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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Procès de Julie Richards

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 17 février 2021

Image

Redécouvert en 2016 au TCM Classic Film Festival de Los Angeles, Le Procès de Julie Richards a rejoint en début d'année la belle collection Make My Day ! de Jean-Baptiste Thoret, avec quelques petits mois d'avance par rapport au disque américain qui est annoncé pour la mi-juin. Pour un film aussi rare, il est peu probable que les masters seront différents : Kino Lorber annonce une restauration 4K effectuée à partir du négatif original, ce qui correspond à peu près au rendu du disque StudioCanal. L'image bénéficie en effet d'une qualité de définition plutôt bonne et très correctement détaillée. La copie est tributaire des éléments photochimiques utilisés, à savoir sans doute le négatif anglais (carton du comité de censure british en introduction) qui est à peu près stable et globalement bien conservé, hormis quelques plans truqués (fondus) un peu en retrait. L'ensemble apparaît très soigné, totalement nettoyé, avec un étalonnage plutôt nuancé, une belle gamme de gris et des noirs bien tenus (parfois denses mais conservant heureusement un minimum de détails), sans pulsations marquées. La texture argentique est respectée, avec un grain bien palpable et non dénaturé par l'encodage. De très bonnes conditions pour une intéressante redécouverte.

Notez pour l'anecdote que le film est présenté dans son format 1.33 d'origine, mais que certains cadrages, avec un peu de vide dans le quart haut de l'image, suggèreraient presque que le directeur de la photographie a peut-être pensé son film pour une exploitation dans un format panoramique (à cette époque, certaines salles avaient sans doute le choix). On relèvera également un drop numérique furtif à la 43e minute.

Son

Bien que Le Procès de Julie Richards soit sorti en France en 1964, StudioCanal n'a pas pu récupérer le doublage français et ne le propose donc qu'en version originale. Le rendu est globalement de bonne facture, sans souffle marqué. On sent cependant que la piste optique du négatif n'a pas été idéalement conservée : l'ensemble a tendance à saturer rapidement, un défaut plutôt discret sur la longueur mais très remarqué dans les passages où intervient la musique (l'amplitude apparaît alors limitée). La piste n'a pas été spécialement nettoyée, mais conserve une certaine propreté, malgré un souffle discret, des sifflantes et même un "plop".

Suppléments

Préface de Jean-Baptiste Thoret (9 min - HD)
Une présentation efficace de ce "film important" qui représente "une date dans l'histoire du cinéma américain" par sa franche transgression du Code Hays en montrant une relation inter-raciale. C'est en même temps la peinture d'une fausse réconciliation de l'Amérique, au moment où est votée la loi sur les droits civiques, au point que certaines scènes étaient tournées dans des lieux les plus déserts possible, d'une manière aussi secrète que possible, pour ne pas alerter la population locale et s'attirer des ennuis.

Le procès de Julie Richards revu par Régis Dubois (38 min - HD)
Auteur et enseignant, spécialiste du cinéma afro-américain, Régis Dubois livre une très bonne analyse du Procès de Julie Richards, un film "malin et plein de finesse" mais surtout un "pavé dans la mare" qui parle pour la première fois du mariage mixte. Le film est un commentaire intelligent sur l'Histoire, revenant sur le cliché de l'hyper-sexualité des Noirs ou la peur du métissage qui hantent le psyché américain. C'est aussi un message adressé aux Blancs sur le mensonge d'une société où les populations restent entre soi, sans connaître le vécu de l'autre. Le Procès de Julie Richards prend des précautions pour "atténuer le choc" vis-à-vis du public mais montre aussi la haine du Noir docile plusieurs années avant la Blaxploitation. Régis Dubois resitue le film dans son époque, quand les Noirs "cessent de courber l'échine" et revendiquent leurs droits, montrant une oeuvre vraiment dans l'ère du temps (1964, année cruciale) qui tente de réveiller les consciences d'une manière pourtant bien plus progressiste que Loving de Jeff Nichols, pourtant sorti 50 ans plus tard. Avec son héros noir incarné, à la violence contenue, Le Procès de Julie Richards se démarque de la représentation hollywoodienne classique dont Régis Dubois fait un rapide (mais très intéressant) topo. On est ici loin d'un Sidney Poitier consensuel et "immaculé" ou d'un Eddie Murphy asexué "qui rassure les Blancs". Un complément éclairant.

En savoir plus

Taille du Disque : 34 881 704 807 bytes
Taille du Film : 23 032 848 384 bytes
Durée : 1:20:23.375
Total Bitrate: 38,20 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 35,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 35000 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1377 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,443 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 27 avril 2021