
La Vie à l'envers
BLU-RAY - Région B
Insert & Cut
Parution : 6 novembre 2024
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Si nous la connaissons surtout par son travail autour des suppléments DVD/Blu-ray, l'agence audiovisuelle Inser & Cut Production s'est lancée en 2017 dans l'édition DVD de téléfilms rares portés par des acteurs renommés comme Claude Rich, Jean Bouise ou (déjà) Charles Denner, avec la collection Ciné-club TV . En 2022, Inser & Cut est passée aux films de cinéma via la collection L'oeil du témoin et des titres comme L'Alliance de Christian de Chalonge ou Le Diable dans la boîte de Pierre Lary. En octobre dernier, la collection s'est enrichie d'un troisième opus qui permet à l'éditeur de passer le cap du Blu-ray : La Vie à l'envers, première réalisation d'Alain Jessua, très connu des amateurs de cinéma français des années 70-80.
La vie à l'envers a été restauré pour Studiocanal aux alentours de 2017, année de la disparition du cinéaste, qui fût également l'occasion d'une sortie en DVD. La restauration a sans doute été menée en 4K (ou dans un très bon 2K), et très certainement effectuée par le laboratoire VDM. Le rendu est très convaincant, précis, très détaillé, avec une petite patine argentique tout à fait agréable. La gamme de gris est nuancée comme il faut, les contrastes sont bien ajustés et toujours détaillés, très rarement soumis à quelques légères pulsations. Bref, des conditions de visionnage très solides.
Son
La piste son est d'une belle fidélité au mixage d'origine, sobre et naturaliste. Partiellement post-synchronisé, le rendu n'en reste pas moins très détaillé, les voix ont une bonne présence, l'ensemble est équilibré. S'il persiste un très léger souffle, discret, la piste a été entièrement nettoyée des traces d'usure.
Suppléments
Alain Jessua, les premières années (46min - HD)
Avant de devenir une collection DVD et Blu-ray, L’Oeil du témoin était une émission pour le web qui, en 2012, recevait le réalisateur Alain Jessua pour un long entretien sur sa carrière. Le Blu-ray propose la première partie de cet entretien fleuve, dont la suite est disponible gratuitement sur le site de l'éditeur. Interrogé par l’éminent historien du cinéma Jean Ollé-Laprune, Alain Jessua évoque les balbutiements de sa passion pour le cinéma et comment il s’est rapproché concrètement de ce milieu grâce à un ami, neveu de Julien Duvivier, avec qui il allait observer les tournages et ceux qui "entraient à l’usine pour fabriquer du rêve". Il raconte ses débuts dans le métier, comme stagiaire puis assistant, sur des films comme Casque d’or et Madame de. Il nous captive lorsqu’il se souvient de Jacques Becker, Max Ophuls (le cinéaste qui lui a apporté le plus) ou Marcel Carné, "l’oreille et l’oeil absolus". Alain Jessua évoque surtout sa vision d’un métier, à l’époque très hiérarchisé ("c’était un peu comme l’armée"), jusqu’à ce qu’intervienne la révolution de la Nouvelle Vague. Il revient sur son premier court-métrage et un projet non abouti avec Georges Simenon, et commence à parler de ses propres films, marqués par "la marge et la solitude" : un parfait résumé de sa première réalisation, La Vie à l’envers, "l’histoire d’une psychose". Il raconte notamment l’énorme trac de Charles Denner, un choix qui lui a posé problème pour le premier tiers de l'histoire car l’acteur était incapable de jouer un homme normal, ou son admiration pour les gens du cirque.
S'affranchir de la réalité (21 min - HD)
Bernard Payen, programmateur à la Cinémathèque française, qui y organisa une rétrospective d'Alain Jessua en 2017, revient sur le parcours de ce "cinéaste trop méconnu", dont l’œuvre singulière et "très cohérente" joue sur "une forme de réalisme fantastique, décalé". Il analyse La Vie à l’envers, une histoire qui fait "glisser le réel" et amène plusieurs interprétations, portrait d’un dépressif autant que récit d’une aspiration au bonheur, portée par un attachant Charles Denner, à l’ironie étrange qui crée une distance. À travers la trajectoire d’un homme qui se retire du monde et "s’affranchit de la réalité", Bernard Payen remarque des thématiques qui sont alors dans l’air du temps, proches d’oeuvres littéraires et cinématographiques sorties à une période-clé qui laissait de plus en plus exprimer une appréhension de la société. Dès son premier film, que l’on peut voir comme une matrice de sa filmographie à venir, Alain Jessua confirme qu’il est un cinéaste éminemment moderne et en avance sur son temps.
Jacques Valin, ce frère d'âme (25min - HD)
Roland-Jean Charna, directeur de la collection L'oeil du témoin, évoque en filigrane son rapport presque passionnel à La Vie à l’envers, un "film obsession" qui est pour lui "l’un des 10 films français les plus importants de ces 50 dernières années". Il revient sur ses rencontres avec Alain Jessua depuis 2007, date de parution de son roman tiré du film, et se souvenant d’un réalisateur toujours "taiseux, humble et modeste", qui eût la chance d'être fêté à la Cinémathèque peu avant sa disparition. Il analyse "ce film à part" dans ses grandes largeurs, ce héros qui "veut être heureux en faisant le malheur des autres" (comme lui répétait Jessua), un personnage en quête d’isolement face à un monde qui commençait "à aller un peu trop vite". Il évoque le cinéma du dérèglement et de l’éloignement, parfois traité par Hollywood dans une "vague existentialiste", avec The Swimmer, Seconds ou L’Arrangement d'Elia Kazan. Il évoque le téléfilm La sourde oreille de Michel Polac (sorti en DVD dans la collection), ainsi que plusieurs références littéraires autour de ces thèmes, par Kafka, Thoreau, Hawthorne ou Emmanuel Bove. On apprend également qu’il y aurait eu un projet de remake américain autour de Martin Scorsese et Richard Dreyfus…
En savoir plus
Taille du Disque : 45 340 814 336 bytes
Taille du Film : 26 262 657 024 bytes
Durée : 1:34:55.875
Total Bitrate: 36,89 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 192 kbps
Subtitle: French / 0,009 kbps
Subtitle: English / 48,594 kbps