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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Guerre est finie

BLU-RAY - Région B
Gaumont
Parution : 22 septembre 2021

Image

La Guerre est finie a été magnifiquement restauré en 4K par le laboratoire Eclair à partir du négatif original. Les images sont d'une très grande précision, le trait est ciselé, les textures extrêmement détaillées (quels gros plans !). La patine argentique est vraiment soignée, avec une gamme de gris nuancée et une gestion des ombres et des contrastes bien marquée, sauf durant les plans nocturnes aux noirs moins denses, présentés conformément aux caractéristiques de la copie 35mm vue en salle à l'époque. On soupçonne régulièrement l'encodage du disque de gommer un peu de détails dans les zones les plus sombres, qui perdent souvent en texture et laissent apparaître quelques infimes macroblocs / posterisations très ponctuels. Un encodage par ailleurs assez réussi concernant la gestion du grain, fin et abondant. La copie a été entièrement nettoyée et montre une très grande stabilité, ce qui n'était pas tout à fait le cas en DVD. Des conditions de visionnage proches de la perfection.

comparatif DVD MK2 (2007) vs. Blu-ray Gaumont (2021) : 1 2 3 4 5 6 7 8

 

Son

Idéale restitution de la bande sonore de La Guerre est finie, parfaitement nettoyée et sans doute extrêmement fidèle au mixage d'origine, mêlant son direct et post-synchronisation. La piste apparaît très équilibrée entre les voix, la musique et les ambiances. On ne relève aucune trace d'usure particulière, le souffle est discret et l'ensemble très clair bénéficie d'une ouverture satisfaisante. On est loin de la piste frêle et couverte de l'ancien DVD. Notez enfin que l'absence de sous-titres pendant les dialogues en espagnol n'est pas un oubli de l'éditeur mais bien une volonté du réalisateur.

Suppléments

Gaumont n'a pu (logiquement) reprendre les suppléments de l'édition MK2 mais propose néanmoins plusieurs entretiens de qualité, avec des choix pertinents sur les intervenants.

Le cinéma-cerveau (28 min - HD)
Le journaliste et écrivain Michel Ciment livre une très bonne analyse de La Guerre est finie, film mental et d'action à la fois, où le héros est "tout le temps en mouvement". C'est aussi un film complexe et "complet sur le thème du temps", où "l'innovation" du flash-forward plonge le spectateur "en avant", dans le futur. Michel Ciment revient sur l'aspect politique de La Guerre est finie, le premier ouvertement assumé d'un cinéaste qui a jusque-là souvent subi les foudres de la censure, en étant notamment systématiquement écarté du Festival de Cannes. Ciment raconte comment le projet a évolué pour se recentrer finalement sur le sujet de la guerre en Espagne, et loue la qualité du texte de Jorge Semprun, "crypté" et mystérieux. Il parle du personnage de Diego, "pessimiste dans la raison, optimiste dans la volonté", et du rapport avec les femmes dans le film : "la rencontre d'une histoire d'amour avec un engagement politique" et la façon dont Alain Resnais met en scène les scènes d'amour, avec une grande sensualité pour Ingrid Thulin et dans une une abstraction marquée pour Geneviève Bujold. C'est surtout l'occasion pour Michel Ciment d'évoquer le cinéma d'Alain Resnais qu'il considère comme l'un des plus grands cinéastes français de l'Histoire du cinéma (la "révolution extraordinaire" d'Hiroshima mon amour). Il parle de sa façon de travailler avec ses scénaristes et de quelques-uns des thèmes récurrents de sa filmographie.

C'était leurs vingt ans (29 min - HD)
Co-réalisateur (avec Bertrand Tavernier) de La Guerre sans nom, l'historien Patrick Rotman a écrit plusieurs livres sur Yves Montand, notamment en 2021 à propos de sa relation avec le scénariste Jorge Semprun. Rotman, qui a longtemps côtoyé les deux hommes, connaît très bien son sujet et raconte leur véritable "coup de foudre" amical et professionnel qui marquera l'âge d'or du cinéma politique en France. Une complémentarité qui va les aider à s'épanouir l'un l'autre, un véritable "transfert psychanalytique" qui se comprend mieux à travers les récits de leurs deux parcours, l'un agent clandestin pour le Parti Communiste espagnol pendant dix ans, l'autre jeune célébrité montante de la chanson qui "ne voit pas les choses" de la guerre. Rotman explique comment La Guerre est finie permet à un Montand honteux de ne pas s'être engagé d'interpréter le militant qu'il aurait voulu être, et comment ce projet permet à Semprun de passer un cap en faisant du scénario une sorte d'auto-analyse dans laquelle il règle ses comptes avec lui-même. Patrick Rotman analyse parallèlement La Guerre est finie, nourrie de la vie clandestine et "extrêmement solitaire" de Semprun, excitante et exaltante malgré le danger et "le frisson permanent". Un excellent supplément.

L'élan de la mémoire (18 min - HD) - exclusif Blu-ray
Jaime Céspedes, Maître de conférence en civilisation de l'Espagne Contemporaine, évoque le parcours de Jorge Semprun, déporté à Buchenwald, passé par le Parti Communiste et devenu à la fin des années 80 ministre de la Culture espagnol. Il évoque son travail littéraire, porté sur le mouvement et "l'élan de la mémoire", ainsi que sur la philosophie, et revient sur la "négociation amicale" avec Alain Resnais pour adapter ses récits de captivité. Semprun, qui préférait garder le contrôle de son passé concentrationnaire par le livre, préféra aborder des sujets plus contemporains à travers ses scénarios de films. Céspedes parle de l'engagement politique d'Yves Montand, "parallèle" à celui de Semprun, et de la popularité du film en Espagne, alors qu'il reste moins connu en France. Un bon complément au module précédent qui permet d'encore mieux cerner la personnalité et le travail de Jorge Semprun.

La restauration (3 min - HD)
Un avant / après restauration, nettoyage et étalonnage. 

Bande-annonce originale (3 min 07 s - HD)


En savoir plus

Taille du Disque : 48 269 131 762 bytes
Taille du Film : 32 171 931 648 bytes
Durée : 2:01:51.791
Total Bitrate: 35,20 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29982 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1558 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1607 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 24,232 kbps
Subtitle: English / 21,329 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 17 janvier 2022