 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio : Japonais / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1057 kbps / 24-bit
Sous-titres : Français / 15.264 kbps