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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Dernier rivage

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 21 septembre 2022

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Rimini retrouve le réalisateur Stanley Kramer avec Le Dernier rivage, second opus de sa nouvelle collection consacrée à la science-fiction. Le film est proposé pour la première fois en France en Blu-ray, après des éditions américaine (en 2014 chez Kino Lorber) et britannique (en 2015 chez Signal One) qui utilisaient déjà le même master (à une différence de contraste près). La restauration n'est donc pas récente mais apparaît d'un niveau assez convenable. Le scan se rapproche souvent du 2K, c'est en tout cas l'impression que donnent la grande stabilité du cadre, la finesse palpable des plans rapprochés ou les nuances du noir & blanc. L'ensemble bénéficie d'une définition plus ou moins probante, certains plans d'extérieur volontairement très diffus conservant une certaine épaisseur. Le grain, parfois un peu épais, est honnêtement restitué. Les contrastes sont équivalents à l'édition britannique (plus resserrés que sur le disque américain) et sont très bien gérés malgré d'infimes pulsations, le niveau de noir est dense tout en conservant du détail. Côté scan, donc, c'est plutôt très correct. Le bémol est que la restauration est incomplète, les images n'ayant pas bénéficié d'un nettoyage numérique supplémentaire : la qualité générale reste donc tributaire du matériel photochimique utilisé, heureusement en bon état. S'il reste encore pas mal de petits points blancs, de rayures verticales (sur la fin du film) ou de dégradations chimiques type syndrome du vinaigre, voire quelques sautes brutales de photogrammes, ce sont des désagréments qui ne se remarquent vraiment que très ponctuellement. Un bémol à nuancer, donc, puisque le visionnage reste largement recommandable.

DVD MGM (2004) vs. Blu-ray Rimini (2022) : 1 2 3 4 5 6 7 8

Son

Pour la version en anglais, Rimini ne propose curieusement pas la piste mono d'origine mais deux remixes (en stéréo et en 5.1) dont les rendus bénéficient surtout à la musique, qui gagne une ampleur bienvenue. Seulement, la spatialisation parfois marquée reste encore trop artificielle, notamment avec les sons d'ambiance (bourdonnement des moteurs, fond d'air) qui sont trop mis en avant, avec un aspect bien trop moderne. Le plus étrange est que les voix conservent une patine ancienne alors que le reste sonne de manière plus propre et plus récente. Mais cela restera sans doute suffisamment discret pour ne pas être remarqué au visionnage, en tout cas pour la piste stéréo mieux équilibrée que le mixage 5.1. La version française est d'une qualité honnête même si en deçà concernant la musique, qui y perd forcément. L'amplitude est plus réduite, le spectre est un peu couvert et davantage porté sur les mediums, trop insuffisant sur les graves. Mais l'ensemble reste propre et dénué d'usures marquées.

Suppléments

Rimini propose deux suppléments très complémentaires spécialement produits pour cette édition :

Le Dernier rivage par Vincent Nicolet (31 min - HD)
Le journaliste de culturopoing.com fait une analyse très étoffée du Dernier rivage, lance de très nombreuses pistes de réflexion, plus ou moins solides mais souvent très pertinentes. Il présente quelques membres de l'équipe et les têtes d'affiche du casting, mélange d'acteurs confirmés et de "star en devenir" (Anthony Perkins tournera Psychose un an plus tard). Il évoque la filmographie de Stanley Kramer, souvent réduit à tort à un cinéaste à thèse, qui était alors "en position de force à Hollywood" après plusieurs succès. Il rappelle les conditions du tournage effectué en Australie, et le résultat finalement "très américain à bien des égards". Premier film à aborder frontalement le danger nucléaire alors que la Guerre Froide bat son plein, Le Dernier rivage joue habilement sur les contrastes et prend souvent le contre-pied de l'habituelle histoire apocalyptique pour arriver à la conclusion que "l'important n'est pas tant de mourir que d'avoir vécu". Le spectaculaire est ici mis de côté pour privilégier la romance, on s'intéresse à la naissance d'un couple où chacun qui guérit de ses plaies au contact de l'autre, parallèlement à la trajectoire inverse et "saisissante" de jeunes mariés qui se déchirent. Le film s'applique à décrire un contexte pré-apocalyptique dans un monde apocalyptique dans une grande douceur et sans violence, ce qui stimule l'imagination du spectateur, notamment avec l'absence de cadavres. Vincent Nicolet s'appuie sur de nombreux détails pour étoffer son analyse, rappelant deux références cinéphiles (David Lean et John Ford), évoquant la longue marche funèbre du dernier tiers et l'apparition tardive, lourde de sens, de la religion, la spectaculaire séquence de course automobile, "sorte de combat de gladiateurs modernes", ou la manière en biais qu'utilise Stanley Kramer pour dévoiler le contexte, au début du film.

Le roman de Nevil Shute (35 min - HD)
Rencontre avec Marie-Odile Probst, traductrice littéraire qui a eu en charge la récente réédition du roman original. Elle évoque le parcours du Britannique Nevil Shute, ingénieur aéronautique, inventeur fructueux dans une période riche en découvertes pour l'aviation, qui mènera en parallèle une carrière d'écrivain et finira par s'installer dans une ferme en Australie. L'homme est ambitieux, grand patriote, "extrêmement actif et courageux" au point d'essayer plusieurs fois de rejoindre les corps d'armée (mais il fut parfois empêché par son fort bégaiement). Ses écrits finiront par avoir un certain succès, lui établissant une petite réputation vers la fin des années 50. Marie-Odile Probst analyse le style de ses récits aux intrigues bien tenues, sans effets, qui s'intéressent à "l'ordinaire dans l'extraordinaire" et maintiennent une proximité entre le lecteur et des personnages modestes. Elle évoque les désaccords de l'auteur avec l'adaptation cinématographique bien plus glamour du Dernier rivage, et pointe les différences majeures entre les deux oeuvres, regrettant un film très hollywoodien qui perd en simplicité, aux personnages davantage traités comme des héros que comme des gens ordinaires, où le romantisme est plus affirmé alors qu'il était, dans le livre, plutôt annihilé par la situation. Instructif.

En savoir plus

Taille du Disque : 49 141 254 796 bytes
Taille du Film : 33 228 853 248 bytes
Durée : 2:14:17.000
Total Bitrate: 32,99 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,02 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25023 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2088 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3519 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 384 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 0,343 kbps
Subtitle: French / 21,851 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 3 octobre 2022