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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Jour du dauphin

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 23 février 2022

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Mike Nichols fut doublement fêté par StudioCanal au printemps dernier avec la réédition HD de Ce plaisir qu'on dit charnel en mars et, quelques semaines auparavant, de ce Jour du dauphin inédit en DVD, choisi par Jean-Baptiste Thoret pour intégrer sa très belle collection Make My Day ! Comme pour les Blu-ray américain (chez Kino Lorber en 2020) et britannique (chez Powerhouse Films en 2021), le film est présenté à partir de sa récente restauration 4K qui, à l'exception de quelques menus détails, deux ou trois plans épais mais brefs ou d'infimes pulsations de contraste en tout début de film, par exemple, bénéficie d'un rendu très satisfaisant. Les images sont fines, la précision est palpable, le niveau de détail très compétent ; un résultat qui rend justice au cadre paradisiaque dans lequel évolue le film. La colorimétrie saturée et souvent naturelle participe au plaisir des yeux, même si on regrettera des blancs sans doute parfois un peu trop purs, avec pour conséquence des visages souvent bien trop rosés. Les contrastes sont bien équilibrés, à l'exception d'un plan (à la 17e minute) aux noirs très accentués. L'aspect filmique est respecté, avec un léger grain fin, parfaitement soutenu par un encodage invisible. La copie est assez stable et bien nettoyée, à l'exception de rayures verticales là aussi très ponctuelles. Des conditions relativement confortables qui permettent de (re)découvrir le film comme jamais auparavant.

Son

La version originale stéréo est de bonne facture. Entièrement nettoyée, elle offre un bel équilibre entre les voix (claires) et des arrière-plans suffisamment présents. Le spectre est assez bien équilibré, les graves sont modérés. Notez que la spatialisation ne concerne que la musique de Georges Delerue, pour un rendu élégant et d'une certaine efficacité. La version française est aussi de bonne tenue, sans doute un peu plus compressée, avec pour conséquence des graves parfois plus sensibles. Le mixage est assez conforme à celui de la VO. Un très léger souffle est parfois palpable.

Suppléments

Si on reste loin de l'offre éditoriale pléthorique de l'édition britannique, cette édition française est néanmoins soignée, avec plusieurs suppléments :

Préface de Jean-Baptiste Thoret (10 min - HD)
Le critique, historien, cinéaste et directeur de la collection Make My Day !, revient sur la "trajectoire fulgurante" de Mike Nichols, ponctuée de coups d'éclat et d'échecs, et sur Le Jour du dauphin"canard noir" de sa filmographie, que les spectateurs de l'époque ont eu des difficultés "à situer sur la carte des genre", peu aidés par une affiche qui dévoilait une partie de l'intrigue qui n'était pas le coeur du film. Il raconte le projet d'abord prévu pour Roman Polanski et Franklin J. Schaffner, un film a priori aux antipodes du cinéma de Mike Nichols mais au final un prolongement logique de ses thématiques, ici la difficulté de communiquer (entre deux espèces). Jean-Baptiste Thoret nous conseille de voir le film en laissant "ouvertes les portes de l'interprétation"...

Le Jour du dauphin revu par Laurent Vachaud (40 min - HD)
Le critique et scénariste Laurent Vachaud évoque le travail et la personnalité de Mike Nichols à travers le projet du Jour du dauphin et l'analyse de son scénario, qu'il juge "mal verrouillé" par endroits. Il trouve les éléments de thriller trop artificiellement plaqués, comme si Nichols et son scénariste, pourtant motivés à l'idée d'aborder un genre, avaient manqué de maîtrise et s'étaient cassés les dents sur un sujet qu'ils cernaient mal et auquel ils ne croyaient plus. Vachaud explique que le film a été produit dans des conditions peu idéales, Nichols devant honorer un engagement avec le producteur Joseph Levine, et trouve davantage de qualités dans la première partie, plus poétique et "limite documentaire". Il dresse en filigrane un portrait du cinéaste, baratineur, excentrique et angoissé, davantage porté sur le travail avec les acteurs, montrant par exemple un vrai talent pour composer ses castings comme le prouvent le "pari" de Dustin Hoffman pour Le Lauréat ou l'excellent choix de George C. Scott qui, malgré un comportement imprévisible et irritable au travail, est parfaitement crédible dans son rôle du Jour du dauphin.

Interview de Buck Henry (13 min - SD - VOSTF)
Le scénariste du Jour du dauphin évoque sa dernière collaboration avec Mike Nichols, un tandem parfois peu apprécié des critiques, et évoque ses (mauvais) souvenirs autour du film, notamment à cause des difficultés d'adaptation du livre de Robert Merle qui "partait dans tous les sens" mais possédait un "ton unique" qu'ils essayèrent de conserver. Il raconte quelques anecdotes avec les dauphins, comment il leur a prêté sa voix et leur fuite en mer le dernier jour du tournage, évoque la musique "très réussie" de Georges Delerue ou revient sur l'"aura très forte" de George C. Scott, acteur doué qui pouvait jouer à la fois "un homme d'action et de pensée" mais dont le comportement instable pouvait parfois lui faire très peur...


Moon Over The Bahamas (40 min - HD - VOSTF)
Produit pour le Blu-ray britannique sorti en 2021, cet entretien par webcam avec Michael Haley, second assistant réalisateur sur Le Jour du dauphin, est l'occasion d'évoquer la "relation géniale" qu'il entretenait avec Mike Nichols en collaborant sur 13 de ses films. Il revient sur ses débuts dans le cinéma "par des concours de circonstance très chanceux" (notamment sur Les Tueurs de la lune de miel où il a remplacé Martin Scorsese qui s'était fait renvoyer), son apprentissage... dans le porno et sa filmographie foisonnante comme assistant puis réalisateur (pour 5 films). Il relate de très nombreuses histoires du tournage du Jour du dauphin comme les difficultés à filmer les mammifères ("C'était les seuls maîtres à bord") ou la présence du scénariste Buck Henry qui permit à Mike Nichols de tenir le coup sur ce projet qu'il ne souhaitait pas faire. Il bifurque régulièrement sur quelques anecdotes plus croustillantes, l'arrivée tonitruante de George C. Scott à l'hôtel, les aisselles à raser de Trish Van Devere, la virée au casino et surtout les blagues potaches que se faisait l'équipe, recluse dans un endroit perdu aux Bahamas "qui semblait avoir poussé de nulle part", et qui tuait le temps comme elle pouvait. Pour résumer l'ambiance, il était surtout question de montrer ses fesses à tout va, en photo voire en parachute ascensionnel ! Avec un personnage aussi sympathique et une abondance de souvenirs aussi précis que drôles, même si indirectement liés au film et à sa mise en scène, impossible de ne pas passer un bon moment.

Bande-annonce (3 min 01 s - SD - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 43 108 938 906 bytes
Taille du Film : 28 210 950 144 bytes
Durée : 1:44:55.083
Total Bitrate: 35,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29995 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1832 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1986 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,020 kbps
Subtitle: French / 21,267 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 12 septembre 2022