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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Cid

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 16 février 2022

Image

Le Cid a bénéficié d'une restauration photochimique en 1993. Le négatif Technirama était dans un état trop dégradé pour être utilisé, les équipes de restauration se sont repliées sur des éléments de séparation Technicolor pour recréer un internégatif trichrome. Cette restauration est également une reconstruction, puisque l'ouverture et l'entracte y ont été insérés. Elle a été exploitée en salle en 1993 par la société Miramax, qui en a également tiré un master HD pour l'exploitation vidéo et plus particulièrement un DVD en 2008 édité dans la collection Miriam. Depuis, toutes les éditions Blu-ray du Cid reprennent ce transfert HD guère enthousiasmant et celle de Rimini ne déroge pas à la règle. L'image est dégrainée et les informations de hautes fréquences inexistantes, les contrastes sont peu appuyés car la pellicule s'avère voilée et compensée par des blancs artificiellement saturés. La colorimétrie manque de nuances et son origine trichrome révèle un mauvais alignement des primaires, ce qui ne favorise pas le piqué de l'image. Heureusement, nous ne constatons pas de tentative d'accentuation des contours trop visible et l'encodage AVC est propre. Précisons que le film est proposé au format 2.35, ce qui n'a rien d'anormal : le film a été tourné au format 2.25 pour ce qui est du négatif Technirama, mais projeté dans deux formats différents, 2.35 pour les salles équipées pour le Cinémascope anamorphique et 2.20 pour celles équipées pour le 70mm. Pour finir, nous vous proposons un comparatif entre ce nouveau Blu-ray et le DVD édité par Filmedia en 2012, pour constater que si l'élément source reste décevant, le Blu-ray permet malgré tout un plus grand respect des textures (Comparatif 5) :

Blu-ray Rimini 2022 vs. DVD Filmedia 2012 : HD 1 HD 2 HD 3 HD 4 HD 5 HD 6

Son

C'est également en 1993 que la version originale du film fut restaurée à partir des six pistes magnétiques retrouvées chez un collectionneur londonien. Il en résulte un mixage 5.1 assez spectaculaire, qui offre une ouverture sonore appréciable pour la musique symphonique de Miklos Rozsa principalement. Les dialogues sont également bien restitués, sans souffle ni distorsion excessive. La version française d'époque est monophonique, présentant un souffle relativement important et constant avec quelques craquements, mais les dialogues sont clairs et toujours audibles.

Suppléments

Tous les suppléments se trouvent sur le DVD qui accompagne cette édition.

Le Cid figure christique (27 min - SD)
Cet entretien tourné en janvier 2021 permet à Jean-François Rauger de nous proposer un récit structuré de la genèse du Cid. Un récit historique qui inspira la tragédie de Corneille et dont le personnage principal est une légende de l'historiographie chrétienne, alors que celle des musulmans le dépeint comme un personnage cruel. Après ce bref mais intéressant exposé sur le contexte historique, l'historien et directeur de la programmation à la Cinémathèque française aborde l'écriture du film, avec pas moins de trois scénaristes qui se seraient penchés dessus dont le blacklisté Ben Barzman, qui ne figure pas au générique. Puis il aborde le casting : pour le rôle principal, le nom de Charlton Heston s'impose très vite à Anthony Mann de part sa formation théâtrale shakespearienne, mais son entente avec Sophia Loren ne fut pas idyllique, à tel point que le comédien aurait refusé La Chute de l'Empire romain (le film suivant de Mann) à cause de la présence de celle-ci au casting. La suite concerne l'équipe technique et le rôle important du réalisateur de seconde équipe, Yakima Canutt, qui dirigea les nombreuses scènes de bataille. Puis il aborde le succès commercial du film et surtout la place de ce dernier dans l'oeuvre d'Anthony Mann, Le Cid ne devant pas être considéré comme une commande mais comme un film où les thématiques du cinéaste sont bien présentes. De même que les recherches formelles que l'on retrouvait dans ses films noirs et ses westerns sont bien présentes dans cette superproduction à grand spectacle. Un entretien foisonnant d'informations et joliment illustré de photos d'archive.

Le Cid ou la figure de Franco (13 min - SD)
Après Jean-François Rauger, c'est Samuel Blumenfeld, autre grande figure de la cinéphilie française, qui aborde dans cet entretien l'aspect politique du film au sens propre du terme. En évoquant l'influence de Franco sur la production du Cid, tourné en Espagne, le critique nous prévient que ce récit historique est aussi censé servir la propagande du régime franquiste, celui-ci fournissant un soutien logistique conséquent à la production via son ministère de l'Information. Puis il attire notre attention sur la présence à l'écriture du scénario de Ben Barzman, dont les activités anti-franquistes au moment de la guerre civile était bien connues. C'est pour lui l'un des magnifiques paradoxes de ce film, véritable métaphore sur la fin de l'art hollywoodien tel qu'on le connaissait auparavant. Encore un entretien riche en enseignement et dont on soulignera à nouveau la qualité d'illustrations.


Le Cid d'Emmanuelle Gorgiard (26 min - SD)
Ce court-métrage d'animation réalisé en stop-motion est librement inspiré de l'oeuvre de Pierre Corneille. Le récit est transposé dans un monde peuplé d'insectes, et mélange humour et poésie. Dommage qu'il ne soit pas proposé en HD, l'animation est splendide.


Un livret de 100 pages rédigé par Stéphane Chevalier
Cet ouvrage est découpé en huit chapitres. Le premier titré Faire plaisir à Franco aborde le souhait du producteur mégalomane Samuel Bronston de construire un nouvel Hollywood en Espagne avec l'appui du dictateur Franco, qui voit dans l'évocation de ce personnage mythique les valeurs d'une Espagne moderne dont lui-même en serait l'incarnation. L'auteur nous explique qu'au-delà du simple film de propagande, Le Cid est aussi la belle histoire d'amitié entre un chrétien et un musulman. Le chapitre 3, qui est assez court, est consacré à Anthony Mann et reprend un passage de l'entretien que le cinéaste a accordé à la revue Films and Filming en 1964. Le chapitre suivant est le plus long et le plus intéressant car il relate en détail la genèse du film et le tournage en Espagne, avec des éléments bien documentés comme les lieux de tournage, le nombre précis de figurants et leur provenance (l'armée de Franco le plus souvent). Puis il évoque la personnalité et le travail du chef opérateur Robert Krasker, brillant technicien à qui l'on doit les images du Troisième homme de Carol Reed. La suite est consacrée au casting du film avec quelques détails biographiques sur certains comédiens de second plan qui n'ont pas toujours l'attention qu'ils méritent, comme Frank Thring et Douglas Wilmer. L'un des points forts de ce livret est d'être parvenu à obtenir le témoignage de l'un des derniers participants encore vivants de ce tournage mythique, en la personne de Gary Raymond qui interprète le roi Sanche.

En savoir plus

Disc Size: 48,549,668,644 bytes
Size: 46,192,539,648 bytes
Length: 3:08:10.737
Total Bitrate: 32.73 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25212 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  2093 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz /  3516 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0.015 kbps
Subtitle: French / 9.547 kbps


Par Jean-Marc Oudry - le 22 février 2022