Le Petit Marcel

Après un DVD dans sa collection (rouge) "à la demande" sorti en 2012, Gaumont réédite aujourd'hui Le Petit Marcel en Blu-ray à partir d'une belle restauration 2K effectuée en 2014 par le laboratoire Eclair. Les images ont été parfaitement stabilisées et nettoyées, le rendu est immaculé. La définition est très satisfaisante, avec un piqué souvent convaincant et un niveau de détail appréciable qui renforce les textures. Le grain est fin et plutôt discret même s'il reste palpable, parfaitement soutenu par un encodage aux petits oignons. L'étalonnage a été supervisé par Jacques Fansten : les contrastes sont bien équilibrés, avec des noirs légèrement colorés et parfois denses, mais toujours détaillés, et la colorimétrie respecte la patine photochimique d'époque, pour un rendu très naturel, sans dérives magenta. Une restauration qui améliore sensiblement l'ancien master du DVD (ratio désormais respecté, colorimétrie moins froide et beaucoup plus nuancée, nuits vraiment obscures). Des conditions de visionnage très solides, une fois de plus pour Gaumont Vidéo, éditeur qui rappelons-le se donne les moyens de prendre soin de son catalogue.

comparatif DVD Gaumont (2012) vs. Blu-ray Gaumont (2023) :
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La piste son a été restaurée par le laboratoire L.E. Diapason. L'ensemble est extrêmement convaincant, propre, sans sifflantes, saturations ou souffle. On relèvera quelques prises de son direct un peu faibles dans la cabine du camion, au rendu plus brouillon et moins intelligible. Mis à part ces cas très particuliers, les voix bénéficient d'une belle présence, les ambiances sont bien équilibrées, avec des arrière-plans palpables.

En unique supplément de ce beau film passé sous les radars : L'apprentissage, un entretien de 30 min (en HD) avec le réalisateur Jacques Fansten. Très intéressant de pouvoir écouter cet homme discret et sympathique qui fait un rapide retour sur sa carrière, ses débuts dans le cinéma comme assistant de Claude Chabrol avant de passer aux documentaires, reportages et fictions pour la télévision. Il ne dit d'ailleurs que du bien de son travail pour la petite lucarne où il put concrétiser des projets personnels. Malgré un bon accueil critique (dans Les Cahiers du Cinéma) et un nombre confortable de salles, Le Petit Marcel fut un bide qui l'empêcha longtemps de monter d'autres films pour le grand écran : "Je préfère être un téléaste qui tourne qu'un cinéaste qui a des projets". Il nous parle longuement du Petit Marcel, un "film improbable" sur les débuts de la société de surveillance et les bonnes volontés qui se fourvoyaient, un film qui choisissait de poser des questions et évitait la simple dénonciation. On doit cette "autre dimension" du scénario au co-scénariste Jean-Claude Grumberg, "une formidable intelligence" à propos duquel il ne tarit pas d'éloges. Fansten évoque sa peinture de la jeunesse par "la rencontre entre quelqu'un qui a un rêve et d'autres qui n'en ont pas", et revient sur les choix d'un casting venu en grande partie du théâtre, dont il regrette aujourd'hui le manque de mixité. Il dévoile également une facette méconnue de la carrière d'Yves Robert qui était également producteur avec sa femme Danièle Delorme, dont il se souvient encore des bons conseils et de la bienveillance. Fansten évoque brièvement son amitié avec Michel Simon et Jean Dasté (qui apparaît dans le film, et qui est l'autre personnage masculin principal de L'Atalante), des relectures de son scénario par Jean-Loup Dabadie et autres anecdotes toutes narrées avec bonhomie et douce passion. Merci à Gaumont de nous donner à découvrir de tels artistes trop peu connus.

Taille du Disque : 37 748 931 981 bytes
Taille du Film : 30 324 301 824 bytes
Durée : 1:47:03.000
Total Bitrate: 37,77 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34968 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 989 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 30,854 kbps