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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Dernier milliardaire

BLU-RAY - Région B
Pathé
Parution : 23 octobre 2019

Image

Faute d’avoir pu retrouver le négatif image original, Pathé nous précise que la restauration a été faite à partir d’un contretype safety et d’une copie nitrate. Leur laboratoire italien, L’Immagine Ritrovata, a cependant encore fait des merveilles pour la restauration de ce film. L’image est très stable, et entièrement nettoyée de l’ensemble des salissures. Le niveau de détail est tout-à-fait remarquable. L’image est bien contrastée, et les noirs ne sont pas bouchés. Le rendu argentique est assuré par la présence d’un grain, plus ou moins fin selon les plans, bien encodé.

Son

Côté son, la restauration a sans doute été plus délicate, ce qui explique un rendu moins impressionnant que pour l’image. Il y a un léger souffle quasi permanent et la bande-son présente plusieurs saturations. Les voix restent assez sourdes et manquent de clarté. Il faut cependant relativiser ces petits désagréments, qui renvoient le film à son époque plus qu’ils ne gênent tout-à-fait le confort de son écoute, la bande-son ayant été par ailleurs bien nettoyée.

Suppléments

Le dernier baroud (35min – 1080i)
Comme seul contenu original parmi les suppléments, on trouve ce double entretien avec Dimitri Vezyroglou, maître de conférence et spécialiste de l’histoire du cinéma français de l’Entre-deux guerre, et Noël Herpe, historien du cinéma. Ces deux intervenants sont très intéressants, mais le fait de choisir deux historiens trouve ici ses limites : de mêmes éléments sont souvent évoqués par chacun d’entre eux, ce qui crée une certaine redondance dans le propos. Il faut également souligner que les commentaires ne sont illustrés que par quelques images (restaurées) du film. Les deux historiens rappellent le contexte de production du film, qui mérite le détour. Pour ce projet de film sur l’exercice autoritaire du pouvoir, qui s’intitulait initialement Le dernier dictateur, René Clair avait d’abord un contrat avec la Tobis, une société de production... allemande ! Le projet n’a bien sûr pas pu être mené à bout avec la Tobis, et c’est la société Pathé-Natan qui a finalement accepté de produire ce film, alors qu’elle traversait de grosses difficultés financières (Bernard Natan avait racheté Pathé en 1929 avec l’ambition de relancer l’activité de production, délaissée depuis le milieu des années 20) ; il fallait donc aller à l’économie et la plupart des décors du film sont récupérés des Misérables, tourné par Raymond Bernard en 1934. Malgré le prestige du nom de René Clair, Le Dernier milliardaire a été un échec, qui a accompagné la faillite (sans la déclencher) de la société en 1935.

Les deux hommes cherchent ensuite à définir le ton qui caractérise le film. Ils rappellent les points communs qui rapprochent ce film du burlesque des Marx Brothers, et notamment de Soupe au canard. En jouant sur la fable, sur le grotesque, en créant ce « royaume d’opérette » avec des personnages caricaturaux et des gags « explosifs », René Clair semble marqué par ce comique qui vient d’Hollywood. Noël Herpe évoque quelques scènes comiques qui sont, pour lui, parmi les gags les plus brillants réalisés au cinéma. Cependant, les deux historiens conviennent que le film n’est pas complètement dans le burlesque et regrette qu'il ne trouve pas son style. Il répond, selon eux, à A nous la liberté, qui était déjà une satire politico-sociale sur le monde contemporain. Ils reconnaissent que le film recherche un équilibre entre « une satire sociale grinçante et une légèreté », où l’échappée par le rire fait que « la charge sociale n’est jamais lourde ou appuyée. » Malgré ses qualités, le film n’attire pas les spectateurs à sa sortie dans un contexte de production française relativement difficile. Noël Herpe et Dimitri Vezyroglou tentent d’expliquer cet échec en rappelant la gêne possible éprouvée par certains spectateurs à retrouver leur situation anxiogène dans un film comique. Les réactions au film sont parfois violentes, puisque lors d’une projection au cinéma Marignan, à Paris, en octobre 1934, les spectateurs ont détérioré la salle en cassant notamment les fauteuils.


Portrait du metteur en scène René Clair (13min - SD)
Pour « portrait », un reportage historique intitulé René Clair, 50 ans de cinéma, réalisé selon le carton d’ouverture par R. de Dancourt. Ce court film, que nous retrouverons également en supplément du Blu-ray du Silence est d’or, qui ne présente aucune organisation particulière, présente surtout l’intérêt de nous montrer René Clair dans des images d’archives plus ou moins intéressantes (à côté des entretiens filmés, nous voyons René Clair dans sa maison de Saint-Tropez, en train de boucher des bouteilles, de jouer aux boules, de regarder le paysage...). Le reportage égrène par ailleurs les titres de sa belle filmographie avec quelques extraits des films. Sont également abordées quelques-unes de ses créations théâtrales, images de captation à l’appui.

En savoir plus

Taille du Disque : 39,241,971,712 bytes
Taille du Film : 28,558,571,520 bytes
Durée : 1:31:47.460
Total Bitrate: 41.48 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Par Benoit Rivière - le 6 décembre 2019